Frères d'âme - David DIOP - La littérature est-elle à même de rendre compte de l'expérience inouïe de la Guerre ?
Dissertation : Frères d'âme - David DIOP - La littérature est-elle à même de rendre compte de l'expérience inouïe de la Guerre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ruscarole • 20 Mai 2021 • Dissertation • 626 Mots (3 Pages) • 947 Vues
La littérature est-elle à même de rendre compte de l'expérience inouïe de la Guerre ?
La littérature comprend toutes les œuvres écrites, dans la mesure où elles portent la marque de la préoccupation esthétique. Ce fait laisse à penser que la littérature se doit de traiter de sujets divertissants et légers en les embellissant de diverses manières. Pourtant au cours des siècles, les écrits engagés, traitant de thèmes durs, n'ont jamais manqué de lecteurs. C’est la preuve d’une réclamation de la part des curieux d’apprendre tout autant de la beauté du monde que de sa violence. Dans ces thèmes récurrents, on retrouve la guerre, une lutte armée entre Etats, considérée comme un phénomène historique et social. Les récits de guerre sont emplis d’horreur, que ce soit des témoignages ou des histoires romancées sorties du mélange de tristes faits historiques et de l’imagination de l’écrivain. La guerre étant synonyme d’horreur, de mort, de massacre et surtout de traumatisme pour ceux qui l'ont vécues, on peut se demander si la littérature et sa manière d’embellir les faits par les mots, sont à même de rendre compte de l'expérience inouïe de la guerre.
Si l’on prend en considération l’importance de la littérature en sein de l’humanité son omniscience est-t-elle que l’on ne peut dire qu’elle n’est pas à même de rendre compte de la violence de la guerre.
En effet, sans les écrits, les connaissances et histoires tomberaient dans l'oubli, il est nécessaire, pour ne pas oublier, d'écrire afin de partager et d’apprendre pour commémorer et prendre conscience de notre passé. Dans le roman Frère d’âme, David Diop apprend au lecteur à travers son histoire que durant la Seconde Guerre mondiale les sénégalais ont eux aussi combattu au côté des français, à une époque ou l’apartheid existe encore.
La littérature permet aussi d'embellir quelque peu la réalité sans la cacher pour raconter les faits sans choquer. Il est parfois plus facile de lire une histoire que de l’entendre de la bouche de celui qui l’a vécu. Si la littérature romance, elle permet au moins de raconter une vérité entendable pour ceux qui ne sont pas près à tout savoir de manière totalement honnête. Comme dans Inconnu à cette adresse ou Kressmann Taylor raconte la mort d’un homme juif sans jamais vraiment le dire. Le lecteur le sait mais jamais elle ne le mentionne clairement.
En revanche, la guerre et ses traumatismes appartiennent à ceux qui l'ont vécus et parfois la littérature dépasse son rôle d’information et emploie le thème de la guerre pour marquer et choquer sans but.
En effet, la littérature ne doit pas faire de la guerre une attraction. L’horreur des combats, des déportations ne doit pas servir de spectacle pour attirer les curieux à la recherche de sensations. L’horreur et le macabre ne doivent pas devenir les raisons pour lesquelles les lecteurs désirent connaître la guerre. Comme dans Frère d’âme quand Alfa décrit son ami en train de ramasser ses entrailles dans la boue du champ de bataille.
La littérature ne doit pas non plus rendre belle la guerre. Les métaphores et allégories peuvent la rendre plus acceptable mais ne doivent pas faire oublier aux lecteurs qui s’instruit la difficulté,
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