L'Etranger d'Albert Camus

Fiche de lecture : L'Etranger

Auteur : Albert Camus

Mouvement littéraire :

Ce roman s'apparente à l'existentialisme dont le chef de file fut Jean-Paul Sartre.

Contexte historique :

Il fut publié 1942 et est le premier roman de Camus. Il reçut le Prix Nobel de littérature en 1957. Il n'a jamais eu une adaptation cinématographique du vivant de Camus, mais avec l'accord de sa femme, Luchino Visconti en réalisa un film en 1967.

Résumé :

        L'histoire suit la fin de la vie de Meursault, un simple citoyen français vivant à Alger, qui faisait alors partie de l'Algérie française. La narration débute lorsque Meursault apprend la mort de sa mère qu'il avait mise à l'asile à cause de son incapacité de veiller sur elle et de son ennui. Il se rend en autobus à l'asile pour l'enterrement. Il y est reçu par le concierge avec qui il veille sur le cadavre. Après une nuit entière de veille, entrecoupée par l'arrivée des amis de l'asile de sa mère, le corps est mis en terre.

A son retour à Alger, épuisé, il se couche. Lors de son réveil, il se rend compte qu'il est samedi et que débutent ses deux jours de congé. Il décide alors d'aller se baigner à la mer. Il retrouve aux bains du port Marie Cardona : une ancienne collègue dont il avait eu envie par le passé et elle aussi (du moins il le croit). Les deux se baignent ensemble, il l'emmène au cinéma où ils s'embrassent. Ils dorment ensemble chez Meursault. Dimanche matin, Marie part avant son réveil. Sans travail à faire, il reste toute la journée chez lui, sur son balcon, à observer les évènements divers qui se déroule en bas de chez lui.

Lundi, il retourne au bureau. La matinée est banale et part déjeuner, à son habitude, chez Céleste en compagnie d'Emmanuel, un de ses collègues. Lorsqu'il rentre chez lui, il croise le vieux Salamano, son voisin de palier, et son chien, un épagneul malade. Dès qu'il quitte Salamano, il se retrouve face-à-face avec Raymond Sintès, son autre voisin de palier, qui l'invite à diner. A table, Raymond lui raconte une de ses affaires amoureuses et lui demande de rédiger une lettre afin de se venger de ça maitresse.  Meursault accepte et rédige la lettre devant lui ce à quoi Raymond déclare que Meursault est maintenant un vrai ami.

La semaine suivante, Marie et Meursault perçoivent les bruits d’une dispute violente entre Raymond Sintès et sa maîtresse, jusqu’à l’intervention d’un agent de police. Après le départ de Marie, Raymond vient demander à Meursault de lui servir de témoin. Au tribunal, il affirme que la maîtresse de son voisin a été infidèle et Raymond ne reçoit qu'un avertissement. Celui-ci invite Meursault à passer la journée du lendemain dimanche dans le cabanon de l’un de ses amis, Masson, dans la banlieue d’Alger. En parallèle, Meursault qui montre peu d'intérêt pour sa carrière, refuse une promotion qui le conduirait à travailler à Paris. Marie lui demande de l’épouser : il accepte, sans émotions particulières.

Le dimanche, Marie et Meursault partent avec Raymond rejoindre le cabanon de Masson. Dans le bus, ils sont suivis par un groupe d’Arabes (dont le frère de la maîtresse de Raymond). Après avoir déjeuné, les trois hommes partent se promener sur la plage, sous un soleil désertique. A nouveau, ils croisent deux des Arabes. Comme Raymond s'y attendait, une bagarre éclate. I est blessé au visage d’un coup de couteau. Après que les arabes aient fui, les trois remontent au cabanon. Alors, Meursault demande à Raymond qu’il lui confie son révolver. Meursault retourne sur la plage, où la chaleur est inhumaine. Il croise un des Arabes, seul. Celui-ci sort un couteau. Meursault, ébloui par le reflet du soleil sur la lame, sort le revolver dans sa poche puis tout s’enchaîne. Il tire cinq coups sur l'Arabe. Meursault ne donne aucun motif particulier pour son acte ou le fait qu’il ait tiré sur le cadavre à quatre reprises. Il n'adresse pas non plus les émotions que cela suscite en lui. Il déclare seulement avoir été gêné par la chaleur et le Soleil.

La seconde partie du roman, prend un ton plus sérieux et psychanalytique. Meursault est emprisonné et envisage avec très peu, voir aucun intérêt son procès encore à venir. Il ne se rend réellement compte qu'il est véritablement en prison qu'après la visite de Marie. Il parait assez indifférent à la privation de liberté. Il passe son temps à dormir dans sa cellule et, lorsqu'il est éveillé, à faire la liste des objets de son appartement.

Tout au long de son emprisonnement et jusqu’à la veille de son exécution, Meursault affiche la même indifférence, semblant ne rien ressentir émotionnellement. Il se sent étranger à ce qui lui arrive et ne montre à son procès aucun regret, mettant son avocat très mal à l’aise. On l’interroge à répétition sur son comportement à l’enterrement de sa mère, sur les motifs de son crime. Dans les yeux du procureur, Meursault n'est qu'un homme sans cœur, laissant sa mère dans un asile. La Justice ne cherche apparemment pas à comprendre les motivations de Meursault. Le procureur se concentre sur son comportement, sa personnalité, son athéisme et son caractère asocial. L’avocat tente de présenter son client sous un autre aspect, éloigné de la réalité. On le décrit tel un honnête homme, apprécié de tous. La Cour rend son verdict. Meursault est condamné à mort, plus pour son indifférence aux normes de la société que pour le meurtre qu'il a commis.

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