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Dissertation le loup et l'agneau Jean de la Fontaine

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Par   •  4 Octobre 2015  •  Dissertation  •  1 996 Mots (8 Pages)  •  5 747 Vues

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Donatien Bachmann        LE LOUP ET L’AGNEAU           Gaëtan Huber

   Le Loup et l’Agneau est une fable écrite par Jean de La Fontaine, un fabuliste français ayant vécu au XVIIe siècle et qui a fait partie de l’ »Académie Française », une institution ayant pour but de développer la langue française. Cette poésie fait partie d’un ensemble de six livres de fables et a été extraite du premier recueil (livre premier). La fable est parue pour la première fois en 1668, sous le règne de Louis XIV, le « Roi Soleil » présent au pouvoir à l’époque de Jean de La Fontaine. Côtoyant la Cour, bien qu’il préfère en rester à l’écart, Jean de La Fontaine écrira lors de sa carrière littéraire plusieurs textes en rapport avec ce milieu royal. De ce fait, nous savons également que toutes les fables de cet auteur sont dédiées au « Grand Dauphin », soit le fils de Louis XIV, Louis de France. En 1668, Louis de France est alors âgé de 7 ans lorsqu’il se voit consacré cet ouvrage. Jean de La Fontaine a repris cette fable d’un auteur grec nommé Ésope, qui avait lui-même inspiré un auteur latin appelé, quant à lui, Phèdre.

   Le loup et l’Agneau est une fable quelque peu atypique, selon la volonté de Jean de La Fontaine. En effet, ce dernier a placé la morale de son récit à l’extrême début de celui-ci, alors qu’elle se trouve habituellement à la toute fin. L’écriture habituelle d’une fable était normalement constituée de l’exposition des faits, puis de la morale. Jean de La Fontaine a donc écrit sa poésie dans le sens contraire des habitudes. Cela montre bien le caractère innovateur que pouvait avoir cet auteur du XVIIe siècle. 

   Voici un résumé de la fable: Un agneau boit dans un ruisseau, lorsque soudain un loup vient à lui pour lui reprocher le fait qu'il l'empêche de se désaltérer en buvant au même ruisseau que lui. Bien que l'agneau prouve au loup qu'il a tort, celui-ci persuadé de sa supériorité insiste sur la faute de l'agneau en l'accablant d'un mensonge. Le nouveau-né a beau se défendre verbalement, le loup lui annonce qu'il doit se venger des maux que lui ont causés les bergers, les chiens et les membres de son troupeau. Ainsi le  canidé l'attrape et le mange.

   Cette fable étant une poésie, on peut en faire une versification.

Tout d'abord nous regardons l'ordre des rimes : AA/BCCB/DD/EE/FF/GG/HIIH/JJ/KKLKL/MNMN

Nous pouvons voir que les rimes sont généralement plates. Mais qu'il y a tout de même des rimes embrassées (BCCB ;HIIH), une rime croisée (MNMN) et une rime redoublée(KKLKL). La moitié des rimes est masculine, l'autre féminine. On peut allier ce fait aux deux personnages présents dans le récit. Cette fable est principalement écrite en octosyllabes, mais elle contient aussi des alexandrins, des décasyllabes ainsi qu'une tétrasyllabe. 

   Dans cette fable peu commune, Jean de La Fontaine nous exhibe deux personnages très différents l’un de l’autre, un loup et un agneau. Pourquoi l’auteur a-t-il choisi ces deux personnages qui sont loin d'être similaires ? Nous allons le découvrir, mais tout d'abord, nous allons analyser les différences présentes entre ces deux animaux, et ce par le biais de leur symbolisme ainsi que de leur attitude tout au long du récit.

Ensuite, nous étudierons de plus près le dialogue qu’ont le Loup et l’Agneau.

Pour finir,  nous nous attarderons sur la morale de cette histoire, en prêtant un regard attentif sur ce qu'elle dénonce. Nous verrons également ce que Jean de La Fontaine pense personnellement de cette morale.

   Dans cette fable Le Loup et l’Agneau, deux animaux bien distincts sont opposés, ce sont, comme l’indique le titre lui-même, le loup et l’agneau. Si ce sont tous deux bien évidemment des animaux, leur ressemblance dans cette fable s’arrête sur ce point commun.

En effet, le loup symbolise ici la cruauté en prenant le rôle d’un tyran. Nous pouvons parfaitement remarquer cela à la vue du champs lexical utilisé par l’auteur lorsqu’il est question du loup loup. « La terreur » serait le meilleur terme pour décrire ce champs lexical à la vue des mots qui le comportent: « plein de rage », « colère », « bête cruelle » ou encore « venge ». De plus la façon de parler du loup montre qu’il méprise totalement l’agneau à qui il parle, car il le tutoie alors que l’agneau le vouvoie et lui parle comme si le loup était un ROI. (« votre Majesté »). En outre, le loup ne tient pas en compte les remarques de son vis-à-vis, allant même jusqu’à lui proférer des menaces telle que « tu seras châtié ». De plus, lorsque le loup parle, la sonorité est plus dure. Ce phénomène est accentué par la présence des alexandrins. Après avoir terrifié le pauvre agneau, le loup dévore le jeune animal.

   De son côté, l’agneau représente la pureté et l’innocence, soit tout le contraire de ce que symbolise le loup. Dans sa fable, de La Fontaine affiche un agneau naïf face à un loup affamé. Bien entendu, l’auteur souhaite que le lecteur prenne le parti de l’agneau, car il traite le loup avec mépris et exagération. Nous le voyons lorsqu’il est dit du loup que c’est une « bête cruelle » et également un « animal plein de rage ». Le fait que l’agneau essaie en vain de sortir de cette mauvaise situation malgré ses bons arguments amène le lecteur à la compassion envers la pauvre bête.

   Pour accentuer la différence présente entre les deux personnages, Jean de La Fontaine nous expose deux argumentations très variées. 

En effet, nous avons d'un côté, celui de l’Agneau une argumentation très cohérente, structurée, mais qui reste cependant naïve. De l'autre côté le Loup nous expose une argumentation basée sur la mauvaise foi et la cruauté. Tous deux dialoguent et argumentent sur le fait que l'Agneau gênerait le Loup, alors que celui-ci cherche à boire. 

Tout d'abord, le Loup agresse l'Agneau par une première réplique transcendante : « Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? »(vers 7), puis il annonce très vivement le sort qu'il réserve à l'Agneau par une forte allitération : « Tu seras châtié de ta témérité. »(vers 9). Ensuite , l'Agneau a beau essayer de se défendre, le Loup ne voulant ni l'écouter ni faire durer ce « procès » (vers 29) prend la parole et annonce tout simplement à l'Agneau que ce dernier le dérange: « Tu la troubles {ma boisson}.» (vers 18). En plus de cela, il accable l'Agneau d'un mensonge, affirmant que celui-ci avait menti à son propos une année auparavant : « Et je sais que de moi tu médis l'an passé. » (vers 19). Enfin, ce personnage cruel remet  sur le dos de la pauvre bête les soucis que lui ont créé les bergers, les chiens et les membres du troupeau de cette dernière : «Car vous ne m'épargnez guère, / Vous, vos bergers et vos chiens. ». Ainsi, le Loup, persuadé d'être supérieur, dévore l'Agneau. De La Fontaine a voulu insister sur les déclarations du Loup, car il lui offre le privilège de parler en alexandrins.

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