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Commentaire, L’île des esclaves de Marivaux

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Par   •  14 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  966 Mots (4 Pages)  •  1 853 Vues

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    L’île des esclaves est une pièce de théâtre de Marivaux, écrite en 1725. Elle met en scène deux personnage : Iphicrate et son valet Arlequin, qui, après avoir quittés Athènes, échouent sur une île où les habitants ont échangé leurs milieux sociaux suite à une rébellion des esclaves : les maîtres deviennent les valets et vice versa. Dans l’extraire que nous allons étudier, la fin de la scène 1 ainsi que le début de la scène 2 de l’acte premier, Arlequin tente de récupérer sa liberté. Lors de ce commentaire, nous verrons donc comment les liens de domination préétablis par la société et par le passé peuvent être soudainement renversés. Nous commencerons par étudier la réaction des personnages face à la situation, puis nous verrons quelle relation unie le maître et le valet avant de nous demander comment le personnage de Trivelin influence les autres.    Les deux personnages, qui ont pourtant un passé commun, ont une perception très différente des évènements : ils viennent d’échouer sur une île inconnue où les rangs sociaux n’ont plus de sens, l’un est enchanté, tandis que l’autre est effrayé. Iphicrate, inquiet et sachant pertinemment que son statut de maître est en danger, cherche à amadouer son valet par des compliments et des marques d’affection. Cependant, son stratagème est vite stoppé par Arlequin qui lui rappelle de façon ironique les mauvais traitements dont il était victime : « vos compliments me charment ; mais vous avez pour coutume de m’en faire à coups de gourdin qui ne valent pas ceux-là ». Les didascalies nous font part de la réaction progressive des personnages, visible dans la ponctuation : « -Oh ! Cela se peut bien, chacun a ses affaires : que je ne vous dérange pas ! –Esclave insolent ! », les points d’exclamations révélant les réactions vives des personnages ; est visible également dans leurs paroles « Ainsi, tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ! S’ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont en vie, cela se passera et je m’en goberge. » Arlequin ne s’inquiète pas de la situation, contrairement à son maître « Mais j’ai besoin d’eux, moi. ». On voit dans cette réplique qu’Iphicrate est conscient de la situation délicate dans laquelle il se trouve, il en a peur et pour cela souhaite vite partir ; et ce, à juste titre, puisque son valet va petit à petit se rebeller « -Oh ! Cela se peut bien, chacun a ses affaires : que je ne vous dérange pas ! » « Ah ! Ah ! Vous parlez la langue d’Athènes ; mauvais jargon que je n’entends plus. ». Cette réplique nous fait comprendre qu’Arlequin, arrivé dans un endroit nouveau, tourne définitivement la page sur son passé d’esclave. L’expolition rhétorique d’Iphicrate « Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ? » révèle toute l’inquiétude du personnage, inquiétude justifiée au vue de la tirade qui va suivre.    La tirade d’Arlequin est intéressante car elle nous révèle les pensées du valet par rapport à ce qu’il a vécu auprès d’Iphicrate par le passé et par rapport à cette nouvelle situation. Elle traduit un puissant ressentiment et nous fait douter de la sincérité de son pardon ; même si l’on peut remarquer la ponctuation très neutre tout au long de son discours. Il termine sa tirade par une expolition « Adieu, mon ami ; je vais trouver mes camarades et tes maîtres. » qui lui permet d’insister sur le nouveau statut d’esclave d’Iphicrate. Suite à cela, les didascalies nous apprennent qu’Arlequin « s’éloigne » tandis qu’Iphicrate « au désespoir, courant après lui, l’épée à la main » ; on retrouve ici le paradoxe de la situation : l’esclave s’éloigne et le maître lui court après, c’est donc l’esclave qui est indépendant et le maître qui a besoin de ce dernier et non pas l’inverse. Cependant, affolé, Iphicrate essaye tout de rétablir leur relation par l’épée, prêt à tuer son valet pour l’outrage qu’il a commis. C’est cette réaction qui contraste les personnages : Arlequin est calme et se maîtrise tandis qu’Iphicrate est passionné et s’emporte vite. La dernière phrase de la scène établie définitivement la relation maître-valet « Doucement ; tes forces sont biens diminuées, car je ne t’obéis plus, prend y garde. ». Par-là, Arlequin fait comprendre à Iphicrate que pour se prétendre maître, il faut qu’au moins une personne reconnaisse son autorité, et puisque ce n’est plus le cas, ce dernier ne peut plus être considéré en tant que tel.    Ainsi, dans l’extrait de la première scène, Arlequin a largement réussi à se déclarer indépendant. Pourtant, l’arrivé d’un nouveau personnage dans la deuxième scène va encore plus marquer cet affranchissement.    L’arrivé de ce nouveau personnage au début de la scène suivante va nettement influencer les personnages. Tout d’abord, les didascalies indiquent que Trivelin va commencer par faire désarmer Iphicrate avant de donner l’épée à Arlequin : l’épée constitue une métaphore, c’est le pouvoir, la domination qu’il prend des mains du premier pour la mettre dans celles du second. De même, apprenant qu’Arlequin n’a pas vraiment de nom, il va lui proposer d’échanger son nom avec Iphicrate, pour corriger Iphicrate de son orgueil. Trivelin montre aux deux autres personnages la réalité de l’île, il vient mettre un point final à l’asservissement du valet et faire comprendre à Iphicrate que son rôle de maître n’est plus.     Ainsi cette inversion des rôles est bénéfique pour le valet mais est dramatique pour le maître, Arlequin est désormais libre et ne vois une arriver une vie sans mauvais traitement, alors que Iphicrate arrive au bas de l’échelle social et va comprendre ce qu’a vécu son valet par le passé.

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