Commentaire Ruy Blas Acte 3 scène 5

Commentaire Ruy Blas Acte lll scène 5

Au XIXe, dans son drame romantique Ruy Blas, qui date de 1838, Victor Hugo reprend cette thématique. Le rapport maître-valet est un topos au théâtre. Don Sallustre, grand d’Espagne disgracié par la reine, va utiliser son valet Ruy Blas pour se venger. Il comprend que Ruy Blas aime la souveraine, et le fait alors passer pour César, gentil homme de la cour. Ainsi, Ruy Blas devient premier ministre et amant de la Reine. La scène 5 de l’acte III est une scène mouvementée, dont l’intensité repose sur l’affrontement de Don Sallustre et Ruy Blas. Comment cet extrait met-il en scène la confrontation entre le maître et son valet ? Dans un premier temps nous verrons que c’est une scène comique, nous parlerons du rythme de la scène, du jeu de scène et de la fin des illusions. Dans un second temps nous étudierons ce qui révèle un rapport maître-valet dans cette scène, nous parlerons donc du travestissement des personnages ainsi que le rapport de force entre Ruy Blas et Don Salluste.

Tout d’abord nous allons nous vous intéresser au comique utilisé dans la pièce. Dans cet extrait il y a un jeu de rôle. On comprend le jeu de rôle dans l’introduction de la scène. Au vers 1315 on apprend que Don Salluste est déguisé, ceci montre qu’il y a du travestissement et un certains quiproquo, ce travestissement crée notamment un jeu avec le public car le public est au courant de l’existence de cette supercherie. C’est au vers 1323 : « regarde-t-on le profil d’un valet ? » que nous voyons le travestissement. Au vers 1323 nous avons une satire du valet car Don Salluste se moque de la classe sociale des valets, ceci montre notamment que Victor Hugo voulait critiquer les hautes classes sociales, ainsi que les privilèges des nobles. La première didascalie « posant sa main sur l’épaule de Ruy Blas » présente de l’animation, ceci nous montre que la gestuelle des personnages est utilisée dans cette scène pour créer du contenu et avoir une scène intéressante aux yeux du spectateur. Au vers 1309 « Grand dieu ! Je suis perdu ! Le marquis ! », lorsque Ruy Blas est surpris par Don Salluste, nous comprenons qu’il est « effaré » de revoir Son maître, celui-ci était normalement banni par la reine mais il est revenu pour se venger

auprès de son valet. La ponctuation expressive prouve qu’il n’était pas préparé à le revoir, on peut aussi dire que la ponctuation crée de l’agitation sur la scène. Toujours au vers 1309 nous voyons le désespoir du valet. Au vers 1311 lorsque Ruy Blas se retire « Oh ! Mon malheur renaît » nous avons un registre pathétique et lyrique. Le valet inspire ici de la pitié et de la peur.

Dans cet extrait nous comprenons que Ruy Blas était tellement amoureux de la reine qu’il en avait oublié sa promesse de servir toujours loyalement son maître. Au vers 1317 « Mais j’ai peur pour vous... » Ruy Blas a peur du pouvoir qu’a son maître, il s’imagine que la reine apprenne sa véritable identité, il est inquiet des conséquences de ce mensonge, il essaye de convaincre son maître. Ce qui n’est pas logique car au vers 1312 il traite son maître de « démon », donc cela montre qu’il y a un quiproquo, et cela fait rire les spectateurs car on voit que le valet déteste son maître car il est méchant avec lui, donc nous remarquons qu’il y a une antiphrase car Ruy Blas n’a pas vraiment peur pour son maître puisqu’il le déteste. Victor Hugo a donné du second degré au personnage de Ruy Blas, celui-ci est souriant, nous le savons grâce aux didascalies des vers 1309 et 1313. Il utilise l’ironie pour faire prendre conscience à son valet de la grave erreur qu’il a fait. En conclusion dans cette première partie nous avons pu voir la surprise qu’a eu Don Salluste en revoyant son maître, nous avons pu voir les jeux de rôle ainsi que les quiproquos, ainsi que la relation passée que Ruy Blas a eu avec son maître.

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