L'amour dans le roman
Dissertation : L'amour dans le roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Loann Le Guilcher • 26 Mars 2016 • Dissertation • 591 Mots (3 Pages) • 6 357 Vues
Dissertation
Introduction
Des romans de chevalerie au dernier Goncourt, l’amour est essentiel à l’intrigue romanesque. C’est lui qui motive et oriente la quête du héros, c’est lui qui met des obstacles sur son chemin, c’est lui qui, déçu ou comblé, permet au lecteur de s’identifier aux différents personnages. C’est pourquoi l’écrivain contemporain Philippe Forest peut affirmer qu’ «il n’y a de roman que d’amour», voulant sans doute dire par là que sans amour, le genre romanesque ne serait pas ce qu’il est. On peut cependant se demander si la passion romanesque est la seule motivation possible d’un personnage. Ces «êtres de papier» si semblables à leurs modèles humains, n’auraient-ils pas d’autres passions tout aussi fortes pour les motiver ? Nous verrons dans un premier temps en quoi l’amour a marqué de son empreinte et des ses mythes modernes l’ensemble du genre romanesque, avant de nous demander quels autres moteurs l’intrigue romanesque a su inventer pour renouveler l’intérêt des lecteurs.
I - L’amour comme ressort de l’intrigue romanesque
1. Le roman de grandes passions
* Histoire du roman = histoire des grandes passions amoureuses
Ex: La princesse de Clèves, de Mme de Lafayette ; Le rouge et le noir, de Stendhal ; Un amour de Swann, de Marcel Proust ; L’Amant, de Marguerite Duras
2. Le moteur idéal de l’intrigue romanesque
* L’amour guide la quête des personnages
Ex: Les liaisons dangereuses, de Choderlos de Laclos (les manoeuvres des libertins) Madame Bovary, de Gustave Flaubert (les rêves déçus des héroïnes réalistes)
3. L’amour comme moteur de l’identification au personnage
* Les personnages amoureux rendent sensible le lecteur qui peut s’identifier à eux
Ex: Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre (la passion romantique)
L’amour est certes un ressort du roman, mais est-il le seul ? C’est aller trop loin que de l’affirmer.
II - L’amour, un sentiment romanesque parmi d’autres
1. Le roman comme exploration de la vie
* Le genre romanesque répond au besoin d’évasion du lecteur = genre multiforme qui répond aux goûts de chacun
Ex: l’épopée (la guerre), le fabliau (le rire), le roman de chevalerie (l’amour et l’aventure) : trois pistes encore et toujours explorées
2. Le roman comme exploration des passions
* Le genre romanesque explore nos manques et nos envies dans toute leur variété
Ex: la haine, la vengeance (Monte-Cristo, d’Alexandre Dumas) la soif de l’argent (Eugénie Grandet, de Balzac), l’aventure et l’exotisme (Les Trois Mousquetaires, d’Alexandre Dumas)
3. Le roman comme réflexion sur l’homme
* Le genre romanesque reflète la variété des hommes et des situations, et propose d’abord une réflexion sur nos rapports et l’organisation de notre société
Ex: les fresques romanesques de Balzac ou Zola, celle de Proust, le Nouveau Roman, le roman contemporain
Conclusion
Si l’amour constitue un moteur essentiel du genre romanesque, c’est donc surtout parce qu’il est essentiel à la vie de chacun. L’amour nous fascine et fascine donc le lecteur par l’emportement et l’imprévu qu’il offre aux personnages qui le vivent. On peut toutefois affirmer sans crainte que la définition que donne Philippe Forest du roman est trop restrictive ; certes le roman d’amour, lorsqu’il est réussi, s’inscrit dans toutes les mémoires et donne naissance à de nouveaux mythes. Mais on ne peut pas plus affirmer qu’ «il n’y a de roman que d’amour» que dire qu’il n’y a de roman que de haine ! Les personnages sont à l’image des hommes et si le romancier en avait eu l’envie, il aurait pu faire vivre Tristan et Yseut jusqu’au moment où, guéris des effets de leur philtre d ‘amour, ils auraient peut-être échangés des mots vifs et amers chaque soir près du feu. Certainement, ce roman aurait-il lui aussi valu la peine d’être lu…
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