L'Ecume des jours
Commentaire de texte : L'Ecume des jours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Léa Cassard • 18 Février 2018 • Commentaire de texte • 1 160 Mots (5 Pages) • 2 327 Vues
La rencontre amoureuse est une scène incontournable dans un roman d’amour, surtout quand elle se fait attendre. Dans l’Écume des jours de Boris Vian, publié en 1947, Colin, le personnage principal est à la recherche de l’amour. Il rencontre Chloé à l’anniversaire surprise du chien d’Isis. Cette rencontre est une scène très importante dans le roman car Chloé et Colin sont les personnages principaux et nous allons suivre leur histoire d’amour tout au long de l’œuvre. Par quels moyens Boris Vian, auteur ayant un goût particulier pour le canular, détourne les codes d’une rencontre classique pour en faire une véritable parodie de la première rencontre ? Nous verrons que, même si au premier abord cet extrait semble être une rencontre traditionnelle respectant les codes classiques, une lecture plus attentive révèle que Boris Vian a détourné cette scène de rencontre avec humour et fantaisie afin d’en faire une parodie.
Dans cet extrait, nous assistons à la rencontre entre Chloé et Colin, une rencontre traditionnelle respectant les codes classiques.
Tout d’abord, la rencontre a lieu lors de l’anniversaire surprise de Dupont, le chien d’Isis. L’ambiance est festive, les dialogues sont conviviaux : « Si on dansait le bigle-moi ? » l61, « alors mes agneaux ça gaze ? » l79, les invités dansent et la musique est très présente : on retrouve le champ lexical de la musique et de la danse dans le texte « pile de disques » l62, « je mets un disque » l64, « c’était un boogie-woogie » l65, « démonstration de biglemoi » l74. Il y a de quoi manger et boire : « Isis se tenait devant lui et lui offrait des petits fours » l 41, et « Chloé revint avec deux verres » l49.
En outre, la première approche de Colin est assez maladroite. Premièrement, sa timidité le rend muet : on le remarque dans le texte avec l’apocope « Bonj.. » puis il fait un mauvais jeu de mot : « êtes vous arrangé par Duke Ellington ? » faisant référence à la chanson « Chloé » de celui-ci. Colin se sent idiot et essaye de s’enfuir. Mais, comme si le destin en avait décidé autrement, Chick, puis Alise l’en empêcha. Colin revient alors la voir et les deux protagonistes partagent une danse ensemble. Il y a un côté sensuel dans cette danse, ce sont leurs corps qui parlent. Lors de cette danse, les deux personnages se sentent seuls : « la majeure parte du monde se mit à compter pour du beurre ». Mais Colin gâche le lyrisme de ce moment en employant un vocabulaire scientifique « il réduisit l’écartement de leurs deux corps [..] ».Chloé tente de charmer Colin : « elle riait et mit la main droite sur son épaule » l29, elle joue avec « ses cheveux frisés », Colin « l’enlaça », et finit par l’embrasser.
Pour finir, Colin tombe immédiatement sous le charme de la jolie Chloé. En effet, il la décrit physiquement en mettant en avant sa beauté naturelle : « elle avait les yeux bleus » l23, « Chloé avait les lèvres rouges, les cheveux bruns, l’air heureux et sa robe n’y était pour rien » l25. On observe également un jeu de regards entre les deux protagonistes grâce au champ lexical du regard : « elle le regarda » l28, « Chloé le regarda encore » l32, il y a également une danse appelée le « biglemoi », faisant référence aux yeux : « bigle » veut dire regarder en langage familier. De plus, lorsqu’Isis amène les petits fours, Colin choisit un éclair : c’est peut être une manière de montrer à Chloé son coup de foudre pour elle.
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