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Gargantua

Compte rendu : Gargantua. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Décembre 2021  •  Compte rendu  •  1 115 Mots (5 Pages)  •  821 Vues

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Gargantua DM 2

  1. Dans les chapitres 14, 21 et 22, Rabelais fait la satire de l’éducation donnée par les sophistes. Deux maîtres vont éduquer Gargantua. Le 1er est théologien (baptisé sophiste par Rabelais) et s’appelle Thubal Holoferne (le choix du nom n’est pas gratuit : Holoferne dans la Bible est un général envoyé en campagne par Nabuchodonosor II, lequel sera décapité par Judith). Le second est Maître Jobelin Bridé, « vieux tousseur ». Les deux hommes font apprendre des textes par cœur, créent des activités aussi inutiles qu’inefficaces et rendent leur élève « fou, stupide, rêveur et idiot » au chapitre 15 ou encore « stupide, sot et ignorant » au chapitre 21.

Cet enseignement est critiqué car il est inutile comme l’apprentissage de l’alphabet, de l’écriture gothique, appris par cœur à l’endroit et à l’envers et ce, pendant des années.

Il est aussi stérile car les connaissances nécessaires n’invitent ni à la réflexion ni au raisonnement. Ainsi, les lectures de traité de grammaire et celles d’ouvrages scolaires ne développent aucun sens critique chez l’élève.

De plus, cet enseignement éloigne Gargantua de l’humain. Les activités, les jeux sont inutiles et inefficaces, nullement pédagogiques : l’enfant apprend la paresse car :

« Se lever au matin n’est point gage de bonheur ».

Gargantua mange, boit, se laisse aller à ses instincts naturels les plus primaires et continue à se rapprocher de l’animalité plutôt que de l’humanité.

Enfin, dans la vie médiévale, la religion est fondamentale. Même son éducation religieuse semble inutile. La prière ne correspond à aucun engagement puisque l’enfant est ailleurs : « son âme était dans la cuisine ».

  1. Ponocrates dont la réussite est le page Eudémon, nous présente une éducation fondamentalement opposée. L’étude est permanente : pas une heure perdue dans la journée car la ténacité et le courage sont la base même d’une éducation humaniste : Gargantua délaisse sa paresse pour se réveiller à quatre heures du matin. Par ailleurs, l’étude n’est plus un apprentissage mécanique « par cœur… à l’envers et à l’endroit » de tout et de n’importe quoi mais une réflexion sur toute chose, ayant pour but de montrer et surtout de développer l’intelligence de l’élève. Mais l’enfant ne peut grandir sans les autres, sans le regard admiratif qu’il va porter sur des êtres doués de science auxquels il aura envie de ressembler. Les leçons ne sont pas que livresques. Gargantua prend des « leçons de choses » en regardant le ciel, les étoiles et va jusqu’à s’interroger sur la condition humaine. Mais cette éducation est aussi fondée sur la liberté, liberté de jouer ou de s’arrêter, de poursuivre des lectures ou de se parler, de préférence au sein de la nature, élément permanent de culture et de richesse.

Cependant, le corps n’est pas délaissé. Le Gargantua des chapitres 14 ou 21 était sale, répugnant presque bestial tandis que celui du chapitre 23 est propre, « habillé, peigné, apprêté et parfumé ». Il se met à table, mange correctement et raisonnablement. Il ne vit pas pour manger mais mange pour vivre. Les activités physiques et les jeux (comme les combats de lance, les exercices de manèges…) participent aussi à l’exultation du corps.

Enfin, le dieu mal-aimé, incompris du jeune Gargantua devient omniprésent dans son existence : il est fêté, chanté, célébré… à toutes heures du jour ou de la nuit de façon profonde et sincère.

En conclusion, routine, habitudes, bêtises, répétitions, niaiseries, étaient les maîtres-mots du programme sophiste tandis qu’intelligence, esprit d’analyse, propreté, réflexion, développement personnel sont ceux du programme humaniste.

  1. Le personnage de Janotus de Bragmardo est d’emblée ridiculisé alors qu’il s’agit d’un grand orateur : en effet, son patronyme fait référence en langage familier au membre viril. Comment être pris au sérieux avec un tel nom ? Le ridicule ne s’arrête pas là cependant. Lorsqu’il apparait devant le public, son estomac est plein « d’eau bénite de cave », c’est-à-dire qu’il est saoul, état dû à Ponocrates et Eudémon qui l’accueillirent en le conduisant à la cave pour le faire boire.

Par ailleurs, après son discours, les deux hommes « éclatèrent de rire si fort qu’ils crurent rendre l’âme à D. ». Mais qu’en est-il de ce discours ?

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