L'Albatros de Baudelaire

« L’Albatros », Charles Baudelaire

Considéré comme précurseur  du symbolisme, Charles Baudelaire résume ce qui précède et annonce ce qui suit. C’est un poète français du XIXe siècle faisant partie de la génération des poètes maudits. On retrouve dans ses poèmes les thèmes de la mer, du soleil et de l’exotisme. Le poème de l’albatros est publié en 1861 dans la réédition des fleurs du mal. Ce poème narre une scène de vie en mer dans laquelle les hommes tournent en dérision des albatros.

Une petite histoire
Poème -> comme une petite histoire qui nous est narrée
Cadre narratif → sur un bateau,  « hommes d’équipage » v1, « mer »v2, « planche » v.5
Narrateur raconte anecdote → point de vue externe => ne s’implique pas
4 quatrains -> 1er : absence de lyrisme
Situation spatio-temporelle précise
1ère lecture : situation de vie quotidienne décrit
Au départ → pas de présence du narrateur jusqu’à « ce voyageur ailé » → « ce » Implique celui qui raconte

Réalisme du poète
Illusion du réalisme →  évocation civilisation hostile avec adverbe + adjectif péjo : « gauche », « veule », « laid» v.9 et 10
Évocation de la capture et de l’emprisonnement : « Prennent des albatros »v.2, « exilé »v.15, « empêcher » v.16

Du récit au symbole
Dernier quatrain →  permet de relire le texte
« Est semblable » = > comparaison du poète et de l’Albatros
Passe de l’anecdote à l’allégorie ->  nouvelle signification morale et philosophique                                                                          possibilité de réinterprété l’histoire
Réseau symbolique mis en place dès le 1er quatrain → albatros => poète / équipage =>  homme / navire => terre / gouffre => vices de la société qui mènent à la mort

Personnification de l’Albatros
Albatros nommé →  « vaste oiseaux des mers »v.2, « rois de l’azur »v.6, « voyageur ailé » v.9, « prince des nuées »v.13, ➔ personnifications nobles
Périphrase noble associé à des termes péjo : « maladroit et honteux » v.6, « comique et laid »v.14, « infirme » v.12
Ses sentiments humains reflètent le symbole du poète par la figure de l’Albatros →  roi dans les airs mais tous les défauts du monde lorsqu’il est sur terre

Évocation d’une poésie aérienne
Premier quatrain -> évocation de l’univers, presque de l’infini
« Vastes oiseaux » : hypallage (associe pas le bon adjectif au bon nom) =>  insiste sur importance de l’oiseau + met en scène l’animal
Univers idéal du poète ->  vaste : c’est le ciel => espace de liberté
Pluriel : Montre capacité d’expansion + universalité
Poète choisi Albatros car dans la symbolique traditionnel l’Albatros évoque la connaissance spirituelle + élévation
4e quatrain : supériorité du poète qui, dans son domaine, est élevé ; -> témoin de la société -> en dénonce les travers

Noblesse du poète
Albatros ➔ grandeur
« Poète »v.13 avec majuscule => grandeur + aspiration + personne qui a de l’importance
Choisi oiseaux → plumes pour voler : majestueux => plume de l’auteur -> peut s’élever

Noblesse de l’écriture
Baudelaire travaille sur la pureté de la langue et de la forme → 4 quatrains
Rime riche et suffisante → travail du vers
Rimes croisées : « planches », « blanches » => oxymore car 2 mondes opposés : celui du poète (peur de la page blanche et celui de la société)
alexandrins → noblesse du rythme + pureté du choix des mots
Parle du monde maladroit : sons heurtés « qu’il est comique et lait » ≠ parle univers élevé → pureté => sons mimés

Baudelaire prend une liberté poétique
Dernier Quatrain ->  se caractérise de « prince des nués »
Dernier vers : erreur grammaticale + rupture → « exilé » ne s’accorde pas à « ses ailes de géant» v.14 et 16 => créer un effet de surprise
Montre liberté du poète qui exprime ses mots sans se plier aux exigences grammaticales

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