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Demain dès l‘aube / Victor Hugo

Fiche de lecture : Demain dès l‘aube / Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2021  •  Fiche de lecture  •  1 659 Mots (7 Pages)  •  385 Vues

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Victor Hugo est un poète du XIXè siècle appartenant au mouvement du romantisme. Ce célèbre poète a publié, à cette époque, un chef d'œuvre lyrique et autobiographique intitulé "Les contemplations" qui porte sur 2 périodes de sa vie : La première, qu'il nomme "Autrefois", regroupe 3 livres se rapportant à l'époque de sa vie allant de 1830 à 1843 (le premier ouvrage s'intitule "L'Aurore", le second "L'âme des fleurs", le troisième "Les luttes et les rêves). La seconde période, qu'il appelle "Aujourd'hui", concerne les années 1843-1855 et comporte un livre dont le titre est :"Pauca Meae", publié en 1956. Ce livre permet à l'écrivain d'en finir avec le deuil de Léopoldine, sa fille, morte noyée avec son mari Charles Vacquerie, lors d'une promenade en barque, le 4 septembre 1843. A partir de ce poème "Demain, dès l'aube", tiré de ce dernier ouvrage, nous allons observer comment le voyage imaginaire à travers la nature constitue le moyen de rejoindre sa fille disparue et de s'inscrire dans l'expérience réelle du deuil ?A travers notre analyse, nous allons observer tout d'abord quelles sont les modalités de son itinéraire spirituel ayant pour objet le pèlerinage sur la tombe . Celui-ci se décline en 3 étapes, à savoir la décision de partir, suivie des modalités de voyage prévues puis de l'itinéraire. Ensuite, nous analyserons, en quoi la formulation poétique de Victor Hugo sous tend une pédagogie du regard.

Victor Hugo prend la décision de partir en pèlerinage sur la tombe de Léopoldine, sa fille. Il envisage les modalités de ce voyage ainsi que l’itinéraire. Victor Hugo fait le projet de partir le lendemain, à l'aube et cette décision fait l'objet d'une longue méditation, pleine de détermination. Celle-ci s'exprime en ces termes:

"Demain, dès l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'airai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps."

Le premier vers de son poème commence par un groupe nominal de temps qui annonce précisément quand le départ est prévu, à savoir le lendemain. Le projet est imminent et cela traduit le besoin pressant de partir sur le chemin du recueillement, la route sera sans doute longue. La gradation des termes du premier vers exprime avec force l'émotion qu'engendre le moment du projet. L'assonance en "a" ("à" l'heure...et "la" campagne) évoque le processus du passage de la nuit au jour. Par le vers 2, l'auteur emploie les pronoms personnels "je" et "tu" comme si sa fille était vivante et qu'il s'adressait à elle dans la réalité. L'emploi du futur pour les verbes de mouvement "je partirai" et "j'irai" (au vers 3) exprime la détermination au départ ainsi que le chagrin engendré par la séparation. L'évocation, dans ce 1er paragraphe, de "la forêt" apparaît comme une notion géographique imprécise et, par ce fait, traduit une indifférence relative au contexte du voyage. A travers la formulation "je sais que tu m'attends", il semble qu'un amour filial très fort les lient et qu'ils soient toujours liés spirituellement. L'anaphore "j'irai", situé en début et en césure du vers 3, marque avec force une volonté que rien ne semble pouvoir arrêter. Enfin, le vers 4, appartenant au registre lyrique, indique toujours l'aspect insupportable de la séparation et l'expression d'une communication spirituelle que même le décès ne peut entraver.

Ensuite, le poète envisage les modalités de son voyage, tant dans son attitude vis-à-vis de l'environnement, qu'au niveau des caractéristiques de son recueillement. Il énonce son projet par les vers suivants :

"Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit."

Ici, l'auteur se laisse volontairement envahir par des émotions tristes liées au deuil auquel il accède péniblement, par son pèlerinage. Victor Hugo continue le dialogue avec sa fille défunte en lui précisant que sa démarche spirituelle, dans le cadre de son pèlerinage, sera tellement intense qu'il se coupera de son environnement au niveau sensoriel. La monotonie qui ressort, au niveau du rythme des vers 5 et 6, met en évidence une méditation prolongée. Le recueillement envisagé, indiqué au vers 5, exprime la force du lien qui l'unit à sa fille au-delà de la mort. De plus, la figure de style de l'enjambement à la fin du vers 5 :"mes pensées" en continuité avec le début du vers 6 : "sans rien

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