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L'évolution de la condition féminine

Fiche : L'évolution de la condition féminine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Janvier 2017  •  Fiche  •  2 511 Mots (11 Pages)  •  2 263 Vues

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Perspectives historiques : l'évolution de la condition féminine

I - La condition féminine aux XVIIème et XVIIIème siècles

Les femmes ont peu de présence sur le plan historique puisqu'elles étaient confinées à des rôles domestiques, étaient peu instruites et avaient peu d'accès à la vie publique et encore moins politique.

A - Début du XVIème siècle : développement de l'humanisme et de l'imprimerie : les femmes de bonne famille sont éduquées mais différemment des hommes : elles doivent pouvoir être de bonnes épouses et de bonnes mères (maîtrise du français, arithmétique, un peu d'histoire et de littérature).

B- XVIIème siècle : - Quelques femmes de la haute société tiennent des salons (Mme de Rambouillet) où se réunit toute l'élite intellectuelle. Elles veulent une société plus raffinée (en opposition à la cour trop grossière au début du siècle).

- Les Précieuses veulent installer un rapport plus respectueux entre hommes et femmes fondé sur la politesse et développent une analyse subtile du sentiment amoureux. Elles affirment leur droit au savoir même dans des matières scientifiques mais sont critiquées et ridiculisées.

- On trouve quelques femmes écrivains, mais sous l'anonymat : Mme de Lafayette, Mme de Sévigné.

C- XVIIIème siècle : - Les salons jouent un rôle essentiel dans la diffusion des idées des Lumières, la contestation sociale et politique.

- Une opposition s'élève entre Rousseau qui veut une éducation uniquement axée sur le rôle maternel de la femme et ceux qui souhaitent un plus grand épanouissement intellectuel. Laclos et Condorcet vont même jusq'à vouloir l'égalité dans l'accès au savoir.

On constate donc un progrès dans l'instruction des filles mais inférieur aux garçons. L'éducation se fait à la maison ou dans des établissements religieux.

Rôle des femmes pendant la Révolution : rôle très important mais controversé.

- Certaines s'expriment dans des cahiers de doléances.

- Elles ont une grande place dans les foules révolutionnaires : elles sont aux premiers rangs des révoltes concernant la nourriture et l'approvisionnement. mais les "sans-culottes" femmes sont mal vues car elles ne correspondent pas à l'image de la femme douce et réservée.

- Quelques femmes de l'aristocratie et de la bourgeoisie tiennent des salons où l'on discute des réformes, des projets politiques. Les plus éduquées rédigent écrits et pétitions.

- Les femmes assistent aux réunions des clubs qui acceptent la mixité, aux sessions de l'Assemblée, fondent même leurs propres clubs et sociétés.

- Mais certaines femmes s'opposent aussi à la Révolution et soutiennent le clergé ou les insurgés contre-révolutionnaires. De là naît donc une nouvelle méfiance vis-à-vis des femmes jugées obscurantistes et trop soumises à l'Eglise.

Les femmes ne gagneront rien à la Révolution : - elles obtiennent quelques droits civils (droit au divorce, égalité dans l'héritage), mais aucun des droits politiques des hommes ;

- à partir de 1793, les sociétés et clubs féminins sont interdits ;

- après l'insurrection de 1795, les femmes n'ont plus le droit d'assister à une réunion politique, et tout rassemblement de plus de cinq femmes est illégal ;

- le Code Civil napoléonien confirmera leur assujettissement (elles n'ont plus le droit au divorce).

Le bilan n'est donc pas très positif, mais les questions de l'égalité des sexes et de l'accès des femmes à la vie politique ont été violemment posées et sont prêtes à ressurgir.

II - Le statut des femmes au XIXème siècle

A - Dans quels domaines se manifestent les inégalités dont les femmes sont victimes ?

- L'inégalité se manifeste d'abord dans le domaine juridique, à travers le Code Civil, promulgué entre 1801 et 1804 : la femme mariée dépend entièrement de son époux à qui elle doit obéissance puisqu'elle est considérée comme une mineure. Elle doit habiter avec lui et le suivre. Elle ne peut ni acheter, ni vendre un bien, ni faire aucun acte juridique, ni même gérer les biens qui lui sont propres sans lui. Elle a besoin de son autorisation pour travailler, recevoir un salaire, suivre des cours, obtenir des papiers officiels, voyager... Le mari a le droit de surveiller sa femme, son courrier ou ses activités, c'est lui seul qui a l'autorité sur les enfants (ce qui concerne leur éducation, leur santé, leur mariage...) et administre les biens communs ou propres à sa femme. Selon le Code Pénal l'homme et la femme n'encourent pas les mêmes peines pour l'adultère (amende pour l'un, emprisonnement pour l'autre).

- Dans le domaine des représentations et des conceptions scientifiques, la femme est considérée comme inférieure, en raison d'une prétendue faiblesse dans sa constitution et même de son cerveau, trop soumis à sa sensibilité ou sa sensualité. La femme passe pour être fragile psychologiquement, sujette aux évanouissements et crises de nerfs, hystérique : ceci est une raison de plus pour lui interdire tout rôle politique, car elle est incapable de concentration ou de conduite raisonnable et mesurée, à caus ede sa débordante affectivité !

- L'inégalité perdure dans le domaine de l'éducation : la majeure partie du siècle conforte l'idée que la femme a besoin d'une éducation différente de celle des hommes, pour en faire une épouse vertueuse et une bonne mère de famille. Cette instruction qui vise l'utile, la compétence ménagère, les travaux d'aiguille et la moralité, est souvent dispensée par des institutions religieuses. Dans les classes supérieures, les filles ont droit aux "arts d'agrément", comme la musique et le dessin. Il faut attendre 1867 pour qu'il y ait une école de filles dans chaque commune de plus de 500 habitants.

- Dans le domaine de la création artistique, la présence féminine est quasiment inexistante : la femme passe pour être, par nature, dénuée de génie, donc seulement faite pour l'artisanat ou l'interprétation. De plus, la vie d'artiste ne correspond pas aux devoirs

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