Histoire de Cunégonde - Candide. Voltaire.
Analyse sectorielle : Histoire de Cunégonde - Candide. Voltaire.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Caroline Rocheron • 15 Février 2017 • Analyse sectorielle • 2 235 Mots (9 Pages) • 8 111 Vues
L'histoire de Cunégonde
L’enchaînement du chapitre 8 se fait directement sans aucune transition : La prise de parole de Cunégonde était annoncée par l'expression « Elle parla en ces termes » . Le récit est enchâssé à de nombreuses reprises. Dans un premier temps nous verrons l'analyse de la première phrase, puis nous observerons les lignes 4 à 10, ensuite nous analyserons un court dialogue entre Candide et Cunégonde, puis nous finirons par une analyse du deuxième paragraphe.
I- Analyse de la première pharse :
- La situation initiale présentant le contexte à l'imparfait, avec les verbes « J'étais », et « Je dormais ».
- Le passage au passé simple qui signale une rupture brutale ( Cela modifie le cours des choses, il y a un fort contraste entre le calme, la beauté du lieu, la violence, et l'horreur qui lui succèdent, sont décrient par les verbes « égorgent », « coupèrent par morceaux ».
- L'expression « il plut au ciel d'envoyer les bulgares ». Il y a une accusation implicite : Cunégonde est en colère contre dieu.
- Extrême rapidité du récit qui contraste avec l'importance que les événements tragiques doivent prendre aux yeux de la narratrice : la mort de trois membres de sa famille est résumé en une ligne, sans la moindre marque d'émotions, le récit de Cunégonde est toute aussi expéditif que le sort de ses parents et de son frère. Pourtant, même rapide la narration n'est pas privée de détails puisque Cunégonde précise les nuances qui ont été effectuées dans le carnage. Pourquoi est-ce sa mère qui a été coupé en morceaux comme une pièce de viande, peut-être parce que elle était déjà représenté comme telle dans le chapitre 1 « 350 livres »
II- Ligne 4 à 10 :
- Nous avons une succession de rapport qui ramène les événements à une normalise pleines d'ironie. Ce participe passé « Voyant » (l.5) pose l'arrière plan de la scène avant que n'arrive l'action proprement dite avec le passé simple « se mit » (l.6), ici, l’enchaînement des verbes donnent à voir un rapport causes/conséquences comme si le viol avait quelque choses de logique : puisque Cunégonde avait perdu connaissance, il était en quelque sorte « normal d'en profiter ».
- La proposition suivante « cela me fit revenir » vient confirmer d'une certaine manière quand elle faisait cela, le bulgare a rendu service à Cunégonde. La formule est assez paradoxale.
- La proposition suivante, semble infirmer cela en montrant par une gradation, le déchaînement de Cunégonde contre son agresseur . Cette énumération qui fait la nuance dans les attitudes de Cunégonde paraît exagérément longue et détaillé par rapport à la brièveté observer jusque la, et l'emploi des verbes « mordis », « arracher les yeux » donne un aspect dramatico-comique à la scène.
- « Ne sachant pas ….. une chose d'usage » Cette proposition introduit une cause, elle justifie les réactions de Cunégonde, précédemment décrite. C'est par l'ignorance que Cunégonde à agit ainsi ce qui sous entend qu'elle le regrette presque et que si elle avait connu ces usagers, elle se serai laisser faire. On retrouve cette fameuse lois ou tyrannie de l'usage qui sera évoquer plus loin dans le conte avec le nègre de Surinam. Il faut accepter la norme et s'y soumettre on peut parler ici de fatalité.
III- Court dialogue entre Candide e Cunégonde.
- Le « hélas » de Candide témoigne de son émotion en apprenant que Cunégonde est blessée mais il est immédiatement suivi de « j’espère » qui forme un oxymore, c'est peu-être pour cela qu'ici l'adjectif « naïf » est mise en évidence pour qualifier Candide, il ne rend pas compte que dans sa grande maladresse il exprime deux sentiments contradictoires.
- Cette blessure se situe au « flanc » c'est-à-dire la poitrine, la phrase « J’espère bien la voir » traduit donc le désir de candide qui n'a jamais pu être assouvi ( Hors, la concupiscence de Candide ne fais aucun doute, à quel point qu'il finira par être infidèle à Cunégonde à Paris). L'adjectif « naïf » pourra alors rappeler le caractère inexpérimenté du jeune garçon. La réponse de Cunégonde est une promesse.
- L’enchaînement des répliques voit chaque personnages rebondirent sur une terme précédent ( Voir/Verrez,Continuons/Continuez) et à l'apparence d'un concert de politesse, d'un échange de platitude naïve, mais les sous-entendu confère à ce passage un registre comique. La répétition « Continuons/Continuez » exprime d'ailleurs une impatience, un empressement, ou peut-être cela exprime un empressement à terminer l'histoire au plus vite.
IV- Deuxième paragraphe :
- Le capitaine s'offusque de se qu'il voit (Réaction très humaine et louable mais c'est uniquement parce que le soldat ne lui témoigne pas de respect). Ce soldat est qualifié de « Brutal », mais paradoxalement son incorrection est sanctionnée par un acte largement aussi indélicat : « le tua sur mon corps ».
- De nouveau, le capitaine prend soin de Cunégonde, mais ces attentions vont en décroissant : « Me fit panser », « M'emmena prisonnière », « Je blanchissais », « Je faisais sa cuisine », et « S'étant dégoûté de moi ».
- Les relations entretenu avec ce capitaine ne sont pas explicites, mais font l'objet d'allusion, « il me trouvait fort jolie, il faut l'avouer ; et je ne nierai pas qu'il ne fût très bien fait », cela laisse imaginer que Cunégonde à céder aux avances du capitaine. Sa connaissance approfondie de sa physionomie, et l'expression « S'étant dégoûté de moi » confirme cela ( Pour être dégoûté il faut déjà avoir goûté).
- Référence positive à Pangloss (Comme modèle d'esprit et de philosophie) contredite par la dernière phrase du paragraphe qui voit Cunégonde rejetait la théorie panglossienne du château comme « meilleur des mondes ».
- Don Issachar est un onomastique car dans la bible, Issachar est un personnage qui a été conçu à la suite d'une transaction : Une femme Rachel ne pouvant donner de descendance à son époux à permit à sa Léa de passer une nuit avec son époux afin de lui donner un enfant. Le nom Issachar signifie en hébreux « Homme du salaire », il est donc logique que ce Don Issachar soit un trafiquant qui fasse des transactions.
- Cette fois c'est Don Issachar qui est présenté comme affectueux, même si on comprend très vite que c'est à la personne physique de Cunégonde qu'il s'attache.
Conclusion :
Le récit est enchâssé à d'autre reprise, mais ici le registre est comique à la différence de l'esclave dans le chapitre 19 qui était avant tout satirique.
Chapitre 8 : Histoire de Cunégonde
« J'étais dans mon lit et je dormais profondément, quand il plut au ciel d'envoyer les Bulgares dans notre beau château de Thunder-Ten-Tronckh ; ils égorgèrent mon père et mon frère, et coupèrent ma mère par morceaux. Un grand Bulgare, haut de six pieds, voyant qu'à ce spectacle j'avais perdu connaissance, se mit à me violer ; cela me fit revenir, je repris mes sens, je criai, je me débattis, je mordis, j'égratignai, je voulais arracher les yeux à ce grand Bulgare, ne sachant pas que tout ce qui arrivait dans le château de mon père était une chose d'usage : le brutal me donna un coup de couteau dans le flanc gauche dont je porte encore la marque. -Hélas ! J’espère bien la voir, dit le naïf Candide. -Vous verrez, dit Cunégonde ; mais continuons. -Continuez » dit Candide.
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