L'ingénu de Voltaire
Commentaire de texte : L'ingénu de Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eloiseevrn • 12 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 1 385 Mots (6 Pages) • 749 Vues
Explication de texte 5 : Voltaire, L’ingénu, (1767)
Contextualisation large :
Lorsqu'il écrit L'ingénu, c'est déjà un auteur connu. Il a écrit des tragédies, un poème épique, des livres historiques… En 1763, c'est le contexte des affaires judiciaires religieuses contre les protestants : affaire Calas et affaire Sirven, ainsi que l'affaire du chevalier de la barre. Il s'est investi, a pris fait et cause dans ces affaires. Traité sur la tolérance rédigé par Voltaire ainsi que le dictionnaire portatif philosophique. Zadig (1747), Candide (1759) sont ses œuvres connues. Le genre pour combattre le fanatisme religieux est le conte philosophique. L'édit de Fontainebleau est une réédition de l'édit de Nantes.
Problématique du texte :
Comment Voltaire tourne-t-il en ridicule la société française ?
Comment Voltaire renouvelle-t-il le mythe du bon sauvage pour critiquer les mœurs et les usages de la société française ?
Lecture expressive du texte
Annonce du plan :
- Lignes 1 à 16 : l’arrivée du jeune Huron, une entrée en scène cocasse
- Lignes 17 à 25 : échanges avec le Huron
- Lignes 26 à 35 : regard du Huron sur la société de Basse-Bretagne
Mouvement du texte :
Ce texte commence comme un texte narratif, on a des marques spatio-temporelles : « dans la baie de Rance » (ligne 1), c'est une toponymie car on nous donne l’information d’un lieu précis. Voltaire contribue à un effet de réalisme avec ces informations détaillées et précises. Certains verbes sont à l'imparfait de durée « comme ils s’attendrissaient » (ligne 1) et s'opposent aux autres verbes qui sont eux au passé simple « virent » (début d'action). On a une rapidité et un effet de surprise, Voltaire utilise une asyndète en utilisant les deux points « : » alors qu'il pourrait utiliser une conjonction de subordination. On a donc une absence de mots de liaison logiques entre des groupes de mots. Il met en valeur par le biais du présentatif « c'était » les personnages que les lecteurs identifient facilement grâce au lexique « petit bâtiment » (ligne 2), « vendre quelques denrées » (lignes 2 et 3). On trouve une absence de manière, d'attention soulignée par la négation « sans… ni », peu soucieux de politesse et de galanterie. « Mlle » est utilisée pour une femme non mariée, qui n'est pas encore une dame. On trouve une hyperbole « très choquée ». Cette entrée du Huron a quelque chose de spectaculaire, comme un spectacle. On a un jeu de regard entre lui et les personnages « vis-à-vis » (ligne 6), « fit un signe de tête » (ligne 6), « attirèrent les regards » (ligne 7). C'est un homme qui est « très bien fait » (ligne 5) avec une corpulence et une stature impressionnante. C'est un éloge fait au Huron. Il y a une allitération en s « s’élança d'un saut par-dessus la tête de ses compagnons » (ligne 5 à 6). Le narrateur semble avoir adopté le point de vue du personnage, ici Mlle de Kerkabon, tout se passe comme si la scène était vue et rapportée à travers ses yeux. Cette apparition extraordinaire du Huron qui arrive dans les airs avec agilité et grâce, rend le conte assez fantastique. Le Huron éveille les appétits frustrés de cette demoiselle. Il a des qualités physiques donc, mais également morales. On a une parembole à la ligne 6 et 7, où Voltaire donne une information pour expliquer l'acte du Huron. « Nu-tête et nu-jambes » (ligne 8), sont des caractéristiques, des attributs du sauvage, la nudité « le chef orné de longs cheveux en tresses » (lignes 8 et 9), on a une certaine virilité du Huron qui a un air exotique. On a deux idées contraires avec « martial et doux » (ligne 9). Une complicité suggérée, une spontanéité, un naturel « il en bu avec eux » (ligne 12). « Il parlait français fort intelligiblement » (ligne 11), la langue n'est pas une barrière, c'est un jeune homme accompli et intelligent. Ce jeune homme a une tranquillité d'esprit, il est aimable, simple, il est franc et donne des réponses simples. Le terme ingénu vient du latin ingenus « qui est par sa naissance de condition libre » c’est à dire qu'il n'est pas affranchi. Se dit de quelqu'un qui fait preuve d'une franchise, d’une innocente et d’une naïveté (sens courant). C'est un étranger qui vient découvrir l'Europe puis qui retourne dans son pays.
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