Ecume des jours cas
Dissertation : Ecume des jours cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kmille41 • 14 Janvier 2016 • Dissertation • 1 021 Mots (5 Pages) • 1 011 Vues
Capogna Camille 1S3
L'écume des jours, une œuvre poétique?
L'écume des jours nous conte l'histoire de Colin, un jeune homme fortuné dont on ignore presque tout. Il est entouré de Chick, un ami qui ne connaît pas cette chance et de Nicolas, son cuisinier. Celui-ci tombe amoureux d'une jeune fille nommée Isis, alors que Chick, lui, rencontre Alise. Colin, seul, et voyant que ses amis réussissent à trouver l'amour, souhaite lui aussi connaître le bonheur, qui ne tarde pas à arriver puisqu'il rencontre Chloé lors d'une soirée et décide immédiatement de l'épouser. Il choisit de partager sa joie avec Chick en lui offrant une partie de sa fortune pour lui permettre de se marier avec Alise. Malheureusement peu de temps après, Chloé tombe malade : elle a "un nénuphar dans le poumon". Cet évènement entrainera une chute progressive dans le roman, mettant fin aux moments heureux présents jusque-là.
Nous essaierons dans cette critique de répondre à cette question: «en quoi l'écume des jours est-elle une œuvre poétique?»
Nous pouvons déjà qualifier ce livre d’œuvre poétique par sa forme et son style, très particuliers : Boris Vian, dans son œuvre, prend une grande liberté avec les mots. Déjà, le titre se comprend de manière poétique: nous pouvons voir la métaphore comparant la vie à une mer agitée, qui dépose de l'écume.
Ensuite, on peut retrouver plusieurs jeux de mots au sein même du roman: par exemple, on trouve quelques passages jouant sur la polysémie d'un verbe, c'est-à-dire lorsque celui-ci à plusieurs sens. On peut s'appuyer sur l'extrait reposant sur un jeu de mots avec le verbe «exécuter»: Colin recommande à un pharmacien d’exécuter son ordonnance, et celui-ci la guillotina réellement avec une machine sur son bureau.
On peut également trouver quelques antanaclases, qui sont des expressions prises au sens propre mais également au sens concret. On peut noter le passage suivant:
« oui... dit Chick, il commençait a baver de convoitise. Un petit ruisseau se formait entre ses pieds et prit le chemin du bord du trottoir, contournant les menues inégalités de la poussière», ou encore:
«écoutez, coupons la poire en deux. Deux mille cinq cents doublezons.
-Allons, dit Colin, d'accord. Mais qu'est-ce qu'on va faire des deux moitiés de cette sacrée poire?»
On retrouve quelques expressions totalement inventives, nées de l'assemblage de plusieurs expressions déjà existantes :
«Passage à tabac de contrebande», par exemple, mélange les expressions «passage à tabac», et «tabac de contrebande».
On peut noter également la présence de plusieurs calembours, qui est une substitution d'un mot à un autre lui ressemblant par le son:
«Je voudrais me retirer dans un coing. À cause de l'odeur, et puis parce que j'y serais tranquille.»
Il y a une grande présence du néologisme, qui est un mot nouveau, inventé. On peut prendre comme exemple «on danse le biglemoi» p.54, ou encore «le grapefruit qu'il avait plumé» p.54.
Plusieurs mots-valises sont aussi présents tout au long du roman, eux aussi inventés par Boris Vian, qui sont des associations de deux mots déjà existants. Au début du roman, on apprend l'existence du «pianocktail», qui assemble les deux mots «piano» et «cocktail».
Toujours dans le jeu avec le langage, Boris Vian nous fait entrer dans un monde très imagé et extraordinaire, insistant ainsi sur la poésie de l'oeuvre: c'est un monde entièrement loufoque, presque incompréhensible par moments, mais comme dirait Paul Eluard: «on rêve sur un poème comme on rêve sur un être. La compréhension comme le désir, comme la haine, est faite de rapports entre la chose à comprendre et les autres, comprises ou incomprises». Il n'est donc pas nécessaire de comprendre l'intégralité de cette œuvre pour ressentir des émotions et ainsi ressentir l'univers poétique.
Nous pouvons remarquer quelques figures de style rappelant également la poésie, comme des comparaisons:
«son peigne d'ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l'aide d'une fourchette dans de la confiture d'abricot», ou encore des métaphores, avec pour exemple:
«entre la nuit du dehors et la lumière de la lampe, les souvenirs refluaient de
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