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Demain dès l'aube victor hugo

Fiche : Demain dès l'aube victor hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2020  •  Fiche  •  701 Mots (3 Pages)  •  1 010 Vues

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 Victor Hugo, Demain dès l’aube

Problématique : Comment Victor Hugo transforme-t-il cette évocation du deuil en hommage à sa fille  ?

Annonce de plan linéaire : Ce poème commence  par une négation du deuil, puis le poète entre dans une posture méditative, jusqu’à domestiquer la douleur du deuil grâce à la poésie (III).

I – La négation du deuil (1er quatrain)

Alors que le poème « Demain dès l’aube » évoque le deuil, le premier quatrain commence  par trois compléments circonstanciels de temps évoquant l’avenir « Demain », « dès l’aube », « à l’heure où blanchit la campagne » (v.1). Ce premier quatrain donne l’impression que le poète part dans une quête amoureuse et s’adresse à une femme aimée et vivante. Le verbe « blanchir » suggère la nouveauté, la naissance. L’incise « Vois-tu » au vers 2 crée l’illusion d’un dialogue, renforcée par l’anaphore de la première et de la deuxième personne du singulier (je et tu) sur le modèle A/B/A/B/A qui donne l’impression que la femme aimée répond au poète : « Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends ».

Le champ lexical de la nature « campagne », « forêt », « montagne » crée un espace naturel et romantique. L’alexandrin « Je ne puis /demeurer// loin de toi /plus longtemps » est un vers de quatre pieds à débit régulier. Par ce vers, Victor Hugo donne l’impression d’être un chevalier servant qui va à la rencontre de sa bien-aimée.

II – Une méditation tragique (2ème quatrain)

Alors que le premier quatrain fait songer à un poème galant adressée à la femme aimée, Victor Hugo entre dans le deuxième quatrain dans une démarche de méditation. Les termes appartenant au champ lexical de la sensation (« les yeux », « voir », « entendre », «  bruit ») sont présents mais systématiquement précédés de prépositions exprimant la négation : « Sans rien voir », « sans entendre aucun ».Comme un ermite, le poète se ferme au monde extérieur. Victor Hugo adopte une posture tragique de repli sur soi : « les yeux fixés sur mes pensées », « le dos courbé », « les mains croisés ».

Le rythme des vers 7 et 8 est irrégulier, saccadé, comme si le poète étouffait un sanglot :« Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées (1/3/4/4)Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. » (1/5//6)Ce rythme irrégulier met en valeur les adjectifs « Seul » et « Triste » isolés en début de vers, qui montrent un héros tragique, victime de la fatalité d’un destin funèbre.L’expression « dos courbé » rappelle la lourdeur du personnage tragique écrasé par le poids de la fatalité.La réversibilité entre le jour et la nuit (« le jour sera pour moi comme la nuit ») souligne le basculement dans un univers sombre et tragique.

III – La domestication du deuil (3ème quatrain)

Le troisième quatrain initie un changement dans l’attitude du poète. La métaphore « or du soir » (v.9) pour désigner les étoiles donne un caractère magique à ce pèlerinage. Les « voiles au loin» (v.10) appellent au voyage, et à l’exotisme. Le monde extérieur vient ainsi rappeler le poète à la vie.

♦ Le verbe « tombe » fait aussi entendre le mot « tombe« , qui désigne le monument funéraire.

♦ Les « voiles » évoquent le vêtement du deuil. Tous les mots sont ainsi réversibles: ils disent la vie en même temps que la mort. Même le nom propre « Harfleur » annonce le bouquet funéraire que le poète va déposer au cimetière au vers 12 : « Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur« .

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