Commentaire littéraire - Le Jeu de l'Amour et du Hasard, de Marivaux, acte III scène 1
Commentaire de texte : Commentaire littéraire - Le Jeu de l'Amour et du Hasard, de Marivaux, acte III scène 1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Argentella • 27 Octobre 2021 • Commentaire de texte • 836 Mots (4 Pages) • 1 058 Vues
Je vous propose ici un exemple de commentaire littéraire. Nous travaillerons la scène 6 de l'acte III de la pièce Le Jeu de l'Amour et du Hasard, de Marivaux. Un commentaire sur ce texte pourrait se diviser en les trois axes que voici : 1° Comment Arlequin prolonge le quiproquo alors que Lisette se fait de plus en plus pressante 2° Comment, de par son langage, Arlequin fait preuve d'inventivité pour imiter Dorante mais se ridiculise 3° Comment cette double reconnaissance permet aux personnages de retrouver les rôles respectifs.
Voici donc ce que j'ai fait pour ce premier paragraphe :
La scène confronte deux personnages dont les intentions sont diamétralement opposées : Arlequin qui hésite, mesurant les conséquences que peuvent avoir son aveu, et qui prolonge le quiproquo de façon artificielle et Lisette qui cherche à tout prix à lui extorquer la vérité. Celle-ci aborde la situation avec nervosité, ce qui se traduit par des répliques constituées de brèves propositions juxtaposées ou seules : « tirez-moi d’inquiétude », « achevez donc » ou « quel est votre nom ». Ses répliques sont tantôt adressées à elle-même : « Tant d’abaissement n’est pas naturel », tantôt à Arlequin : « Mais encore ? », tantôt à un tiers qui ne peut être que le spectateur : « Sachons de quoi il s’agit ». Le type des phrases varie lui aussi, comme des interrogatives : « En un mot qui êtes-vous » puisqu’elle tente de percer Arlequin à jour, mais aussi injonctives : « Achevez donc », ainsi qu’exclamatives : « Un soldat d’antichambre », qui par ailleurs est une phrase non verbale. Les répliques de Lisette sont de plus accompagnées d’interjections telles que « Ah » et « Eh bien », exprimant ses interrogations. Le doute s’insinue dans son esprit dès le début de l’échange, comme le montre les répliques « Tant d’abaissement n’est pas naturel » et « Vous m’inquiétez ». Ses soupçons portent très vite sur l’identité de son interlocuteur, comme le montre la forte quantité d’interrogations, lesquelles se font de plus en plus brèves : « D’où vient me dîtes-vous cela ? », « est-ce que vous n’êtes pas », « En un mot qui êtes-vous ? », « quel est votre nom ? » et « Eh bien », en outre marquées par la répétition du verbe « être », et ce jusqu’à la conclusion, qui s’avère être autant une question qu’un constat : « Ce n’est donc point Dorante à qui je parle enfin ? ». Cette abondance de questions montre que Lisette presse Arlequin et fait tout son possible pour le pousser à l’aveu.
À l’opposé, Arlequin sait bien que l’attirance que Lisette lui porte peut être remise en cause par la révélation de son identité véritable, et il n’est pas chose aisée pour lui de redevenir un valet aux yeux de celle qu’il aime, aussi il retarde ce moment de vérité autant que faire se peut. Sous la pression que Lisette exerce sur lui, il laisse transparaître un grand embarras et même une forme de désespoir, lesquelles se manifestent au travers d’une expression populaire : « Et voilà où gît le lièvre » et d’une interjection douloureuse : « Ahi, ahi ». Celle-ci exprime une surprise douloureuse face au fait d’être découvert, comme il le dit avec la métaphore « vous m’ôtez ma couverture », la couverture désignant ici sa fausse
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