Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». Selon vous, la confrontation à l’autre est-elle un moyen de régresser ?
Dissertation : Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». Selon vous, la confrontation à l’autre est-elle un moyen de régresser ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Margauxxxxx39 • 30 Janvier 2021 • Dissertation • 1 050 Mots (5 Pages) • 1 695 Vues
DISSERTATION sur la séquence 1[pic 1]
Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». Selon vous, la confrontation à l’autre est-elle un moyen de régresser ?
Les Essais est une œuvre composée de textes argumentatifs écrits par Montaigne, un auteur humaniste. Les Essais ont été rédigé à l’époque du XVIe siècle, un siècle mouvementé avec de grandes découvertes. Dans les chapitres, intitulés « Des cannibales » I, 31 et « Des Coches » III, 6, Montaigne donne sa vision sur la population indigène et européenne et apporte ainsi une réflexion sur la découverte du Nouveau Monde, le colonialisme et la relativité des valeurs et des mœurs. De plus, Montaigne explique dans son livre que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». En effet, cette métaphore signifie que l’on peut acquérir du savoir par le contact avec l’inconnu. Autrement dit, on peut se demander si l’affrontement avec autrui est une façon d’apprendre et d’évoluer, ou au contraire, de régresser. Dans un premier temps, nous verrons que de se confronter à l’autre est un moyen de s’instruire. Puis au contraire, nous observerons que cela peut mener au conflit et devenir une régression, Montaigne exprime ainsi un certain pessimisme. Enfin, nous démontrerons qu’il y a progrès lorsque la rencontre avec l’autre crée une confrontation avec soi-même.
Tout d’abord, il est vrai que se confronter à l’autre nous fait progresser, puisque rencontrer l’autre, c’est augmenter ses connaissances. Montaigne s’inscrit dans une démarche humaniste.
Dans un premier temps, pour « frotter et limer sa cervelle », il faut voyager et ainsi, découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux peuples. En effet, Christophe Colomb était persuadé que la Terre était ronde. Il a donc organisé un voyage pour traverser l’Océan, pour découvrir alors, en 1492, une nouvelle terre que l’on appelle le « Nouveau Monde ». Les européens ont donc acquis de nouvelles connaissances géographiques grâce à cette découverte. Montaigne va s’en inspirer et créer sa propre réflexion. D’ailleurs, à la dernière page du chapitre « Des Cannibales », l’humaniste rencontre 3 indiens lors d’un évènement à Rouen ce qui lui a permis de s’instruire et forger son esprit critique. Grâce à ce témoignage, en reprenant la naïveté du regard neuf des indiens, il fait passer une critique implicite sur sa propre société, sa conception du pouvoir et son artifice. Par conséquent, il faut côtoyer des peuples inconnus et sortir de ses frontières habituelles pour s’instruire.
En second lieu, ces nouvelles connaissances sont acquises grâce à la communication avec d’autres individus, à l’observation de choses qui nous étaient inconnus ou encore grâce à l’expérience de vivre ensemble et ainsi d’échanger avec l’autre. Par ces démarches, on a montré que de rencontrer l’autre était un moyen de progresser. Par exemple, dans le roman philosophique de Voltaire, « L’Ingénu » dans lequel un indien prénommé l’Ingénu arrive en Europe, est adopté dans une famille européenne et tombe amoureux de sa marraine. Suite à de multiples péripéties, il est enfermé dans une prison avec un Jésuite. Tout d’abord, celui-ci lui enseigne la physique, philosophie et la lecture mais finalement, un retournement de situation est inattendu : L’ingénu a dépassé son maître. Grâce à sa naïveté, sa pureté et son esprit critique bien développé, l’Ingénu va à son tour instruire le Jésuite. On remarque donc qu’un individu peut apporter un savoir à un autre en communiquant et en échangeant ses idées.
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