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Expiation de Victor Hugo

Commentaire de texte : Expiation de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Août 2018  •  Commentaire de texte  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  1 145 Vues

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  1. Analyse de L'Expiation de Victor Hugo

Introduction

Ce texte est un extrait  "Des Châtiments" de Victor Hugo publiée en 1853. C'est une oeuvre au caractère politique  très importante qui proteste contre Napoléon III qui l'a conduit à son exil en Angleterre.
"Les Châtiments" mettent en scène Napoléon I en relatant toutes les défaites qu'il a connues. Encore une fois, il profite de ce texte pour dénoncer l'absurdité de la guerre. La retraite de Russie est la première défaite de Napoléon I.
Dans ces 28 vers, il n'y a pas de strophes. C'est un bloc compact qui aligne des alexandrins et des rimes plates (AA BB CC), qui font penser à une armée en marche.

Lecture

En quoi ce poème traduit-il une dimension épique ?

Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord une armée en débâcle puis nous étudierons l’héroïsme des personnages. 

I Une armée en débâcle

  Dès les premiers vers, le poète met l’accent sur les conditions climatiques qui vont rythmer le poème et en faire un cadre hostile.

A) Des conditions climatiques extrême …..

En effet, l’anaphore « il neigeait » est reprise cinq fois (V. 1, 5, 10, 18) et fait de la neige une force omniprésente, inexorable. Cette anaphore est marquée par l’utilisation de l’adverbe « toujours » qui souligne l’idée de répétition. Ce cadre hostile est aussi indiqué par le champ lexical de l’hiver qui semble personnifié : « âpre hiver » (v.5), « sur le verglas » (v.), « la glace » (v.17), « blanc de givre » (v.13). Cette blancheur renvoie à la mort, à la solitude : « la froide bise sifflait » (v.18-19). Le rejet du verbe « sifflait » au vers suivant souligne le caractère meurtrier de la neige qui apparaît alors comme une sorte de drap qui recouvre les morts comme un linceul. Cette image contribue encore à évoquer la toute puissance de l'hiver qui règne sur tout le paysage et le transforme en un spectacle en noir et blanc : symbole de mort.

B) et un cadre hostile.....

Dès le premier vers  C’est dans ce cadre hostile que nous est  présentée l’armée en retraite. La marche des soldats est à l’image du paysage désolé. En effet, le champ lexical de la mort est très présent : « chevaux morts » (v.11), « ciel noir » (v.23) « linceul » (v.27), « plus de cœurs vivants » (v.21). Les soldats sont résignés, accablés comme en témoigne l’utilisation de l’imparfait de durée, les verbes de mouvement « revenait » (v.), « marchaient » (v.17), « allait » (v .20). Ceux-ci se retrouvent démunis face à une nature hostile et ne peuvent que fuir.

C) …..poussent les soldats en déroute 

 Hugo emploie pour désigner cette armée en déroute des images qui apparaissent décalées car elles n’ont plus rien de belliqueux : le « troupeau » évoque le bétail qu’on emmène à l’abattoir, la « procession » un cortège mortuaire... Ces milliers de soldats sont destinés à devenir les victimes anonymes et ignorées de cette folie guerrière. Même s’ils se montrent héroïques comme les clairons en mourant « à leur poste », « Restés debout, en selle », leur courage ne sert à rien.

Enfin, Hugo transforme l'hiver en ennemi : ainsi les flocons sont-ils mis sur le même plan que les « boulets, mitrailles, obus » et deviennent finalement aussi meurtriers. De même, les verbes employés sont ambivalents : l'hiver fondait sur l'armée comme une troupe adverse, la bise « sifflait » comme des balles ; même ambiguïté pour les grenadiers « tremblants » de froid alors que le danger n'a jamais su les faire trembler : C'est  La neige et le froid qui tuent les soldats plus que les ennemis.

Dans ce poème, Hugo a bien utilisé le registre épique pour montrer l’anéantissement de l’armée par la confrontation des hommes à des éléments naturels

II L'héroïsme des Hommes

A) Des hommes qui suivent leur chef

 Cependant l’auteur a su malgré la déroute, la misère, montrer l’héroïsme de ces hommes qui suivent leur chef et la compassion du poète pour ces soldats.

 Napoléon est désigné par « l’aigle », « l’empereur »(v.3) c'est-à-dire par son emblème et son titre pour souligner son prestige intact. Ainsi les hommes restent dignes et courageux devant l’adversité. Les soldats sont évoqués selon leur fonction dans l’armée. On peut distinguer les « clairons » (v.12), « les grenadiers » (v.16)  « les gens de guerre » (v.21) et tous tentent tant bien que mal de résister. En effet les clairons « à leur poste gelés » (v.12), les grenadiers « marchaient, pensifs »(v.17), courageux mais impuissants.

B) La compassion de Hugo pour les soldats

Hugo a su retracer une sombre période historique mais en la transfigurant. En effet, à travers son art poétique, le poète a montré sa compassion envers les soldats qui n’ont pas démérité mais sont les victimes tragiques de l'histoire. Il met en valeur leur impuissance face à des phénomènes qui les dépassent : les grenadiers, figure de courage, sont surpris d'être tremblants et ne comprennent pas contre quel ennemi se battre.  les effets de rimes opposent les hommes et les éléments naturels : « grise/bise », « linceul/seul ».  ces hommes  s’interrogent sur le sens de cette défaite comme en témoigne l’adjectif « pensif » au vers 18

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