L'Albatros, Baudelaire
Commentaire de texte : L'Albatros, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sdu92 • 6 Janvier 2021 • Commentaire de texte • 1 480 Mots (6 Pages) • 793 Vues
PÉRIODE 2
OBJET D’ÉTUDE
ŒUVRE INTÉGRALE
La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle
Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal
1857
PARCOURS
Alchimie poétique : la boue et l’or
Étude de texte n°1 : l’œuvre intégrale (extrait 1/3) Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857,
« L’Albatros »
EXPLICATION LINEAIRE
I. EXPLICATION LINEAIRE
Le texte semble s’organiser autour de trois mouvements successifs :
- Une banale scène de mer (vv. 1 à 4),
- Le petit drame de la cruauté humaine (vv. 5 à 12),
- L’allégorie décryptée (vv. 13 à 16).
Structure : « faux-sonnet » ou « carré parfait » (4 quatrains)
TEXTE D’ETUDE
ELEMENTS D’EXPLICATION LINEAIRE
L’Albatros
• Le : article défini > l’article définit en même temps qu’il peut
généraliser, comme dans les titres de fable (« La cigale et la
fourmi », par exemple)
I. Une banale scène de mer
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
• Souvent : adverbe de temps (fréquence) > généralisation d’une
occupation habituel
le et cotumière + caractère anecdotique + jalon
d’une action anecdotique
• pour s’amuser : CCBut > motif dérisoire, dont l’énoncé, en incise,
casse le rythme dans une perturbation syntaxique qui renforce
l’idée d’un motif dérangeant.
• les hommes d’équipage : périphrase pour « les marins » > les
hommes forment un col
lectif sans individualité détaché. Le champ
lexical de la mer plante un décor réaliste, mais sans détail.
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
• Prennent : verbe d’action à l’enjambement > mise en valeur brutale
de l’action.
• albatros : nom commun > désignation directe de l’oiseau, par
opposition à l’expression étendue concernant « les marins ».
• vastes oiseaux des mers : 2nd hémistiche (rythme classique) :
albatros = vaste = mer. L’albatros est adapté à son élément. Par
ail
leurs, cette périphrase est le premier exemple d’une longue série
pour désigner l’albatros. Enfin, l’appel
lation d’oiseau renvoie au
monde aérien dans lequel évolue l’albatros. Cette verticalité va
s’opposer, tout au long du poème à l’horizontalité du monde des
hommes.
• vastes : e sonore > l’idée d’ampleur est renforcée par l’al
longement
de la prononciation
• mers / gouffres amers : champ lexical de la mer > fixe le cadre
spatial de la scène évoquée.
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
• Consonnes sifflantes ([s]/[z]) et liquides ([l]/[ʁ]) : fluidité du vers =
fluidité de la mer et de l’albatros
• Sonorités vocaliques sourdes et nasales [ɑ̃], [ɛ̃], [ɔ̃] = effet de
nonchalance et d’harmonie
• suivent : e sonore > l’idée d’ampleur est renforcée par
l’al
longement de la prononciation
• suivent et voyage : champ lexical du mouvement > être du
mouvement et de la liberté
• indolents : adjectif qualificatif > hauteur nonchalante majestueuse
presque noble : comme beaucoup de qualificatifs ici, l’adjectifs tend
à se doubler d’un sens moral. Par ail
leurs, un étymologisme peut
laisser entendre qu’il « ne souffre pas » renforçant le contraste avec
la déchéance à venir.
• compagnons : périphrase personnifiante > oiseau bienveil
lant +
périphrase imprécise (> personnification du poète)
Le navire glissant sur les gouffres amers.
• gouffres amers : connotation négative > la mer se trouve
caractérisée comme un élément négatif (pour l’homme) mais aisé
pour l’albatros (indolent)
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