Dom Giovanni Opéra

Lorsque Wolfgang Amadeus Mozart compose l’opéra Don Giovanni en 1787, il ne lui reste que 4 ans à vivre. Né à Salzbourg le 27 janvier 1756,  il meurt en effet à Vienne le 5 décembre 1791.

Il a alors déjà composé 2 opéras «l’Enlèvement au sérail » en 1782 et les « Nozze di Figaro » en 1786.

Don Giovanni est une commande de l’opéra de Prague à la suite du succès rencontré par les « Nozze di Figaro ». Don Giovanni va ainsi être créé au théâtre Nostic (actuellement le théâtre Tyl) à Prague.

Mozart n’invente pas un nouveau style d’opéra ; il utilise la forme de l’opéra italien déjà connue mais le génie de sa musique va donner une nouvelle dimension à ce style. Il a été précédé dans ce genre par Gluck qui compose en 1774  à Paris son célèbre opéra Orphée et Eurydice.

Mozart reprend dans cet opéra la figure légendaire de Don Juan, séducteur espagnol impie et cruel. Ce personnage apparaît pour la première fois dans « El Burlador de Sevilla » vers 1625 écrit par Tirso de Molina. Les aventures de Don Juan ont été portés au théâtre un grand nombre de fois notamment par Molière avec Dom Juan en 1665 et par Goldoni en 1736.

Mais Mozart avec sa musique va donner une dimension métaphysique à ce drame ce qui fera dire plus tard à Richard Wagner que Don Giovanni est « l’opéra des opéras ».

Le livret est écrit par Lorenzo da Ponte qui avait déjà écrit le livret des Nozze. Mais Mozart n’est pas arrêté par le texte ; il expose clairement sa conception de l’opéra où l’on retrouve toujours le problème fondamental du rôle de la musique dans le drame : doit-elle servir le texte ou bien s’en servir ? Pour MOZART, il explique clairement « dans un opéra, il faut absolument que la poésie soit fille obéissante de la musique ».  Et MOZART va appliquer cette approche dans Don Giovanni et va ainsi donner une dimension universelle à ce personnage. Dès l’ouverture la musique géniale de MOZART nous transporte dans un univers dramatique et exprime la fatalité qui va être le fil conducteur vers le drame.

On peut rappeler à cette occasion une anecdote concernant l’écriture de cette ouverture : la veille de la première représentation, pas une note de cette ouverture n’est écrite. Mozart se met au travail dans la soirée ; comme il est fatigué par les répétitions, Constanze son épouse lui sert du punch et lui lit les contes de Perrault pour le tenir éveillé. Il succombe pourtant au sommeil pendant quelques heures mais à sept heures du matin la partition est remise au copiste. Cette nuit-là Mozart n’a sans doute rien fait d’autre que de transcrire ce qu’il a composé mentalement pendant les jours précédents car personnes ne pouvait composer une œuvre d’orchestre de cette importance et de cette richesse en si peu de temps et dans d’aussi mauvaises conditions. On touche-là les capacités phénoménales de composition de Mozart.

On peut encore indiquer que le succès rencontré par cette œuvre provient du fait qu’elle montre un personnage certes repoussant par son manque de respect envers les femmes et sa volonté de les conquérir ; mais d’un autre côté il lance un défi au monde , à Dieu, aux hommes et pousse à l’excès une soif de liberté et d’infini. On comprend que cela rencontre un écho dans cette époque pré révolutionnaire : nous sommes à 2 ans de la révolution française…

Mais cela rend sa chute inéluctable et son châtiment foudroyant. L’opéra de MOZART intitulé « Un DRAMA GIOCOSO »  un drame joyeux dit tout cela avec une grande force en mêlant grandeur et bassesse humaine, tragique et grotesque ce qui donne à son œuvre une dimension métaphysique (recherche des causes premières , des réalités transcendantes).  

L’opéra Don Giovanni est composé en deux actes.

Dans l’acte I Don Giovanni s’introduit masqué de nuit dans la maison du commandeur pour séduire sa fille Donna Anna. Leporello le valet de Don Giovanni monte la garde en râlant contre sa condition qui l’oblige à supporter le froid et la faim pendant que son maître s’adonne au plaisir. Mais les choses vont mal tourner; Donna Anna qui est fiancée à Don Ottavio va résister à Don Giovanni et essaye de le démasquer. Le commandeur accourt et se bat en duel avec Don Giovanni qui le blesse mortellement et s’enfuit sans être reconnu. En découvrant le cadavre Donna Anna et Don Ottavio jurent de le venger.

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