L’Etranger, Albert Camus, 1942

L’Etranger, Albert Camus, 1942

Intro :  Au XXème siècle, la forme du roman se diversifie et se complexifie, le personnage aussi, notion remise en question par le Nouveau Roman dans les années 50. Le début du XXème remet en question l’héritage réaliste. Le roman devient l’histoire d’une écriture. Plus tard, les formes se multiplient, le roman éclate, ne privilégiant plus une histoire linéaire mais se construit sur des prolepses, analepses et ellipses. Le roman est publié en 1942, en pleine GM2. Le problème est la mise en scène d’un personnage perçu comme individualiste et certains voient un appel à la désertion. Le roman est mal compris. Ce roman représente une étape de la philosophie de Camus : l’absurde. Ici, on parle de dyptique car il se divise en deux parties. Le texte est un extrait de l’incipit de L’Etranger. Comment Camus nous introduit-il ce roman ? Quelle sont les originalités de cet incipit ? Le titre du roman s’applique t-il au début de ce récit ? Nous verrons d’abord un incipit original, puis un personnage atypique et enfin un incipit qui a une valeur proleptique.

I]   Un incipit original, déroutant

A)  Un début ‘’in medias res’’ qui rompt avec les codes traditionnels du roman

• Incipit : valeur informative, or ici, on pénètre brutalement dans roman L1
• Infos parviennent morcelées, à chercher, à déchiffrer
• La scène se passe vers Alger L6 aucune date n’est donnée
• L’autobus L7 permet une estimation de l’époque, aucune date donnée
• Absence de description, simple portrait par prénom, fonction des personnages L23 L28

L’incipit ne nous donne pas tout les codes attendus, mais ne déroge pas à sa fonction informative.

B)  Mais qui ne déroge pas à sa fonction informative

• Traitement du temps atypique, il ne semble pas avoir de temps antérieur
• L’avenir ne va que jusqu’au lendemain, surlendemain
• M raconte les faits les uns après les autres, comme dans un journal
• Présent L1, PC L2, futur L6 et adverbes de temps L19 situent la narration par rapport à Meursault
• Lecteur plongé dans le présent du narrateur-personnage -> M n’a pas de recul par rapport à ce qu’il est en train d’écrire

L’incipit produit un effet de simultanéité entre la narration et les évènements vécus par M. Nous sommes au plus près de la conscience de M.

II]  Un personnage atypique

A)  Un personnage étranger au monde

• Style enfantin (-> choc) PC + phr brèves, style dépouillé PC + prep indép
• Phrase avec très simple construction grammaticale L4
• Simplicité accentuée par l’oralité apparente des phrases L8-9

• M se démarque comme étranger au monde commun, il s’exprime pour nous de manière étrange

Le personnage principal se trouve étranger à ce qu’il vit, mais aussi à lui-même

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