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Gargantua

Dissertation : Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2022  •  Dissertation  •  3 444 Mots (14 Pages)  •  988 Vues

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Dissertation Gargantua

        

        Durant 1 mois et 23 jours, allant du 6 avril au 29 mai 1953, le siège de Constantinople mené par les troupes ottomanes de Mehmed II provoque la chute de l’empire byzantin. Déjà fragilisé lors de la quatrième grande croisade en 1204, ce dernier tombe définitivement et sa plus grande ville, Constantinople, devient la capitale de l’un des plus grands empires que le monde n’est jamais connu, l’empire ottoman. Par conséquent, cet évènement amène à un exode inévitable des savants grecs et latins vers l’Europe. Ils emportent avec eux leurs connaissances en la culture Antique. De cette arrivée naît un tout nouveau mouvement littéraire basé sur la relecture des textes antiques, le placement de l’Homme au centre de toute chose, principe d’ « anthropocentrisme » et le respect de ce que le monde nous offre. Son nom est l’Humanisme.

        François Rabelais, né à Seuilly, près de Chinon en Touraine, en 1483 ou 1494 et mort à Paris le 9 avril 1553, est un écrivain français humaniste de la Renaissance(...). Sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, il écrit Pantagruel et Gargantua en 1532 et 1534, deux œuvres qui vont le propulser au sommet de la littérature qui retracent la vie de deux géants père et fils en quête de devenir de bons princes humanistes. Le choix de géants par Rabelais va lui permettre d’amplifier à volonté ses critiques sur les travers de la société par l’utilisation du mode burlesque qui signifie traiter un sujet noble de manière comique. Ces romans font de lui le père et le chef de file incontestable de l’humanisme. Son style dit Rabelaisien plaît au public et aux bons vivants de par sa simplicité et son humour, notamment dans Gargantua.  

        Cependant, Gargantua est-il simplement un roman plaisant ? Quelles sont ses finalités ? A-t-il pour seule fonction de faire rire et pourquoi Rabelais l’a-t-il écrit ?

        Pour le découvrir nous verrons dans un premier temps le côté « plaisir-satire » de l’œuvre et par la suite le véritable but caché derrière tous ces rires. Qui ne sont d’ailleurs pas forcément cachés pour les yeux les plus aiguisés.  

        Certes, nous ne pouvons pas nier que Gargantua est un roman plaisant. En cela, il paraît conforme aux principes d’Aristote et semble être le précurseur du mouvement classique du XVII° siècle. En effet, il plaît par sa capacité à divertir notamment lors de passages comme les mises en valeur de l’univers irréel du gigantisme. Effectivement, au chapitre 4 a lieu un grand banquet où une multitude de villageois de plusieurs villages différents viennent festoyer.

Le lecteur assiste à un moment de convivialité qu’il apprécie puisque qu’à l’époque de Rabelais, tout le monde, la classe populaire surtout, se retrouve autour d’un repas pour s’amuser, discuter et profiter de la vie, le Carpe Diem. Le lecteur peut se retrouver à travers le livre et l’aime donc d’autant plus. De plus, l’utilisation de l’exagération dans cette scène du banquet renforce l’idée du divertissement par l’absurde. Il est dit que plusieurs centaines de bœufs gras appelé coraux furent tué pour produire des tripes de gaudebillaux. C’est un chiffre gargantuesque qui prouve la force des géants et puisque le lecteur est friand de puissance et d’épique, il adore.

Un thème différent et pourtant aussi important est la constante présence de scènes de batailles. À cette époque, tout le monde visualise la guerre par les romans chevaleresques. N’importe quel homme de n’importe quelle classe sociale est friand de romans épiques puisque la guerre fait partie de la vie quotidienne de ces gens. La guerre picrocholine est sûrement la partie la plus appréciée du livre Gargantua par ces derniers. Mais je pense que les chapitres précédents le commencement de la guerre sont les plus incroyables en termes de divertissement. En effet, ceux-ci introduisent un nouveau protagoniste au chapitre 27, Frère Jean des Entommeurs. Ce moine totalement décalé résidant dans l’abbaye de Seuilly et le plus ou moins parfait représentant des chevaliers de l’époque rabelaisienne. Plus ou moins parfait car il possède un courage à toute épreuve, des qualités de combats hors paires et une déshumanité effroyable mais c’est un moine et un moine est censé prier, avoir de la tolérance, de l’humanité. De plus, il prie peu, ne respecte pas les règle de la religion, boit et n’en fait qu’à sa tête en fonçant dans le tas. Rabelais met en place une satire de la religion et de la guerre avec la vie improbable de ce moine. Lorsque les troupes de Picrochole entre dans l’abbaye et la vendange, il ne peut pas rester sans rien faire, comment vivre sans son vin. Il prend « les armes » en proposant aux autres moines encore au stade du Moyen-Âge de le suivre, ceux-ci préfèrent rester prier pour leur vie et tente d’arrêter Frère Jean. Mais il n’a qu’une idée en tête, tous les massacrer. Il prend dès lors le bâton de croix, représentant le pouvoir de Dieu et la royauté par la présence de fleurs de lyses, et s’en sert comme arme ou même comme une hache. Il massacre tous les soldats sans aucun état d’âme dans une leçon d’anatomie. La scène est impressionnante puisque qu’un ton rythmé est instauré. En effet, Frère Jean semble avoir quinze bras grâce au nombre d’ennemis qu’il exécute sans s’arrêter et les sonorités en « e » n’arrangent rien à cette accélération rythmique. Aucun ennemi n’est nommé, comme s’ils avaient perdu leur identité et leur noblesse, « aux uns », « à d’autres », « l’un d’eux ». Il compare les soldats comme des animaux pour dénoncer leur humanité que ce soit dans l’œuvre ou dans la vraie vie. Il les rabaisse, « lui cassait les reins comme à un chien », « il les culbutait comme des porcs ». Il les ridiculise par le fait que dès lors qu’ils voient Frère Jean ils fuient et ne sont donc pas courageux, « débandade », « voulait se sauver en fuyant ». Ils demandent même de la pitié alors qu’ils étaient en train de saccager le jardin d’une abbaye et qu’habituellement ils pillent des villes, « Ah ! Frère Jean, mes amis, je me rends ! ». Mais pour le plaisir du lecteur qui souhaite assister à un moment épique, notre moine les exécute même s’ils se rendent comme si cette vendange l’avait rendu aussi hystérique que la perte d’un proche. Rabelais utilise le registre du burlesque pour tourner en ridicule la guerre qui est censée être un sujet noble. Petite aparté en prévision du didactisme, Rabelais propose de voir au-delà du simple aspect comique et entamer une action visant à rompre l’os et sucer la substantifique moelle. Donc critiquer négativement la guerre. Je retourne à la satire de l’Église du temps de Rabelais ? Pourquoi pas.

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