Corpus de texte, attitudes du spectateur

Quelles attitudes de spectateur ces textes proposent-ils ?

Les quatre textes du corpus : l'extrait de La Critique de L'École des femmes de Molière, de Cyrano de Bergerac de Rostand, du Soulier de satin de Claudel et d'Antigone d'Anouilh mettent en scène des spectateurs ou s'adressent directement à eux. Ces textes offrent tous une réflexion sur le spectateur et sur ses différentes attitudes.

Dans l’extrait de La Critique de L’Ecole des femmes, Molière présente des personnages qui viennent de voir une représentation de sa pièce L’Ecole des femmes.

Dans Cyrano de Bergerac, Rostand nous met dans un contexte de salle de théâtre. Nous devenons les spectateurs des spectateurs et le tout dans une salle bien agitée.

Dans Le Soulier de satin de Paul Claudel et Antigone de Jean Anouilh les spectateurs sont interpellés.

Dès lors, nous pouvons voir de nombreux comportements de la part des spectateurs. Par exemple, le Marquis chez Molière ne cesse de critiquer la pièce sans même l’avoir suivie ou écoutée, il le dit lui-même « donné la peine de l’écouter ». Alors que, Dorante ne partage pas ses opinions et a une réaction bien différente : il « se laisse prendre aux choses ». Il a apprécié la représentation et a été sensible à la pièce qu’il défend. Que ce soit le Marquis ou Dorante, ils se permettent de porter un jugement de valeur sur une œuvre.

Dans Cyrano de Bergerac, l’auteur met en scène des personnages en train d'assister à une représentation à l'Hôtel de Bourgogne. Certains spectateurs semblent vouloir se donner eux-mêmes en spectacle, ils sont là pour être vus et intervenir dans la pièce. D’ailleurs, certains sont sur la scène, ce sont surtout les aristocrates. Ces derniers se donnent en spectacle sur la scène : certains posent ou envoient « quelques baisers aux loges ».

Quant aux deux autres textes, de Paul Claudel, « Le Soulier de satin » et celui de Jean Anouilh « Antigone », les spectateurs ont des attitudes différentes car ils sont sollicités par le Prologue et l’Annoncier qui ont des rôles semblables. Ils présentent et expliquent « fixons, je vous prie, mes frères », « ces personnages vont vous jouer » le contenu de la pièce et c’est ce qui va différencier les attitudes des spectateurs par rapport aux deux premiers textes. Les spectateurs sont interpellés et donc ils sont directement engagés dans le spectacle. Le spectacle est partout, dans la salle et sur scène.

Au travers de ce corpus de quatre textes, nous pouvons découvrir des attitudes de spectateurs qui vont de ceux qui ont été vraiment enthousiasmés par la pièce à ceux qui l’ont totalement dénigrée. Certains spectateurs ont eu des attitudes et des propos bien peu respectueux vis-à-vis du spectacle, entre autre les marquis. Il semblerait que ce soit le parterre qui se soit le plus amusé dans toutes les représentations. Malgré que ces pièces aient été écrites à des époques différentes, elles nous font découvrir des analogies et nous prouvent que les spectateurs n’ont pas changé avec le temps.

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