La Parole, Paul Eluard
Commentaire de texte : La Parole, Paul Eluard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar davyrun974 • 27 Avril 2018 • Commentaire de texte • 776 Mots (4 Pages) • 13 366 Vues
Commentaire « La Parole »
Ce poème est tiré du recueil Capitale de la douleur (section « Répétition ») apparu en 1926 écrit par Paul Eluard, poète surréaliste du XX ème siècle.
La section "Répétitions" s'ouvre avec la menace de "l'angoisse", liée au partage douloureux de sa femme Gala avec le peintre Max Ernst dont elle sert de modèle et que le couple héberge. Eluard recours aux images classiques d'orages, d'épines pour traduire la relation amoureuse tendue crée par la situation insolite de la liaison de son épouse avec son ami et peintre Max Ernst. Ce poème est le 8ème de cette section commencée par le poème Max Ernst, un jeune peintre allemand dadaïste que le couple héberge et qui va devenir l'amant de Gala son épouse qui lui sert de modèle.
En quoi l’évocation de la femme rend le poème surréaliste?
Dans un premier temps, nous allons montrer en quoi se texte est surréaliste
Dans un second temps, nous montrerons la mise en valeur de Gala.
Dans ce poème surréalisme, le poète ne guide pas la parole mais celle-ci le traverse et il ne fait que la transmettre de façon inconsciente. La parole s’offre a lui.
Exemple : Je ne bouge plus soie sur les glaces : Fragilité
Je suis malade fleurs et cailloux : Hypallage
Les multiples oppositions échappent à tous contrôle de la connaissance.
La parole est marquée par la beauté. On le voit dans le premiers vers (« j’ai la beauté facile ») et le vers 10 (« je suis belle »). Dans ce vers Eluard nous rappelle que la parole est « vieille , ancienne et que c’est peut-être cela qui en fait sa beauté.
La parole va montrer aussi la souffrance du poète qui a été causé par l’infidélité de la femme.
Exemple : « L’ombre qui descend des fenêtres profondes »
« Épargne chaque soir le coeur noir de mes yeux » vers 12
On sait combien chez Eluard le thème du regard est fondateur. Il est frappant ici que « l’ombre » épargne « les yeux ». Et même si le cœur de ces yeux est noir, cela signifie nullement que nous sommes plongés dans un univers sombre. La parole, donc, est aussi parole du regard et d’un regard, par-delà le paradoxe du « coeur noir », lumineux. Et nous remarquons aussi que le vers 12 est un alexandrin.
Dans le poème la parole, nous remarquons un « je » qui scande chaque vers de ce poème. Ce « je » n’est pas à référer à un quelconque locuteur, mais à la parole elle-même qui énonce les conditions de son existence, les formes de son apparence. Ce poème est intéressant car il est fondé sur une succession de parallélismes et répétitions mêlés de variations qui donnent au vers leur musique :
Exemple :
« Je glisse sur les toits des vents » (Anaphore)
« Je glisse sur le toit des mers » (Anaphore)
« Je suis malade fleurs et cailloux »
« Je suis vieille mais ici je suis belle »
« J’aime le plus chinois aux nues » vers 8
« J’aime la plus nue aux écarts d’oiseaux » vers 9
A première vue le vers 8 n’a aucun sens. Tout repose sur cet étrange « chinois » qui peut prendre plusieurs sens. Il peut désigner un personnage étrange d’ allure bizarre. Le vers apparaît alors très simple. La parole avouerait sa prédilection pour des individus excentriques, que l’on porte « aux nues », ou pour des mots bizarres, car le « je » désigne bien la parole .
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