Ecrit d'invention utopie

   Aplotopia, cité perdue et isolée au milieu d’un vaste continent où de nouvelles guerres éclatent chaque jour, est, contrairement à celui-ci, un espace de vie bien paisible et convivial, dont l’organisation est réfléchie pour le bon fonctionnement de la vie de chaque citoyen.

   Cette petite société se compose de deux anneaux, chacun entouré d’un bassin. Sur le deuxième anneau se trouvent les maisons des agriculteurs, chacune comportant un jardin assez grand pour que ceux-ci puissent y cultiver le nécessaire à la survie de la cité, sans jamais gêner leur voisin. Ces maisons ne présentent pas d’artifices, ornements ou quelque décoration, mais sont toutes équipées pour que laboureurs et agriculteurs puissent mettre en œuvre leur art et cultiver à souhait. L’eau nécessaire à cette culture est directement puisée du deuxième bassin. Le cœur de la cité, véritable agora gigantesque, contient quant à lui l’école, les échoppes et les maisons des artisans. Ces habitations, à l’architecture variée et hétéroclite, auraient pu naître de la main d’un peintre. Murs et façades n’ont rien d’uniforme et de sinistre, mais reflètent toute la créativité et le bonheur des ouvriers qui s’épanouissent en tant qu’artistes dans cette cité où la liberté est le fondement de tout. La place centrale est un lieu de réunion pour les citoyens, qui s’y retrouvent lorsque le travail de la journée est achevé, et qui y vont alors pour échanger, rire et se divertir en compagnie du reste de la population. Le brouhaha continu qui y règne n’est cependant pas dérangeant, la vue des citoyens riant aux éclats et se mélangeant harmonieusement procurant un sentiment si chaleureux qu’on en oublierait tous nos soucis.

   Dans cette société où la paix a toujours régné et régnera toujours, les citoyens sont divisés en deux groupes pour permettre un fonctionnement logique et fluide de la vie en ville. Le premier groupe est constitué d’agriculteurs, qui travaillent la terre jours après jours pour se nourrir et approvisionner les autres. Le second groupe est formé pour sa part d’artisans. Leur rôle est d’offrir aux autres citoyens, en échange de la nourriture et des cultures, tout besoin matériel qu’ils éprouveraient. Cette débonnaireté est permise par l’égalité entre les hommes, qui contribuent tous de la même manière au bon déroulement de la vie à la cité, se dévouant pour le bien du reste des citoyens. Ainsi, chaque habitant a le nécessaire pour survivre et vivre en paix, et toute forme de jalousie est éradiquée.  La sagesse d’esprit dont fait preuve chaque citadin est liée quant à elle à l’absence de religion et de tradition, qui ne feraient qu’enfermer l’âme humaine das un carcan dont elle ne pourrait se séparer.

   Toutes ces valeurs morales auxquelles chacun consent sont transmises à l’école, où chaque enfant reçoit dès l’âge de 5 ans un enseignement universel. Leur esprit est nourri par des vers de La Fontaine, des répliques de Sophocle, Marivaux, et un apprentissage des arts libéraux mais aussi des sciences naturelles et de la médecine. Cet enseignement encyclopédique permet d’exercer l’esprit critique des citoyens dès leur âge le plus tendre, et de former une communauté pétrie de connaissances, le savoir les libérant des vicissitudes du conformisme et de la pensée unique. Enfin, on leur  apprend durant cette instruction qu’il est nécessaire de vivre en harmonie avec soi-même et qu’ainsi la vie se met à couler inexorablement vers son destin, comme une rivière que rien ne peut dévier de son chemin vers la mer.

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