Explicit de Candide, Voltaire
Commentaire de texte : Explicit de Candide, Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Merlinegl • 16 Septembre 2021 • Commentaire de texte • 1 447 Mots (6 Pages) • 520 Vues
L.A sur Candide : l'explicit chap 30 (chapitre final du conte)
Voltaire défend au contraire dans ce conte philosophique l’idée que l’homme (qui vit dans un monde horrible, comme en témoignent les nombreuses mésaventures de Candide) est capable d’améliorer lui-même sa condition.C’est ce que nous lisons dans l’explicit du conte (chapitre 30), qui se conclut sur la célèbre maxime de Candide : « Il faut cultiver notre jardin ».
Problématique :
Annonce du plan
Nous verrons que le chapitre 30 de Candide présente les principales caractéristiques d’un explicit (I), avant de nous demander s’il y a une réelle évolution des personnages à la fin du récit (II). Pour terminer, nous étudierons la ou les morale(s) qu’apporte ce conte philosophique au lecteur (III).
Axe 1 : Les caractéristiques d’un explicit
Sous-axe 1) : la Clôture du récit
Dans la conclusion de ce conte philosophique, il y a le sens d’un retour chez soi : « en retournant dans sa métairie ».
Tous les personnages principaux et alliés de Candide se trouvent rassemblés en un même endroit : présents dans ce jardin qui devient le cœur de la petite communauté se trouvent Pangloss, Martin, Cunégonde, Paquette, la vieille, Giroflée, et bien sûr Candide.
La dernière longue tirade de Pangloss récapitule en quelque sorte le conte tout entier, en en rappelant les principales péripéties : « si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de Mlle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado » et termine sur la situation finale : manger « des cédrats confits et des pistaches ».
Cette énumération fait de Candide un véritable héros, puisqu’il a surmonté toutes ces épreuves et a obtenu l’objet ultime de sa quête : Cunégonde.
Sous-axe 2) : Un dénouement heureux
Comme l’exigent les règles du conte, Candide se termine sur une situation heureuse pour tous les personnages.
Les qualités de chacun sont mises en avant : « chacun se mit à exercer ses talents ».
Voltaire emploie également des superlatifs pour renforcer encore leurs qualités : « Cunégonde […] devint une excellente pâtissière », « Giroflée […] fut un très bon menuisier ».
Tout comme la plupart des contes, Candide se termine sur une formule proverbiale sous forme de morale : « Il faut cultiver notre jardin ».
Transition : Ce chapitre 30 de Candide est bien la fin de l’œuvre et clôture l’intrigue sur une situation finale nette, dans laquelle nos héros s’installent enfin dans la métairie après avoir vécu de nombreuses péripéties.
On peut cependant se demander à la lecture de cet épilogue s’il y a eu une réelle évolution au cours du conte.
Axe II : Une réelle évolution ?
Sous-axe 1) : La glose de Pangloss
S’il est un personnage qui ne semble pas avoir changé à la lecture de cet explicit, c’est bien Pangloss.
Comme dans le chapitre 1, il prononce de longs discours faussement savants, monopolisant la parole avec ces longues énumérations (les morts atroces des rois puis le récapitulatif des aventures de Candides).
En précisant « selon le rapport de tous les philosophes », il souligne qu’il est incapable de penser par lui-même et qu’il ne fait que rapporter des paroles, imposant ses discours par des arguments d’autorité.
De même, il cite la Bible en latin (« ut operaretur eum »), mais n’amène pas de nouvelles idées.
Sa deuxième tirade rappelle également ses raisonnements du début du conte, autour de l’idée que tout va pour le mieux « dans le meilleur des mondes possibles » : il n’a donc pas évolué dans ses raisonnements. Malgré tout ce qu’il s’est passé, il garde un optimisme indéfectible.
Sous-axe 2) : Un récit cyclique ?
Au niveau de l’intrigue elle-même, la question d’une véritable évolution peut se poser.
En effet, la récompense des personnages paraît bien maigre (cultiver le jardin et « manger des cédrats confits et des pistaches ») par rapport aux nombreuses épreuves qu’ils ont dû traverser.
Par contrepoint, l’énumération de Pangloss, qui récapitule les aventures en mettant en avant les dangers encourus et la souffrance subie, rend d’autant plus ridicule la chute de la phrase : l’on pourrait dire qu’ils ne sont pas mieux lotis qu’au début de l’histoire.
Même si Candide a obtenu l’objet de sa quête, à savoir la femme aimée, elle se révèle « à la vérité bien laide », renversant les valeurs traditionnelles du conte.
D’une manière générale, le sort des personnages n’est pas particulièrement enviable à la fin du conte : ils exercent des métiers simples, à la portée de tous (pâtissière, menuisier, lingère), et c’est pour certains (comme Cunégonde, fille de Baron) une forme de dégradation sociale.
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