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Commentaire extrait de L’Etranger d’Albert Camus

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Par   •  1 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 595 Mots (7 Pages)  •  1 091 Vues

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Commentaire extrait de L’Etranger d’Albert Camus

     L’absurde est un concept central chez Camus et dans le courant existentialiste : L’Etranger (1942) et Le Mythe de Sisyphe (1942) voient dans l’absurde un divorce entre l’homme et le monde, être les interrogations métaphysiques de l’homme et le silence du monde. Cependant, l’absurde est une expérience positive : l’expérience de l’absurde est celle de l’authenticité. Chez Camus, le non-sens des choses doit être assumé avec sérénité. Ce court roman publié en 1942 raconte avec un narrateur interne l’histoire de Meursault qui porte sur le monde un regard d’incompréhension, il parait décalé et étranger. Cette incompréhension culmine avec le meurtre de l’arabe qui est particulièrement absurde. Meursault est jugé et condamné a mort, c’est à ce moment-là qu’il va prendre conscience du monde qui l’entoure. Son innocence et indifférence va tomber à la fin du roman. Cet extrait se situe dans la première partie : Marie, une femme qu’il fréquente la demande en mariage. A travers ce texte, nous verrons que l’auteur cherche d’abord à nous montrer l’étrangeté de cette demande en mariage parce qu’elle se fait dans un contexte dépourvu de toute émotion. L’auteur va d’autre part nous montrer que cette scène est aussi insolite par l’attitude incongrue des personnages.

L’auteur cherche à décrire l’absurdité de cette demande en mariage car elle est effectuée dans un contexte dépourvu de toute émotion.                                                                                                                                                                 La demande est brutale en effet c’est la femme, Marie, qui fait la demande malgré le fait qu’ils se connaissent peu en effet ils ne se sont vus que plusieurs fois seulement. Il n’y a pas de sentiments ni de « romantisme » en effet dans une demande plus typique la personne se mets en scène, l’atmosphère incite à l’amour or ici, il n’y a ni de mise en scène ni d’atmosphère romantique : c’est « un soir » comme tous les autres. De plus, ils ne font part  d’aucune manifestation d’amour : il n’y a pas d’échanges de regards, un seul geste « me prit le bras en souriant » qui relate plus d’une relation amical que amoureuse, il n’y a également aucune parole d’amour échangée même si le verbe « aimer » apparaît quatre fois mais est tout sec et toujours soit à la forme négative pour Meursault soit à la forme hypothétique pour Marie ce qui veut dire qu’il n’y a pas d’amour du côté de Meursault que de l’incertitude et du côté de Marie qu’un amour superficiel puisqu’elle l’aime par sa « bizarrerie » d’autant que cet amour peut cesser à tout moment.                                                                                                                                                               Par ailleurs le dialogue pesant témoigne également l’absence de passion amoureuse. Il y a les silences qui surviennent fréquemment (3 occurrences). La lourdeur du style indirect et la banalité des verbes introducteurs montrent l’effacement complet de toute émotion, de tout sentiment. Ce dialogue « raconté » tourne d’ailleurs au monologue. Les 3 occurrences au style direct soulignent le décalage entre la question de Marie qui cherche à comprendre et le refus d’explication de Meursault. C’est dans ce contexte d’incompréhension et de décalage qu’est décrite l’attitude incongrue des personnages.

Ensuite, Camus nous montre la paradoxalité de cette demande avec l’attitude incongrue des personnages.

D’abords avec Meursault qui est assimilé à un goujat à cause de ses réponses choquantes et brutales qui sont sans ménagement : « sans doute je ne l’aimais pas » et  « naturellement »  il agirait de même avec n’importe quelle autre femme. D’autre part, son attitude est d’autant plus surprenante qu’elle n’est pas liée à la personnalité de Marie à qui il veut bien faire plaisir « si elle le désirait » ; « dès qu’elle le voudrait ». En réalité son comportement est lié à la négation de l’importance de l’institution du mariage qui n’est pas une chose grave, importante. D’ailleurs, il n’utilise jamais le mot mariage : « cela » ; « le faire » (c’est une façon de le dévaloriser. Enfin, son attitude surprend mais si on entre dans sa logique, elle est cohérente : Si le mariage est une chose banale, sans gravité, sans importance, pourquoi refuserait-il d’épouser Marie ? En effet, on ne refuse pas un verre d’eau à qui nous le demande. Meursault apparaît devant le mariage –tout comme devant le deuil- comme « étranger » aux idées communément admises. Loin d’être un goujat il est un homme sincère et droit qui répond franchement à Marie sans détours, sans formules hypocrites de politesse. Meursault anti-héros de roman –refuse de jouer le rôle du dialogue amoureux et partant-, il déstabilise le lecteur et l’oblige à réfléchir au symbole du mariage, à ce que cette institution représente vraiment. Il révèle par cette attitude ce que le mariage a de convenu : une cérémonie importante « socialement ». Le mariage est indépendant des sentiments. Il est surtout un passage « obligé » dans la vie d’une femme : il est normal de se marier.                                                                                                                                                                            Puis avec Marie, qui adopte un comportement surprenant. Face à lui, elle apparaît alors comme une jeune fille « normale » qui considère le mariage « comme une chose grave » : un engagement important fondé sur un amour réciproque, c’est l’opinion communément admise. C’est même une jeune fille dynamique, moderne qui prend l’initiative de la demande. C’est une jeune fille réfléchie (elle prend le temps de réfléchir –cf. les silences), qui cherche à comprendre : elle pose des questions « pourquoi… ». Elle mène une véritable enquête sur les sentiments de Meursault : «elle voulait savoir » et sur elle-même : «  elle s’est demandé ». Cependant elle n’acquière pas un raisonnement logique : elle aurait dû se demander avant de faire sa demande premièrement si elle l’aimait, deuxièmement si son amour était solide et troisièmement si Meursault l’aimait aussi. Or sa réflexion est construite à l’envers… Et enfin, son attitude est peu cohérente : elle n’est pas sûre de l’aimer toujours, elle sait qu’il ne l’aime pas et cependant elle veut l’épouser quand même. Son attitude dément son opinion sur la gravité du mariage puisqu’elle accepte un mariage sans amour et sans engagement sur le long terme. Elle semble l’épouser plus par conformisme que par amour.

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