Dissertation sur Samuel Beckett

La seule manière de parler de rien est d'en parler comme si c'était quelque chose. (Beckett)

Celle-ci est une citation de l’écrivain Samuel Beckett. Il appartient à un mouvement de théâtre appelé théâtre de l’absurde qui rejet le théâtre traditionnel et montre des situations peu réalistes, bizarres ; mais qui, en réalité, parlent de la complexité de la vie, de la solitude ou de la guerre.

Premièrement, cette phrase reflète une manière de penser qui est présente dans toutes ses œuvres. Il y a des fois où on parle de quelque chose comme si elle est réelle et on termine par y croire, même si elle ne l’est pas ou on ne le sait pas. Une chose peut exister ou non, mais si on pense qu’elle existe on finit par parler d’elle comme si c’était réelle. Un exemple c’est Dieu et cela l’illustre très bien l’œuvre : « En attendant Godot ».

Dans cet œuvre on peut voir qu’ils parlent tout le temps d’un certain Godot à qui ils attendent. Ils ne savent pas s’il existe, ils savent seulement qu’ils l’attendent. Alors, autour de l’attente à Godot se déroule l’histoire, les dialogues entre Estragon et Vladimir. Ils parlent de Godot comme s’il était réel et c’est pour cela qu’ils croient qu’il va venir. Il y a des interprétations qui pensent que Godot est Dieu (qui vient de God, le mot en anglais). Un exemple qui montre l’attente de Godot est :

ESTRAGON : endroit délicieux (…) Allons-nous-en.

VLADIMIR : On ne peut pas.

ESTRAGON : Pourquoi ?

VLADIMIR : On attend Godot.

(…)

ESTRAGON : Et s’il ne vient pas ?

VLADIMIR : Nous reviendrons demain.

ESTRAGON : Et puis après demain. (p.27)

Ce dialogue contient en réalité un symbolisme : c’est une métaphore des situations quotidiennes qu’on ne voit pas si absurdes que ce dialogue, mais qui elles le sont en réalité. Il y a beaucoup des personnes religieuses qui vivent sa vie autour de la figure de Dieu et elles attendent la mort pour être avec lui. Ces personnes prirent à Dieu et parlent de lui comme s’il était quelque chose quand on ne sait pas même s’il existe.

Deuxièmement, dans cette pièce, l’auteur devienne la rien en quelque chose. Les personnages ne font rien ni disent rien important, mais on peut déduire beaucoup des choses. C’est précisément l’importance de son théâtre, devenir la rien en quelque chose réelle à travers des conversations. Un exemple est ce dialogue :

ESTRAGON : Tu voulais me parler ? (…) Tu avais quelque chose à me dire ? (…)

VLADIMIR : Je n’ai rien à te dire.

(…)

VLADIMIR : qu’est- qu’on fait maintenant ?

ESTRAGON : On attend.

VLADIMIR : Oui, mais en attendant ?

ESTRAGON : Si on se pendait ? (p.30)

Ici, dans cet exemple on peut voir qu’ils ne parlent de rien, qu’ils ne savent pas de quoi parler mais ils parlent de rien comme si c’était quelque chose et alors, dans ces mots que dans un premier moment on trouve vides et sans aucun sens, on peut réfléchir et trouver un autre message. Pour moi, ils montrent un problème d’incommunication, quelque chose très habituelle dans la société actuelle. Cette incommunication les emmène à parler des choses absurdes et quand ils ne savent pas quoi dire, ils reviennent au fait pour lequel ils sont là : l’attende à Godot.

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