ESSAI L'ÉTRANGER D'ALBERT CAMUS

     Albert Camus, romancier du Xxe siècle, a écrit plusieurs romans, essais et pièces de théâtre sur le mouvement de l'absurde. Dans l’œuvre de Camus, ce mouvement a une place importante, Le Cycle de l'absurde regroupe quatre œuvres remarquables : Le Mythe de Sisyphe, un essai ; L’Étranger ainsi que deux pièces de théâtre nommées Le Malentendu et Caligula.

Nous nous demanderons pourquoi le roman L’Étranger d'Albert Camus est-il associé au mouvement de l'absurde.

Dans un premier temps, nous dirons ce qu'est l'absurde selon Camus. Dans un deuxième temps, nous montrerons les thèmes de la littérature absurde. Et, dans un troisième temps, nous parlerons des réactions possibles face à l'absurde.

     Tout d'abord, lorsque Camus parle de l'absurde, il fait référence à l'absurdité de la condition humaine. L'absurde est un sentiment que ressent l'homme confronté à l'absence de sens de son existence.

Selon lui, l'homme cherche toujours un sens au monde, un sens à son existence sur terre, un sens à ses actions. Or le monde dans lequel nous vivons n'a pas de sens. L'absurde est donc cette confrontation entre la quête de sens de l'homme et le non-sens de la vie. Camus nous rappelle l'indifférence du monde à notre égard, le caractère insensé de la monotonie de notre existence, notre mort inéluctable et l'inutilité de la souffrance. En outre, L’Étranger rassemble ces idées d'indifférence, de routine ainsi que de tragédie.

     Ensuite, les deux thèmes de la littérature de l'absurde sont retrouvés dans le roman.

Le premier est l'idée de répétition du même.

Selon Albert Camus, l'homme prend conscience de l'absurde par la répétition des tâches quotidiennes. Ainsi dans L’Étranger, le protagoniste Meursault vit dans une monotonie relativement ennuyeuse. En effet, dès l'incipit il nous fait part de son quotidien plus que banal : il va travailler et mange tous les jours au restaurant de son ami. Il nous montre également à quel point le décès de sa mère l'ennui, non pas parce qu'il est dévasté en l'apprenant mais parce que sa routine se voit brisée.

Le second thème est la prise de conscience de l'absurde.

Ordinairement, l'homme n'a pas conscience de l'absurdité de son existence, mais sitôt qu'il s'élève à la conscience de sa condition, elle prend toute sa dimension tragique. Le caractère tragique de l'absurde naît en effet de la confrontation entre l'irrationnel du monde et le « désir éperdu de clarté » de l'homme. Meursault, lui, est profondément conscient de l'absurdité de son existence. Par conséquent, la fin ne sera que tragique. Ainsi, dans L’Étranger, Camus y présente un homme happé par les circonstances extérieures qu'il ne parvient pas à dominer et qui l’entraîneront jusqu'à une condamnation à mort.

     Enfin, l'homme en prenant conscience de cet absurdité va réagir.

Premièrement, face à l'absurde, plusieurs réactions sont possibles comme la révolte, qui va particulièrement nous intéresser dans L’Étranger.

Quand Camus parle de révolte, il n'appelle pas à la violence ou à la révolte populaire. Pour lui, la révolte est le fait d'être lucide sur le non-sens de la vie et de l'accepter au lieu de le fuir par le suicide ou le refuge dans des croyances religieuses ou irrationnelles. Alors, Meursault, cet homme soi-disant impassible, indifférent et énigmatique est un personnage d'une extrême lucidité. Par ailleurs, il est très observateur, rien ne lui échappe jusqu'aux moindres détails qui révèlent même l'aspect absurde des choses et des personnes.

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