Dossier illustré : L’alchimie et ses symboles

Dossier illustré :  L’alchimie et ses symboles.

         L’alchimie avait un premier idéal qui était de transformer une matière sombre et informe (la boue, le plomb) en quelque chose de beau et d’indestructible (l’argent, l’or) ou en un remède universel, purifiant corps et âme (la panacée) : on croyait qu’en chauffant dans un four spécial (appelé Athanor, ou ‘four cosmique’) et mélangeant la matière sombre avec certains produits (soufre, mercure…) une substance pure se dégagerait en s’élevant sous forme de vapeur ; les alchimistes avaient inventé l’alambic pour permettre cette distillation.

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1.                                        2.                                                3.

1. Purification sacrée dans l’Égypte ancienne : l’âme d’un pharaon est purifiée par Thot (Dieu du Savoir) et par Râ (Dieu du Soleil) avant d’entrer dans le séjour des morts.

2. Le 1er alchimiste, imaginaire, Hermès Trismégiste, et son four, l’athanor, d’où s’élève une substance nouvelle.

3. L’alchimiste persan Al-Râzi, portant un alambic – vase à long col – permettant la distillation. Les savants arabes feront fructifier l’héritage hellénistique et romain, car ils liront et commenteront les textes latins et grecs reçus lorsqu’ils conquièrent les territoires de l’empire romain déchu. Ils orienteront toutefois les recherches davantage vers la médecine et l’astronomie que vers la chimie. C’est de la langue arabe que naîtront les mots qui se maintiendront en français pour de multiples outils et produits (par ex. alambic, alcool… et bien sûr alchimie).

4. Le christianisme reprendra à son tour l’idéal d’une substance purificatrice sortie d’une masse informe et sombre (ici une roche et sa source miraculeuse, qui rappelle aussi le rocher de Moïse, personnage de la Bible dont les Hébreux disent qu’il fut élevé par la famille d’un Pharaon).

5. Le savant est celui qui, sur le modèle d’Épicure, perce la sphère étoilée pour observer les nouveaux mondes inexplorés : les alchimistes se considèrent comme des explorateurs de la matière, de même que les astrologues se voyaient des explorateurs du ciel. Ils pensaient que les processus qu’ils découvriraient dans les éléments naturels terrestres et célestes seraient les mêmes que ceux qui font vivre les humains. Les chimistes, médecins et astrophysiciens sont leurs héritiers.

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  6. Extrait du film adaptant le roman de Zola, Germinal.                                                                     [pic 6]

  6. L’époque de Baudelaire est a priori une époque rationnelle car industrielle. En réalité l’imaginaire du XIXe est hanté par cette industrialisation, reposant sur le charbon : on sait que cette matière noire se trouve loin sous terre, lieu infernal, et que de nombreux mineurs y meurent ou en tombent malades (Zola immortalisera leur lutte contre les éléments et contre la société par son roman Germinal). Paradoxalement le charbon est la source de richesses et découvertes nouvelles. L’homme sale, boueux, rapportant un or noir des enfers de la terre pour qu’il soit transformé en chaleur et en énergie, rappelle en effet de manière frappante certaines figures allégoriques de l’alchimie, ou de la mythologie.[pic 7]

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