Coup de pilon de David DIOP
Commentaire d'oeuvre : Coup de pilon de David DIOP. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tamsir1 • 20 Janvier 2018 • Commentaire d'oeuvre • 2 625 Mots (11 Pages) • 16 510 Vues
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I – PRESENTATION DE L’AUTEUR
David Léon Mandessi Diop, fils de Mamadou Diop Yandé (Sénégalais) et de Maria Mandessi Bell (Camerounaise) n’acquit le 09 Juillet 1927, à Bordeaux, en France. Il était marié et père de six enfants. Il fit une partie de ses études au Sénégal de 1931 à 1938, où il fréquente le Lycée Faidherbe de Saint-Louis. A partir de 1939, il va poursuivre ses études en France pour y obtenir son baccalauréat. En 1946, il s’inscrit en médecine. Deux ans plus tard, il publie trois poèmes : « Le temps du martyr », « Celui qui a tout perdu » et « Souffre pauvre nègre » dans la revue Présence Africaine, qui vient de naitre. En 1952, il s’inscrit à la faculté de Lettres de Montpellier et en 1954, il obtient une licence en Lettres plus un diplôme d’études supérieures de Lettres.
Au bout de quelques années, il revient au Sénégal pour y exercer le métier de professeur au Lycée Maurice Delafosse. En 1958, à l’appel du PAI, il gagne la Guinée, désertée par les cadres français. L’année scolaire terminée en Guinée laissant par chance les enfants à l’escale de Dakar, David Diop et sa deuxième femme Yvette Messinère venaient passer leurs vacances à Paris. David quittait la Guinée au bout de deux années. Trois mois après, il effectue un voyage en chine au nom de la F.E.A.N.F. Dès son retour en France il prit la résolution de retourner à Dakar pour s’occuper de la S.A.C (Société Africaine de Culture) dont Alioune Diop songeait déjà à transférer le siège en Afrique. C’est lors de ce voyage qu’il périt dans une catastrophe aérienne le 29 Aout 1960 au large des Almadies.
II - COUPS DE PILON
A – ANALYSE
Le pilon désigne cet instrument domestique que les femmes utilisent pour moudre la céréale dans le mortier. Ainsi donc le pilon est un instrument de transformation. C’est pourquoi, les sources d’inspirations sont chez David Diop l’univers concret, les hommes dans leurs conditions de vie.
L’œuvre de David Diop se veut militante c’est-à-dire elle s’engage dans la réalité vivante, prend faits et causes des conditions sociales des pauvres. Son champ opératoire est la société dans toute sa dimension contradictoire reflétée par les luttes de classes. Sa poésie investit son discours dans le peuple pour non « interpréter le monde, mais le transformer » comme le disait Karl Marx.
Ainsi donc, les poèmes, les mots doivent donner des coups comme le pilon pour écraser, dans le but de faire prendre conscience en vue des transformations futures de nos sociétés. Coups de pilon est composée de 17 poèmes dont les thèmes seront abordés un peu plus loin au cours de cet exposé.
B - GENESE DE L’OEUVRE
Parler de l’œuvre de David Diop, en ne la situant pas dans le contexte historique qui lui a donné naissance, c’est louper le coche dès le départ. En effet, c’est en référence à ce mot colonialisme qu’il faut expliquer la démarche et les motivations des poètes écrivains et hommes de culture de son temps.
Le trait caractéristique de cette période est le partage du globe qui mettra les colonies sous les « feux de la rampe du colonialisme. » En Afrique, les Etats sont détruits, les communautés historiques démembrées, leurs richesses pillées, la faim, la haine fratricide, la honte règne partout, absence totale de droit pour les dominés. Et « là où la rationalité du capital l’exigeait on construisait des cités minières. » Ce tableau apocalyptique ne pouvait laisser aucun africain indifférent, car comme le disait G. Gouraige : « A cette époque, le romantisme avait épuisé la veine des lamentations généreuses, et deux guerres mondiales auraient généralisé la douleur, au point qu’il n’y avait (plus) guerre de commisération sans emploi. »
C’est sous ce rapport, qu’il faut comprendre le cri lancé par les hommes de culture de l’intelligentsia nègre et africaniste.
De René Depestre à J. Roumain, en passant par le groupe de Légitime Défense et celui de l’Etudiant Noir, chacun y met du sien. Mais dans ce parcours historique pour la résistance héroïque de l’oppression des peuples noirs, seul les poètes communistes de la trempe de David Diop étaient conséquents jusqu’au bout.
Alliant la théorie à la pratique et ayant une compréhension aigue de l’histoire, David Diop émergea du lot.
C - THEMATIQUE DE COUPS DE PILON
Les titres annoncent le contact permanent de la poésie avec la réalité. On peut les regrouper dans l’optique des rapports de classes. Il y a en effet ceux qui s’adressent directement aux dominants c’est-à-dire les colons comme « les vautours » page 10 ; « L’agonie des chaines » page 13 ; « aux mystifications » page 17 ; « un blanc m’a dit » page 37. Il y’a aussi ceux qui référent aux dominés, aux opprimés comme « le Renégat »page 19 ;
« à un enfant noir » page 24 ; « défi à la force » page 38 ; « peuple noir » page 41 ; « appel » page 42.
L’œuvre s’organise autour de trois lignes de force : dénonciation du colonialisme, réhabilitation du continent noir et appel des opprimés à la lutte qui traduisent les trois ordres de temps : le passé, le présent et l’avenir.
1 - DENONCIATION DU COLONIALISME
L’Afrique d’autan n’était point, (contrairement à l’avis de ceux qui liront transformée en enfer) une terre de péché, peuplée de primitifs. Voilà pourquoi l’auteur regrette cette époque-là en disant « O le souvenir acide des baisers arrachés, les promesses mutilées aux chocs de mitrailleuse. »
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