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L'imaginaire dans le Malade Imaginaire, Molière

Commentaire de texte : L'imaginaire dans le Malade Imaginaire, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Avril 2017  •  Commentaire de texte  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  4 375 Vues

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Quelle est la part accordée à « l’imaginaire » dans Le Malade Imaginaire de Molière ?

Introduction

Molière, de son vrai nom Jean Baptiste Poquelin, est l’un des meilleurs dramaturges qu’a connu La France. Né en 1622, il est mort en 1673. « Figure tutélaire et symbole du théâtre français », comme le déclare non sans une certaine pompe la Comédie française, son nom seul fonctionne comme un emblème du théâtre[1]. En tout, il a écrit 28 œuvres dont la dernière  une comédie ballet. En effet, Le Malade Imaginaire écrit en 1673 comprend un prologue, trois actes ainsi que trois intermèdes (ballets placés entre chaque acte). La musique de ces ballets a été composée par Marc Antoine Charpentier. Le Malade Imaginaire est représentée pour la première fois le 10 février 1673. Molière y jouait le jouait le rôle d'Argan, le malade imaginaire. C'est la dernière pièce de Molière car  celui-ci va décéder à l'issue de sa quatrième représentation après avoir fait un malaise sur scène quelques heures auparavant.

De ce fait, Le Malade Imaginaire est aussi connue pour être une pièce de fantaisie ou Molière use de l’imaginaire. Quand on parle de l’imaginaire, l’idée nous renvoie au irréel, a l’illusion et qu’est-ce une œuvre théâtrale sinon une pièce d’illusion ? Ainsi la pièce de Molière a une dimension imaginaire quand elle fait référence à l’hypocondrie qui affecte le protagoniste principal, Argan. De plus, avec les masques, les travestissements, le prologue et les intermèdes, tout cela nous renvoie à l’imaginaire. Bref, il fait du théâtre.  Mais cet imaginaire nous ramène aussi vers la réalité de la vie et de l’être humain. L’apparence et les jeux de rôle que nous les spectateurs voyons nous amène à réfléchir et à accepter la satire humaine que l’imaginaire fait dans la pièce.

Argan, le malade imaginaire  est un homme angoissé, qui s’entoure de médecins pour s’assurer une bonne santé. Il n’est pas malade, mais se croit malade et ainsi tout son entourage souffre de son hypocondrie. Il voue une confiance aveugle a la médecine et aux médecins ou autre apothicaires et suit leurs prescriptions a la lettre : lavements, potions et autres. L’hypocondrie elle-même relève de l’imaginaire et Molière utilise cette maladie imaginaire pour faire ressortir l’illusion référentielle. Argan essaie de se préserver de la mort en contrôlant tout le monde autour de lui, sa famille, les médecins. Du moins il le croit, il donne des ordres, il attire l’attention sur le fait qu’on le quitte seul, lui un malade, il cherche à être réconforté par son épouse. Il a un pouvoir illusoire sur son entourage et il a une relation obsessionnelle avec la médecine : Monsieur Purgon dit que je succomberais, s’il était seulement trois jours sans prendre soin de moi (Moliere, 1673). Donc pour lui, les médecins sont indispensables à sa survie.

De plus, la dimension imaginaire s’accentue avec l’amour imaginaire qu’Argan voue à son jeune épouse, Beline. Il est aveuglé par la fausse affection que lui démontre Beline. La jeune femme montre une affection excessive presque maternelle a l’égard de son époux car Beline est foncièrement mercenaire. Elle  jubile de la maladie de son époux dont elle souhaite la mort afin de s’accaparer de sa fortune. Car Argan est riche. Riche et crédule. La raison qui explique pourquoi il est entouré de médecins peu scrupuleux et qui veulent s’enrichir  «  ils ont en vous une bonne vache à lait » (Moliere, 1673), même en devenant son gendre et d’une jeune femme mercenaire sous l’emprise de laquelle il ne peut s’extraire.  

L’imaginaire s’accentue avec le Prologue. Il ouvre les paramètres de l’imaginaire car les personnages qui se présentent sont des dieux et déesses, Flore la déesse des fleurs, Pan le dieu des bergers, et les Zéphyrs, dieux des vents. De plus il y l’apparition des troupes de bergers et bergères qui dansent. Le prologue tourne autour de la pastorale et de l’amour. Mais cependant, le prologue annonce aussi l’illusion référentielle car un autre thème dominant est surtout l’éloge du Roi Louis xiv. Molière utilise un langage glorifiant pour chanter la gloire du roi : auguste monarque’ ; tous les beaux faits de LOUIS ; LOUIS est le plus grand des rois (Moliere, 1673). 

Il ne faut pas oublier que Molière se trouvait sous l’aile protectrice du Roi et comme d’autres courtisans de la cour, il devait lui aussi écrire a sa gloire afin d’obtenir ses faveurs comme le succès, des pensions. Ainsi l’imaginaire de Molière dans l’œuvre est limité car elle juxtapose la référence à la réalité. Le Prologue aide le dramaturge à flatter la puissance du roi et aussi à divertir le public, donc il s’adresse directement au roi à travers son Prologue. Et pour continuer avec la fantaisie et l’illusion, les personnages du Prologue se retirent afin de préparer Le Malade Imaginaire comme une pièce a l’intérieur du prologue- encore une fois pour l’amusement du roi.

De plus, le premier intermède développe cet élément de fantaisie avec la présence de Polichinelle. Il intervient à un moment ou Toinette et Argan viennent de se quereller. Il représente une caricature d’amour contrarié, de quelqu’un qui souffre énormément de l’amour. L’élue de son cœur est décrite comme : tigresse ; belle ingrate. Nous comprenons qu’il aime sans être aime de retour. Il est le personnage principal de l’intermède et Molière le dessine comme un personnage qui est confus, qui n’arrive pas à comprendre les coups qu’il reçoit. Il fait tout à l’excès, son discours, son langage, sa performance. Tout renvoie à l’illusion : « O Amour, amour, amour, amour !pauvre Polichinelle, ». Il s’adresse à une amante absente. L’intermède se déroule d’une façon comique surtout avec la querelle de Polichinelle avec les cordes des violons qui le dérangent. L’intermède termine avec le pauvre recevant des coups.

La fantaisie continue avec le petit opéra impromptu ou Cléante et Angélique s’avouent leur amour en se cachant sous la couverture des bergers. Encore une fois Molière utilise l’imaginaire pour arriver à ses fins, dégageant ainsi l’illusion référentielle. Car par le subterfuge d’une chanson, Cléante déclare sa flamme a Angélique sous les yeux d’Argan qui ne soupçonne rien : l’amoureux Tircis ; oui, Tircis, je vous aime ; ce doux transport ; cruel supplice ; plutôt mourir. La passion qu’ils démontrent à travers leur chant est universelle de tous les amoureux et dons devient une illusion référentielle. Molière une fois de plus se sert du langage pastoral pour communiquer ce message d’amour car les deux amoureux improvisent ce chant. Ils racontent la réalité de leurs sentiments à travers le chant d’amour. A travers cette chanson réclamée par Argan lui-même, élément fantaisiste, on apprend toutefois que les deux amoureux vivent un amour tourmente.

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