LA Charlotte obsession de l'auteur

Traditionnellement auteur et narrateur sont distincts. Le premier est celui qui écrit et donne son nom, le second celui qui raconte, il est la « voix ».

Ici, D.Foenkinos semble brouiller cette distinction puisque dans cette biographie romancée de Charlotte Salomon, se glissent des éléments d'autobiographie. Fictive ? Les interviews donnés par D.Foenkinos ne vont pas dans ce sens. Il écrit aussi à la page 79 : « Dans plusieurs de mes romans, mes personnages parlent allemand. »

Son travail semble l'aboutissement d'une obsession liée à l'enfance, à l'Allemagne. Il mène une enquête au plus près du vécu de son personnage.

p.76 à 82

Des liens avec le personnage liés à l'enfance :

La narration aborde le travail de Charlotte, mais aussi son propre travail d'écrivain, soulignant leur intérêt commun pour les peintres dits « dégénérés », ainsi que pour l'historien d'art Aby Warburg, de sa bibliothèque en exil et sa théorie du bon voisinage : Charlotte en possédait des livres, l'auteur/ narrateur a tout lu sur lui.

« Le mot bibliothèque m'a arrêté/ J'en cherche une, qui me hante depuis toujours, c'est une vision d'enfance, obsédante » p.77

Cette bibliothèque transférée à Londres, D.Foenkinos/ le narrateur dit la visiter souvent.

p.113

Son lien avec l'Allemagne :

Il lui permet une proximité plus grande avec le personnage, de le comprendre, de suivre sa démarche.

Il se glisse dans l'émotion du personnage et le ressenti des personnages de l'époque qui sont rendus par le point de vue interne et le discours indirect libre ; appeler son personnage par son prénom « Charlotte » rend le lien aussi plus familier.

Cette proximité lui permet à la fin d'entrer avec elle dans la chambre à gaz et de faire ressentir l'indicible.

Son travail d'écrivain :

Il glisse du récit de la vie de Charlotte à sa propre époque, liant passé et présent de l'écriture : il visite les lieux, s'en imprègne, mène l'enquête pour traduire au mieux les émotions et l'atmosphère.

p.157-159

Il décrit Villefranche, le lieu de vie de Charlotte, visite les lieux, les « hume ». L'écrivain parle de « mes recherches », d'« enquête »p.158 / « Je ne suis pas le seul à chercher Charlotte ».

Il rencontre à Villefranche une vieille habitante qui montre de l'hostilité : « Grâce à cette femme, j'ai pu effleurer l'année 1943”.

p.161 Dr Moridis

« Voici maintenant le docteur à l'Ermitage […]

Je tente de le voir dans le jardin »

→Il veut montrer un climat, faire ressentir, reconstituer une époque,être au plus près de la réalité, mêlant biographie et autobiographie. Cette biographie

...