L'Etranger, Albert Camus

Lecture analytique II             Les Chaises , Ionesco                          LE THÉÂTRE [pic 1]

Introduction

Ce document est un extrait du premier roman d'Albert Camus intitulée L’Étranger, écrit en 1942.

Albert Camus est un philosophe, romancier et dramaturge français du XX ème siècle. Il appartient au mouvement de l’Humaniste et de l'Absurde.

L'étude porte sur l'incipit mettant en scène Meursault, personnage-narrateur vivant à Alger, en Algérie française. Meursault est indifférent à tout ce qui se passe dans la vie comme l'amour ou la mort de sa mère. Son indifférence le condamne à la mort.

Comme le dit Victor Hugo, ''les Hommes sont tous condamnés à mort avec un sursis indéfini'. Ce personnage incarne alors l'absurdité de la condition humaine avec la question de la révolte, le décalage entre la recherche d'un idéal et la réalité, représentatif du mouvement de l'Absurde.

PB : Comment dans cet incipit, la caractérisation du personnage est-elle mise en place ?  

Dans un premier temps, nous verrons la question d'un incipit déconcertant puis dans un second temps un personnage en marge.

I – La question d'un incipit déconcertant

A/ Les caractéristiques de l'incipit

B/ Un personnage-narrateur

C/ Un récit étrange

II – Un personnage en marge

A/ La neutralité de l'écriture

B/ Un personnage qui est étranger

C/ Un incipit étrange

I – La question d'un incipit déconcertant

 A/ Les caractéristiques de l'incipit

- Le texte rempli les conditions d'un incipit traditionnel :

* Cadre spatio-temporel ( + ou – précis mais suffit pour encrer l'histoire)

→ ''Alger'' ''Marengo'' (l-4)

→ Période contemporaine ''télégramme'' ''asile'' (l-2), ''congé à mon patron'' (l-6)

* Intrigue pas clairement exprimé mais on a les principaux thèmes

→ Mort ''maman est morte'' (l-1)

→ La place de l'Homme dans la société → relation qu'il a avec son patron/ Céleste/Emmanuel

→ L'histoire de ce personnage

- narrateur

- pas de nom  (omniprésence de la première personne du singulier)

- adulte (il travaille) ''deux jours de congé à mon patron'' (l-6)

- il vient de perdre sa mère ''maman est morte'' (l-1)

- impression d'un personnage soumis : il fait ce que la société dicte ''me verra en deuil'' (l-11) ''une cravate noire et un brassard'' (l-18)

• Les caractéristiques de l'incipit sont établies par le biais du personnage principal qui est aussi un narrateur.

B/ Un personnage-narrateur

- Il y a une description indirecte du personnage

→ Pas de description physique

- Il a un air enfantin

→ un enfant qui doit obéir aux règles   (en lien avec la soumission évoquée dans la 1ère partie)

→ Il dit ''Maman'' x2 (l-1 et l-11)

→ ''Ce n'est pas de ma faute'' (l-8)

→ ''J'ai pensé alors que je n'aurai pas du dire ça'' (l-8-9)

- C'est également un personnage ordinaire

→ ''comme d'habitude'' (l-15)

→ il travaille ''deux jours de congé'' (l-6)

→ Il prend l'autobus ''j'ai pris l'autobus'' (l-6)

- Aucun point de vue autre que celui du narrateur → narration interne

• C'est surprenant  que dans la narration, il n'y ait aucune émotion, aucune confidence car il s'agit du personnage. Il décrit des faits sans trahir des émotions. Il est très descriptif.

C/ Un récit étrange

- La narration exprime que les actions du personnage, aucune émotions.

→ Organisation pratique ''je prendrai l'autobus à deux heures'' (l-5), ''j'ai pris l'autobus à deux heures'' (l-14), ''j'ai couru pour ne pas manquer le départ'' (l-20)

- Un mélange/association entre les conventions sociales et le deuil

→ ''une cravate noir et un brassard'' (l-18), ''j'ai demandé deux jours de congé'' (l-6)

→ ''affaire classée'' (l-12)

- Les verbes exprime ce qu'il prévoit de faire

→ ''je prendrai'' (l-4), ''j'arriverai'' (l-5) ''je rentrerai'' (l-6)

- Également ce qu'il raconte qui est au passé

→ ''j'ai pris'' ''j'ai mangé'' (l-14),

- Les verbes ne traduisent que des actions → C'est très objectif

-Le narrateur comme le récit sont étranges voir étranger.

→ Phrases simples/ courtes/ sans émotions/ registre courant → ''C'était peut-être hier'' (l-3) ''j'ai pris l'autobus'' ''Il faisait très chaud''(l-14)

• Le récit nous montre un personnage étranger à lui-même. Cet neutralité joue avec le lecteur qui le pousse à se questionner avec une identification difficile.

II – Un personnage en marge

A/ La neutralité de l'écriture

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