Corpus comment la mort est elle représentée dans ces différents extraits ?
Étude de cas : Corpus comment la mort est elle représentée dans ces différents extraits ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lulu.renou • 30 Avril 2018 • Étude de cas • 1 437 Mots (6 Pages) • 2 147 Vues
La tragédie apparaît au Ve siècle avant J-C, puis renaît au XVIIe siècle avec des auteurs comme Racine et Corneille. Au XIXe siècle, Victor Hugo utilise le registre tragique dans le cadre d’un drame romantique. Nous allons, dans ce corpus étudier quatre œuvres. Parmi ces œuvres trois ont été écrites par Jean Racine : la scène 8 de l’acte III de la pièce Andromaque, écrite en 1667 et les scènes 6 et 7 de l’acte V de la pièce Phèdre, écrite en 1677. La dernière œuvre de ce corpus est la scène 4 de l’acte V de la pièce Ruy Blas écrite en 1838 par Victor Hugo.
Comment la mort est-elle représentée dans ces différents extraits et quels effets ces choix provoquent-ils ?
Dans une première partie, nous étudierons la représentation de la mort sur scène ou à travers un récit. Puis, nous examinerons comment les auteurs représentent la mort par le suicide ou par la volonté des autres.
Premièrement, Jean Racine et Victor Hugo utilisent des lieux différents pour exprimer la mort. Celle-ci peut être montrée sur scène ou bien racontée par les personnages eux même, laissant une part d’imagination aux spectateurs. Ces lieux permettent aux spectateurs de visualiser la mort à travers des émotions différentes.
Tout d’abord, Jean Racine, dans Andromaque et Phèdre acte V scène 6, raconte la mort à travers un récit. Dans Andromaque, Jean Racine évoque la mort à travers le souvenir douloureux de la guerre de Troie et la perte des proches du personnage principal, comme nous pouvons le voir avec la répétition du mot « songe », aux lignes 997 et 1003. Le champ lexical du souvenir est également présent : « souvient » (v.992), « oublier » (v.992, 993, 995). La douleur est aussi présente à travers des termes tels que « ensanglantant » (v.296), « mort » (v.1001), « carnage » (v.1002) et « cris des mourants » (v.1003). L’allitération en « s » que nous retrouvons au vers 997 « songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle », montre la mélancolie et le désespoir d’Andromaque car la sonorité répétée ajoute une atmosphère pesante. Elle donne l’impression qu’Andromaque est « écrasée » par ce souvenir douloureux. Puis, dans l’extrait de Phèdre acte V scène 6, la mort est évoquée à travers le récit narratif de ce que Théramène a vu. Il revit la scène. Par exemple, au vers 1547, on trouve la répétition « j’ai vu, Seigneur, j’ai vu ». Il nous fait partager ses émotions, comme nous pouvons le voir au vers 1545 « Excusez ma douleur. Cette image cruelle ». L’auteur utilise des verbes au présent pour mettre le spectateur dans l’action, comme par exemple à la ligne 1559 « j’arrive, je l’appelle ». De cette façon, jean Racine permet aux spectateurs de ressentir la mort au travers des yeux de Théramène. Ainsi l’auteur peut communiquer sa vision de la mort. Cette sensation est renforcée lorsque Théramène rapporte les paroles d’Hyppolite avec le discours direct, dans les lignes 1561 à 1567 « Le ciel, dit-il, […] Qu’il lui rende… », permettant d’imaginer, avec réalisme, les derniers instants de celui-ci.
En revanche, dans l’acte V scène 7 de Phèdre et dans Ruy Blas de Victor Hugo, la mort nous est présentée directement sur scène. Phèdre et Ruy Blas se suicident en utilisant, tous deux, du poison. En effet, Phèdre dit au vers 21 et 22 « J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brulantes veines un poison que Médée apporta dans Athènes ». Et Ruy Blas s’exclame au vers 12 « Si ! C’est du poison. ». La règle de la bienséance du registre tragique n’est pas respectée car les personnages agonisent sur scène. Dans Phèdre, la servante s’écrit au vers 29 « Elle expire, Seigneur ! », de même, Ruy Blas s’exprime pour la dernière fois en disant « Je meurs » au vers 20, ce qui témoigne de la souffrance des personnages mise en scène devant les spectateurs.
Victor Hugo utilise un dialogue avec des phrases courtes à la forme interrogative ou exclamative, ce qui donne un rythme rapide au récit menant à une mort rapide de Ruy Blas. Tandis que, dans l’acte V scène 7 de Jean Racine, les phrases sont longues ce qui fait durer l’agonie de Phèdre, qui a le temps de s’exprimer avec véracité. Ce rythme appuie la tristesse et la pitié du spectateur face au personnage qui meurt lentement.
INTRO type de mort :Ensuite, les auteurs choisissent de représenter la mort subit ou la mort voulue.
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