Dissertation sur Stendhal "Un roman est un miroir qui se promène le long du chemin".

SUJET DE DISSERTATION 

BAC FRANÇAIS, EXEMPLE

Auteur : Léonard Coline

 enseignant de français © 2019

Dans le Rouge et le Noir, Stendhal écrit :  « Un roman est un miroir qui se promène le long du chemin».

A partir de vos connaissances sur le réalisme et le XIXe siècle, vous commenterez la phrase de Stendhal en vous appuyant sur des exemples variés et précis tirés de votre expérience de lecteur, lectrice et de vos découvertes culturelles.

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Lire l’énoncé, comprendre les termes mis en jeu par ce sujet, questionner les mots et dégager un faisceau de questions qui débouchera sur une riche problématique. Cette problématique n’a qu’un seul but : enchanter le lecteur afin de le conduire vers la compréhension que nous avons du thème proposé à l’étude.

De la problématique se dégage une progression logique, grâce au rayonnement des questions qui se conjuguant entre elles, donnent une vision complète, offrent un tableau très lisible d’une pensée éclairée par ces lumières qu’offrent la lectures d’ouvrages variés, l’observation de dessins et toiles, la compréhension d’un film. Bref, toute l’amplitude d’une vie culturelle dense et solidement assemblée.

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Analyse des termes du sujet en vue de dégager :

1. UNE PROBLÉMATIQUE ORIGINALE
2. D’ÉVITER UN HORS-SUJET.

Stendhal utilise une image, une métaphore, mieux, une personnification :         

- Le roman est assimilé à une personne-objet.

- Il se promène

- il reflète la réalité, rien que la réalité. Bref, « Il est réaliste ».

Analyse
Ce qui semble suggéré ici par l’auteur, c'est l’idée que le roman est bien un miroir, mais un miroir en mouvement.

Ce n’est pas une image fixe comme une photographie qui est produite par son reflet, mais une image dynamique, une image en mouvement, une image cinématique.

Ainsi, le roman rend compte de manière complète du présent qu’il traverse. On pourrait dire qu’il « épuise le présent » à force d’en donner le reflet.

Ce roman-image mais aussi roman-personnage en mouvement donne un  reflet quasi parfait de la réalité dont il s’imprègne.

Nous pensons ici bien sûr au réalisme, mouvement qui suit le romantisme et qui s’applique à rendre compte d’une réalité observée, quasi scientifiquement, sans ajouter le moindre commentaire personnel.

Analyse des termes du sujet et questionnements conduisant à tout un choix de problématiques

• Ce miroir-personne peut évoquer la conscience de l’écrivain qui se déplace dans le réel et en donne un témoignage neutre.
• Jusqu’où cette neutralité transmise par la pensée humaine peut-elle aller ?
• N’existe-t-il pas une orientation de pensée, malgré tout, qui tiendrait à l’orientation culturelle et intellectuelle de l’écrivain ?
• Le miroir-roman et miroir-homme étant en mouvement, sous quel angle, depuis quel point de vue observe-t-il cette réalité ?
• Pouvons-nous réellement nous fier à l’image qu’il en donne ?  
• N’existe-t-il pas malgré tout des distorsions, certes lumineuses mais qui trahissent cette réalité ?
• Qu’en est-il du chemin ? Est-il rectiligne ou sinueux ? Continu ou entrecoupé d’obstacles et de brisures, de crevasses nées par les secousses du temps ?
• D’autre part, si se miroir « se promène », on peut imaginer qu’il déambule tranquillement, qu’il n’est pas trop soucieux sur ce chemin et qu’il n’observe pas le monde dans un but précis, avec une attente particulière.
• Dans ce cas, cette « nonchalance » ne conduit-elle pas à une image quelque peu confuse et déformée de la réalité ?

Il s’agit de la réalité prise et observée de la société de 1830 (voir le sous-titre du livre).

• Stendhal, dans cette phrase, ne nous invite-t-il pas à revisiter l’art du roman à travers un regard neuf et optimiste ? Cette philosophie de la vie qui se prend suivant le projet d’Epicure, avec simplicité et sans détours ?
• Quel but poursuit ici Stendhal ?
• Quel projet de lecture propose-t-il à son lecteur ?
• Vers quels chemins l’invite-t-il à le suivre pour vivre heureux dans une société troublée, celle de la Restauration ?

Choix d’une « Problématique »

A.Un roman qui voit tout, qui réfléchit méticuleusement la réalité ?

B. Un roman qui transgresse la réalité.

Comment ? Par l’imaginaire de l’auteur qui, en habile marionnettiste, se délecte à tirer les ficelles de ses personnages-marionnettes qui agissent sous ses yeux.

C. Un roman, une œuvre d’art objective ?

La mission du romancier : nous faire découvrir une œuvre d’art à travers un tempérament.

PLAN n°1

PREMIÈRE PARTIE

La fonction du roman et de TOUT ROMAN serait de refléter ce qui se passe sur une grande route, synonyme de la réalité, ce, de manière « légère » car le miroir se promène.

A. Le roman comme miroir de la réalité (exemple : Balzac, avant-propos de 1842 à La Comédie humaine : « En dressant l'inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux faits des passions, en peignant les caractères, [...] peut-être pouvais-je arriver à écrire l'histoire oubliée par tant d'historiens, celle des mœurs »)

B. Un roman qui "se promène" le long d'une route, donc s'intéresse à l'autre : le lecteur au CŒUR du processus d'écriture  : « Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c'est l'âme du lecteur ».

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