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La fontaine / Les fables

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Par   •  6 Janvier 2022  •  Dissertation  •  4 101 Mots (17 Pages)  •  461 Vues

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Des Prez de la Morlais

Charlotte22/01/2021

DISSERTATION :

LES FABLES DE LA FONTAINE

C’est au XVIIème que le classicisme est à son apogée. Le classicisme se caractérise par  une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison. C’est pourquoi sont créés à cette époque les règles de vraisemblance et de bienséance. La Fontaine est un grand auteur de ce mouvement, et, pourtant, est bien loin des règles de vraisemblance. En effet, les contes et les fables sont des apologues : des récits imaginés et inventés (donc fictifs) .Ils contiennent une leçon : ils ont donc une vocation didactique. Ils ont deux intentions liées : plaire (par le récit/l’imagination) pour instruire Il s’agit de « PLACERE et DOCERE », un autre aspect des principes du classicisme qui vise plus la perfection morale que l’épuration artistique.

La Fontaine se sert de l’imagination afin de représenter une idée. C’est un fonctionnement allégorique (représentation concrète de l’abstrait) et symbolique (puisqu’un symbole est notamment une image qui représente par association autre chose, par exemple une idée, une pensée). L’imagination fonctionne par analogie. Les philosophes comme Descartes ou Pascal condamnent son utilisation car elle est liée aux sens qui sont trompeurs. Selon Pascal, elle est source de « divertissement », ce qui signifie qu’elle éloigne de l’essentiel, à savoir Dieu. (Par étymologie, « divertir », c’est détourner ».)

Et les vers de La Fontaine nous conduisent dans cette direction : "La qualité d'ambassadeur/Peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires ?". A priori, l’expression semble péjorative. Mais en étudiant l’étymologie du mot « vulgaire »: Vulgus (latin) : peuple on s’aperçoit que la signification de ce mot est littéralement mettre à portée du peuple. En réalité, nous retrouvons ici une belle fonction des contes et fables : ils permettent de vulgariser une pensée, de la mettre à disposition de tous. Cela nous rappelle le verbe « populariser » : mettre à disposition du peuple. Méfions-nous donc des vers de La Fontaine : il feint de considérer que ses fables ne sont pas dignes d’un ambassadeur. En réalité, c’est une fausse modestie de sa part…

Le sujet nous incite à nous interroger sur cette apparente contradiction : L’imagination est-elle efficace pour produire une pensée ? Nous sommes confrontés à un paradoxe car apparemment ces deux termes ne sont pas compatibles. C’est pourquoi le sujet nous interroge sur l’efficacité de cette démarche : faire naître de l’imagination une pensée. Et donc au fond, le sujet nous interroge sur le fonctionnement des apologues : plaire pour instruire. On peut interroger ce contraste d’idées en se demandant dans quelle mesure les fables et "autres contes vulgaires", pleins d'imagination, sont efficaces pour offrir au lecteur une pensée sur l'homme.

Nous pouvons donc nous demander en quoi l’apologue, en tant que récit imaginaire, donne-t-il accès à une réflexion sur l’homme ?

Nous essayerons de répondre à cette question en plusieurs parties. Tout d’abords nous étudierons les limites de l’apologue, qui reste un genre basé sur l’invention, donc le faux. Dans une deuxième partie nous verrons en quoi c’est justement cette dimension imaginaire qui rend ce genre si plaisant et enfin nous parleront de l’imagination qui est alors un vecteur efficace de la pensée humaine.

                           

                      L’apologue est un genre aux limites visibles car fondé sur une déformation de la vérité qui est l’imagination. C’est un genre mineur, dévalorisé, qui est le plus souvent réduit au niveau d’un simple divertissement qui éloigne des vrais sujets un genre sans véritables enjeux dans une société qui ne peut concevoir de chercher seulement à plaire. La Fontaine cite, dans sa fable Le Pouvoir des fables "La qualité d'ambassadeur/Peut-elle s'abaisser à des contes vulgaires » : le fabuliste adresse une fable à un ambassadeur (quelqu’un d’important), or la fable est un genre mineur. Indigne d’un ambassadeur…, vulgaire… destiné aux enfants, au peuple. Ce n’est pas un genre noble. Au 17° siècle, les conteurs, que ce soit Perrault, dans sa préface aux Contes de 1678, ou La Fontaine, ont eu besoin de se justifier dans des discours et préfaces pour parer aux accusations de frivolité. On leur reprochait d'écrire des bagatelles, de ne faire que divertir, donc étymologiquement de détourner de Dieu et par extensions des pensées dites « importantes ». Typiquement dans sa fable le statuaire et la statue de Jupiter, la fable semble très superficielle, et la morale de même, « les enfants n’ont l’âme occupée que du souci continuel qu’on ne fâche leur poupées ». La fable est très courte et plait par son aspect ludique et facile à lire. Effectivement on ne peut nier que la forme des fables est le format idéal pour les jeunes enfants et les personnes les moins éveillés aux attraits de la littérature. De même, ce n’est pas par hasard que l’on enseigne les fables aux petits enfants, les messages sont clairs et en parallèle, ça éveille a une forme simple de poésie avec la notion de rythmes, les rimes, les sonorités,… . La plupart des fables comportent des morales explicites: séparées du récit, souvent placées à la fin de l'histoire, elles apportent un éclairage moral à l'anecdote narrée ; elles contiennent des conseils, des recommandations, et parfois des mises en garde facilement identifiables. Elles sont porteuses de bon sens et s'apparentent à des vérités générales; elles ressemblent à des dictons.

On dit aussi que c’est un genre associé a une fantaisie, une futilité et une légèreté/un humour condamnable. Des sujets légers, prosaïques et sans grands enjeux. Des personnages fantaisistes et un cadre souvent pittoresque et dépaysant sont d’autres caractéristiques des fables. Il y’a une dimension comique dans ces apologues, parfois même parodique. On peut citer « Les deux Coqs » ou on assiste avec un certain attendrissement a un combat de coqs pour leur dame, une jolie poule, une « Helene au beau plumage » typiquement ici, on est face à un texte qui a pour but principal de divertir les lecteurs, le ton est léger et la moral n’y est pas primordiale. Ce genre est volontiers humoristique ou ironique. Les fables de la Fontaine recourent fréquemment à l’humour, ainsi dans l’Ours et l’Amateur des jardins, un ours voyant son ami jardinier endormi assailli par des mouches décide de l’aider en se saisissant d’une grosse pierre, qui tue les mouches …et le dormeur, illustrant plaisamment la morale du conteur : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ». La satire, qui dénonce les défauts des hommes et les abus auxquels leur condition les conduit, contribue elle aussi à rendre l’apologue humoristique. Chez la Fontaine, c’est le milieu hypocrite et injuste de la cour qui fournit bien souvent la cible de la satire, comme le montre la fable Les Obsèques de la lionne, qui met en scène le succès que l’on rencontre en mentant devant les rois. En adoptant un ton humoristique, un regard amusé et en jouant avec les mots; la satire apparaît ainsi comme un moyen utile pour combiner les deux dimensions car la satire permet de développer une critique (donc une réflexion morale) en divertissant le lecteur grâce aux exemples ou au ton employé. C’est également un moyen de s’attirer la sympathie et l’intérêt des lecteurs par l’utilisation souvent des animaux et leurs ressemblances avec les humains pour dresser un portrait satirique de la société de manière plus légère et donc plus facilement assimilable pour les lecteurs.

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