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Commentaire littéraire de l'Education sentimentale de Flaubert

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Par   •  28 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 189 Mots (5 Pages)  •  1 191 Vues

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COMMENTAIRE LITTÉRAIRE L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert

    En France, le milieu du XIXème siècle est caractérisé par le courant littéraire réaliste, dont la mission est d’exprimer le plus fidèlement possible de la réalité, sans chercher à l’idéaliser.

Face à l’incipit de L’Éducation sentimentale, on se pose la question suivante : en quoi le cadre du début de ce récit est-il indispensable à la découverte du personnage?

On montre dans un premier temps comment la description contribue à élaborer le cadre du début du récit, puis dans un second temps, on montre comment s’élabore ici la présentation du personnage.

En premier lieu, on constate que la description joue un rôle important dans l'élaboration du décor de cet incipit.

Premièrement, le narrateur nous présente dès la première phrase un cadre très précis, puisqu’il comporte un grand nombre de descriptions et d’informations spatio-temporelles. On relève plusieurs précisions concernant le lieu décrit, comme “le 15 septembre 1840”, “devant le quai Saint-Bernard”, “l’île Saint-Denis, la Cité, Notre-Dame”, “Paris”. Le narrateur nous informe aussi sur le moment précis de la journée: “vers six heures du matin”.

Deuxièmement, le narrateur nous dresse un décor vivant, un cadre très animé, ce qui d’ailleurs reprend l’illusion du réel de l’époque. On remarque d’abord que le narrateur fait l’utilisation des sens. En effet, il nous donne à voir le décor du récit, en utilisant énormément la description, en faisant l’énumération d’objets quotidiens par exemple: “des barriques, des câbles, des corbeilles de linge”, “la rivière était bordée par des grèves de sable”, “les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d’usines”. Les éléments sonores sont également très développés: “la cloche, à l’avant, tintait sans discontinuer” et on peut relever l’allitération en “t” suivante: “tandis que la cloche, à l’avant, tintait sans discontinuer”, ainsi qu’une allitération en “b”: “[...] tambours, et le tapage s'absorbent dans les bruissement de la vapeur”. Ce sont des consonnes fortes, ce qui donne un effet de brouhaha, et de bruits violents. On peut aussi presque sentir l’humidité sur le quai, grâce aux mots “vapeurs” et “nuées blanchâtres”. Ensuite, le narrateur emploie une multitude de verbes d’action et de mouvement pour accentuer l’animation de la scène. En effet, on relève plusieurs verbes tels que “arrivaient”, “montaient”, et “filèrent”. Enfin, on peut voir qu’à travers ces nombreuses descriptions, le décor nous paraît très complexe et la scène provoque une certaine confusion. Par exemple, le récit commence par un paragraphe composé uniquement de phrases longues, avec beaucoup de ponctuation, notamment des point-virgules, comme “des gens arrivaient hors d’haleine; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation; les matelots ne répondaient à personne; on se heurtait”. Cette façon d’introduire l’intrigue est caractéristique du mouvement réaliste, puisque l’auteur nous peint la scène à travers la description excessive, sans chercher à embellir le décor, mais en le montrant tel qu’il l’est vraiment.

On peut donc affirmer que la description jour un rôle important dans l'élaboration du cadre du début du récit.

En second lieu, on montre comment s’élabore ici la présentation du personnage principal.

Premièrement, la présentation du jeune Frédéric Moreau se fait de façon progressive et de plus en plus précise. En effet, le narrateur adopte un point de vue externe au cours des trois premiers paragraphes. Ceux-ci sont d’ailleurs consacrés à la description du décor, et plus particulièrement de la ville et des actions qui s’y passent: “Des gens arrivaient hors d’haleine”, “le navire partit; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d’usines, filèrent comme deux larges rubans que l’on déroule”. Le quatrième paragraphe est un “zoom” sur le personnage, où la description est détaillée “un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux” etc. Puis au dernier paragraphe, le narrateur adopte brièvement la focalisation interne: “Frédéric pensait”.

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