Commentaire Lily Pierre Perret
Commentaire de texte : Commentaire Lily Pierre Perret. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmy cavalié • 4 Juin 2018 • Commentaire de texte • 902 Mots (4 Pages) • 4 861 Vues
La chanson Lily de Pierre Perret est une chanson engagée, son thème de cette chanson est le racisme au quotidien, mais aussi l’écart entre l’idéal républicain avec la charte des droits de l’homme et du citoyen et ce que vivent ces émigrés en France.
Depuis le début du vingt-et-unième siècle, le rejet de l’immigré et « la question de l’intégration » envahit l’espace médiatique. C’est en 1977 que pendant « les vingt piteuses » (années noires de l’emploi où le racisme était exacerbé), Pierre Perret écrit Lily. Dans un style naïf, parfois enfantin, Pierre Perret fait passer des messages très forts (contre le racisme, le Front National, la guerre, l'écologie et l'avortement). Sa chanson Lily narre l’histoire d’une jeune Somalienne émigrée en France puis aux USA, victime du racisme au quotidien.
Nous nous demandons alors comment Pierre Perret dans sa chanson parvient-il à nous faire réfléchir sur la condition des immigrés ?
Nous nous intéresserons à la condition des immigrés décrites dans le texte, ensuite nous étudierons le ton de la chanson : l’ironie.
Dans la chanson de Pierre Perret, une jeune somalienne Lily – prénom répété plus d’une vingtaine de fois dans la chanson – fait, dans toute la chanson l’expérience du rejet. En effet, au début du texte Lily se fait déjà refuser un hôtel. « Un hôtelier rue Secrétan Lui a précisé en arrivant Qu´on ne recevait que des Blancs » (l. 14-16). Elle reçoit les emplois les moins qualifiés. « Elle a déchargé des cageots Lily Elle s´est tapé les sales boulots Lily » (l. 17-18). Les passants l’appellent Blanche-Neige et plus tard, sa belle-famille la déshumanise ; « Ne sommes pas racistes pour deux sous Mais on veut pas de ça chez nous ». En utilisant le mot « ça », Lily apparait comme un objet, elle est déshumanisée. « Le blond frisé » est le seul Blanc faisant preuve d’ouverture d’esprit. Enfin, en arrivant aux Etats-Unis, Lily est aussi rejetée des bus, non réservés aux « personnes de couleur ». Le racisme est très présent dans ce texte.
En effet au début du texte, l’hôtel ne reçoit que des Blancs. La phrase « Mais pour Debussy en revanche Il faut deux noires pour une blanche » (l.8-10) montre l’inégalité et le racisme ambiant présent en France ; l’homme noir n’est pas égal à l’homme blanc car il en faut deux pour en égaler qu’un seul. Debussy étant un compositeur Français, cette phrase fait référence aux notes de musiques. Dans le domaine de la musique, une blanche équivaut à deux noires. Mais ce n’est pas tout, en arrivant aux Etats-Unis d’Amérique, la couleur noire est associé au « désespoir » : « Elle aurait pas cru sans le voir Que la couleur du désespoir Là-bas ce fût le noir ». « On la trouvait plutôt jolie Lily » (l.1) – le mot « plutôt » signifie que pour une jeune fille noire, Lily est assez jolie.
Pierre Perret parvient à nous faire réfléchir grâce au ton utilisé durant toute la chanson ; l’ironie. En effet, dans sa chanson l’ironie est omniprésente. Au début de la chanson, il est dit que les immigrés sont arrivés de leur « plein gré » - « Elle arrivait des Somalis Lily Dans un bateau plein d´émigrés Qui venaient tous de leur plein gré Vider les poubelles à Paris » (l.2-5). Or, les émigrés n’ont pas choisi cette infortune, ni le fait de « vider les poubelles ». Plus tard, Pierre Perret ironise sur l’égalité entre immigrés et Blancs : Elle croyait qu´on était égaux Lily Au pays de Voltaire et d´Hugo Lily » (l. 6-7). La France en Afrique est décrite comme le pays des Lumières avec Hugo et Voltaire. Ce n’est pas le cas. De plus, Perret fait preuve d’ironie pour décrire la situation de Lily : - « Elle crie pour vendre des choux-fleurs Dans la rue ses frères de couleur L´accompagnent au marteau-piqueur » (l. 18-19) « L’accompagnement » du marteau piqueur fait référence à un orchestre, ses cris font référence à des chants. « Elle a essayé l´Amérique Lily Ce grand pays démocratique Lily » Perret avec « ce grand pays démocratique » ironise sur la situation du pays alors en période de ségrégation raciale. Enfin, Perret ironise aussi sur l’action des « gugus » : « Au milieu de tous ces gugus Qui foutent le feu aux autobus » - Pierre Perret parle du groupe Black Panthers Party aux Etats Unis et minimise leur action. A la fin de la chanson, l’auteur s’adresse à Lily et les premiers vers sont répétés, on peut penser à un refrain. Cette répétition nous fait comprendre qu’elle n’est pas la seule à vivre ceci.
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