Dévoiler une pensée à travers les fables
Analyse sectorielle : Dévoiler une pensée à travers les fables. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louiseduc76 • 20 Janvier 2021 • Analyse sectorielle • 670 Mots (3 Pages) • 566 Vues
FRANÇAIS
Partie 2 de la Dissertation
Cependant, les fables ont aussi d’autres qualités, comme celle de dévoiler une pensée.
Tout d’abord, La Fontaine met en scène des allégories. En effet, la narration transforme des éléments abstraits comme des idées en éléments concrets. Par exemple, dans la fable « La Cour et le Lion », La Fontaine met en action un Roi Lion et ses courtisans animaux. La cruauté du Roi est décrite lorsque ce dernier condamne à mort deux de ses courtisans sans aucun scrupule. L’Ours se fait tuer pour son honnêteté et le Singe pour son indélicate flatterie. Le Renard, quant-à-lui a réussi à s’en sortir en inventant un mensonge. Dans cette fable, l’allégorie est utilisée pour dénoncer la cruauté de la Royauté. Même si pour le lecteur, il est facile de comprendre que le Lion (considéré comme Roi de la savane) mis en scène par le moraliste représente en fait le Roi de France Louis XIV et ses prédécesseurs, il est plus difficile pour la censure de prouver que les textes sont à l’encontre des idées monarchiques : cette fable pourrait tout aussi bien être dédiée aux enfants pour leur apprendre que le mensonge peut être utile voire indispensable dans bien des situations. Grâce à son jeu sur le double sens de ses fables, La Fontaine réussit à faire passer des messages aux lecteurs adultes et leur faire parvenir ses critiques sur la société tout en évitant la censure.
Ensuite, l’apologue dévoile des pensées grâce à la satire qui permet d’ironiser sur une situation d’apparence tragique ou sérieuse. La Fontaine a écrit une multitude de fables satiriques, tel que « Le Curé et le Mort » dans laquelle le fabuliste met en scène un enterrement de manière joyeuse, créant une atmosphère malsaine et ironique. En effet, le curé veut tirer un bénéfice monétaire de la cérémonie mortifère, le moraliste dénonce alors le clergé et la cupidité de certains hommes d’Eglise. En surnommant le Curé de « Messire Jean-Chouard » (surnom du sexe masculin à cette époque), La Fontaine caricature une figure considérée comme privilégiée et sérieuse de son époque. La mort, qui vient conclure la fable de LaFontaine, est directe et sèche. Elle s’ensuit de la morale qui rappelle à la fable « La Laitière et le Pot au lait » offrant un autre point de vue sur le même problème mais pas dans la même situation (voir dans le prochain paragraphe). Dans cette fable, LaFontaine a donc satirisé le clergé et l’attrait de certains de ses membres pour le vice.
Enfin, les fables invitent le lecteur à réfléchir, à chercher des réponses à des questions dont certaines n’en ont pas forcément. La Fontaine permet au lecteur de construire son avis en donnant des points de vus différents à travers ses fables. Par exemple, la fable « Le Curé et le Mort » et celle de « La Laitière et le Pot au Lait », possède la même problématique à des degrés et contexts différents. En effet, dans « Le Curé et le Mort », le Curé s’imagine acheter des services vicieux avec l’argent d’un homme défunt et finit mort, écrasé par le cercueil de ce dernier. Tandis que dans « La Laitière et Pot au Lait », la laitière imagine simplement s’acheter des animaux en vendant un pot au lait et finit par le renverser à cause de sa joie. Le point commun de ces deux fables est l’imagination. Cependant, l’utilisation de l’imagination par le Curé est négative car il souhaite tirer profit de la mort d’un homme alors que celle de la laitière est positive car elle provoque en elle une joie qui ne profite et ne fait de mal à personne. Le moraliste montre donc au lecteur qu’imaginer est une bonne chose sauf dans certaines circonstances qu’il doit déterminer grâce à son éthique personnelle et sa propre réflexion.
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