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Commentaire de texte sur Tartuffe (acte I scène 5)

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Par   •  8 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 649 Mots (7 Pages)  •  2 012 Vues

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Durant l’époque classique Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, a écrit de nombreuses pièces. Tartuffe fait partie des Grandes Comédies du dramaturge avec Dom Juan et Le Misanthrope. Ce drame, écrit en 1664, est composé en cinq actes écrits en alexandrins, dont le personnage principal, Tartuffe, fait sa première apparition au troisième acte. La pièce raconte l’histoire de cet homme qui se fait passer pour un religieux jusqu’à ce qu’il soit démasqué et que les personnages de la pièce se rendent compte que c’est un faux dévot. Mais avant l'arrivée de Tartuffe sur scène, on apprend que certains personnages comme Orgon, le protecteur de Tartuffe, ont une grande admiration pour ce dernier. Comment la tirade d’Orgon de la scène 5 de l’acte I met-elle en scène la fausse dévotion de Tartuffe ? Nous étudierons dans une première partie les procédés de la théâtralisation, dans un second temps la satire de Tartuffe et enfin l’imagination et de la pensée d'Orgon.

Tout d’abord, cette tirade d’Orgon répond à de nombreux codes théâtraux. Premièrement ce discours est précédé par un paratexte : c'est un petit paragraphe introductif qui sert à résumer brièvement le corps du passage étudié pour fixer le contexte. Ce paratexte permet ici de comprendre l’hypocrisie de Tartuffe, qui cherche à manipuler Orgon : “Il séduit le riche bourgeois Orgon pour tenter de le dépouiller de ses biens et pour lui voler sa femme”. Mais ce paratexte permet surtout d’indiquer qu’il s’agit d’un dialogue rapporté entre Orgon et Cléante : “Dans cette scène Orgon raconte à son frère Cléante la rencontre avec Tartuffe”. Ce passage est donc un dialogue entre les deux frères, Cléante et Orgon, type de discours appartenant aux codes du théâtre.

On remarque également dans la forme du texte principal, de nombreux procédés théâtraux. Le récit commence tout d’abord par une didascalie nominative : “Orgon.-, spécifique au genre théâtral. Le dialogue débute ensuite par l’utilisation d’une exclamation : ”Ha !”. Il s’agit d’une interjection, qui correspond à un son seulement utilisé à l’oral et donc à un dialogue rapporté. On remarque également la présence d’une narration interne avec l’utilisation du discours direct par la répétition de la première personne du singulier (“je”), montrant qu’Orgon est ici le narrateur. Orgon s’adresse également à son frère Cléante en utilisant la 2ème personne du pluriel (“vous”) aux deux premiers vers. Le texte est enfin composé de vers en alexandrin avec des rimes plates, très courantes dans les pièces classiques.

Le récit est enfin composé de plusieurs saynètes qui s'enchaînent. Ce sont des petits passages présents dans la pièce et qui ont pour rôle d’amuser les spectateurs en mettant en scène la naïveté d’Orgon à l'égard de Tartuffe. Orgon enchaîne de nombreuses petites anecdotes qui mettent en valeur Tartuffe. Ces anecdotes vont provoquer le rire chez le spectateur : “Jusque-là qu’il se vint l’autre jour accuser d’avoir pris une puce en faisant sa prière, et de l’avoir tuée avec trop de colère”. Cette saynète montre la situation comique d’un homme pieux qui aurait des scrupules à tuer une puce lors de sa prière.

A ces procédés de théâtralisation s’ajoute la présence d’une satire de Tartuffe.

Dans sa tirade, Orgon dresse un portrait mélioratif de Tartuffe, le présentant comme le parfait dévot. Pour le valoriser, Orgon utilise des adjectifs comme “doux” au vers 3, l’adverbe “humblement” au vers 8 et le nom “modestie” au vers 13. Il s’adresse à Cléante en affirmant “Vous auriez pris pour lui l’amitié que je montre”. Ces mots montrent qu'Orgon voit Tartuffe comme un personnage de qualité, un homme respectable car très pieux, qui inspire l’admiration et le respect (“instruit par son garçon, qui dans tout l’imitait”). Orgon présente par ailleurs Tartuffe comme un homme scrupuleux et zélé à l’égard de la religion : “Il s’impute à péché la moindre bagatelle, un rien presque suffit pour le scandaliser”, ce qui signifie que Tartuffe considère comme un péché de sa par la moindre faiblesse. Tartuffe est même présenté comme un homme d’une extrême honnêteté lorsqu’il dit : “Jusque-là qu’il se vint l’autre jour accuser d’avoir pris une puce en faisant sa prière, et de l’avoir tuée avec trop de colère”. Tartuffe est donc présenté comme le parfait dévot, l’homme en qui on peut avoir une totale confiance. Il apparaît également comme un homme humble, avec très peu d’argent et qui semble désintéressé ( “C’est trop, me disait-il (...) je ne mérite pas de vous faire pitié”).

Mais cet extrait laisse déjà percevoir la fausse-dévotion de Tartuffe. Cette satire est mise en évidence dans la première partie du texte grâce à des figures d’amplification qui exagèrent ses pratiques religieuses. On remarque ainsi la présence d’une hyperbole dans ces deux passages : “Il faisait des soupirs, de grands élancements” (V7) “Et baisait humblement la terre à tous moments ” (V8). Ces vers montrent au public que Tartuffe exagère tous ses gestes, gestes disproportionnés

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