Dissertation sur le personnage de roman
Dissertation : Dissertation sur le personnage de roman. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lolavs • 22 Avril 2017 • Dissertation • 1 368 Mots (6 Pages) • 4 520 Vues
Le personnage de roman n'a plus la grandeur et la noblesse des héros légendaires. Il peut, dans certains romans, vivre des aventures extraordinaires et admirables. Mais, depuis le XVIIème siècle, les romanciers cherchent à faire vivre des personnages qui soient proches de leurs lecteurs. On peut se demander si, pour plaire au lecteur, un personnage de roman doit avoir toutes les caractéristiques d'une personne. Le personnage de roman symbolisant le monde fictif s'oppose à la personne incarnant le monde réel. Les caractéristiques d'une personne sont nombreuses et comprennent un physique, une conscience, une psychologie, des sentiments, une histoire passée, un présent et un futur. Il s'agit donc d'étudier si le personnage de roman doit avoir toutes les caractéristiques d'une personne, puis si le personnage peut plaire sans ces caractéristiques et que finalement l'important soit que le personnage plaise au lecteur.
I) Le personnage de roman doit avoir toutes les caractéristiques d'une personne
1) Jusqu'au XIXème siècle, des héros plein de qualités
Le personnage de roman est assimilé à un héros doté de qualités exceptionnelles jusqu'à la fin du XIXème siècle. Ainsi, dans l'Antiquité, les épopées mettaient en scène des demi-dieux, des êtres surhumains comme Achille dans l'Iliade et Ulysse dans l'Odyssée. Puis au Moyen-Age apparaissent des héros idéalisés comme les princesses et les chevaliers, les unes dotées d'une grande beauté, les autres débordant de courage. Au XVIème siècle, Pantagruel et les siens avaient l'esprit large, l'avidité du savoir, l'amour de l'action et la volonté de chercher la vérité. Le XVIIème siècle fait naître des héros vertueux et picaresques tels la princesse de Clèves et Don Quichotte. Les liaisons dangereuses montre qu'au XVIIIème siècle le personnage devient un individu avec un caractère qui lui est propre et qui se distingue de son groupe social. Tous ces héros à travers les temps sont admirés par le lecteur de par leurs caractéristiques hors du commun et enviables.
2) Personnage commun mais qui possède les caractéristiques d'une personne
Le personnage de roman peut également faire partie du commun des mortels en possédant les caractéristiques ordinaires d'une personne. En effet, la plupart des personnages, à partir du XXème siècle, ne sont que de simples hommes ou femmes à l'avenir hasardeux. Ils sont plus proches du lecteur car ils présentent maintenant des défauts raisonnables et ne se destinent plus nécessairement à une fin heureuse. Tel est le cas avec l'apparition du Nouveau Roman qui entraîne la déconstruction du personnage. Le roman d'Albert Camus, L'Etranger, est l'exemple même de la mise en scène d'un individu banal. Meursault, personnage atypique, est décalé vis-à-vis du monde, indifférent à tous et assimilé à un anti-héros plutôt qu'à un héros, à qui l'on peut reprocher sa nonchalance et sa froideur. Mais les circonstances de la vie ont transformé son caractère et l'ont amené à éprouver des sentiments. Tout être humain peut effectivement évoluer au cours de sa vie en prenant conscience des aspects positifs de son existence. C'est pourquoi, en possédant toutes les caractéristiques d'une personne, ce genre de personnage plaît au lecteur.
II) Sans les caractéristiques d'une personne, le personnage peut plaire
1) Romans où l'on ne sait rien ou presque des personnages
Il existe des romans où le lecteur ne sait rien ou presque des personnages et il lui est alors impossible de savoir s'ils possèdent les traits de caractère d'une personne. Certains auteurs ont fait le choix de ne pas personnifier leur narrateur ne jugeant pas important de valoriser la personnalité de leur héros. Dans La Jalousie d'Alain Robbe-Grillet, le lecteur ne sait rien du narrateur. Cet auteur ne donne pratiquement aucun détail concernant l'identité du conteur. En effet, ce dernier n'est jamais mentionné, ni nommé. Le lecteur doit deviner par lui-même qu'il s'agit d'un mari jaloux car l'auteur ne laisse transparaître aucune explication. Cet homme dont la psychologie reste secrète n'agit jamais et assiste donc impuissant à ce qu'il croit être le début d'une relation adultère. Malgré l'absence de représentation du personnage principal, le lecteur peut s'attacher à cet époux torturé, symbole d'un esprit tourmenté.
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