Comment le personnage de Matamore confère-t-il à l'extrait proposé une tonalité nettement comique ?
Fiche : Comment le personnage de Matamore confère-t-il à l'extrait proposé une tonalité nettement comique ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oceaneroum • 25 Février 2018 • Fiche • 1 111 Mots (5 Pages) • 1 344 Vues
Lecture analytique n°1
Introduction :
L’Illusion comique (1636) succède à cinq comédies, une tragi-comédie (Clitandre, 1630-1631) et une tragédie (Médée, 1635, qui vaut à Corneille une pension de Richelieu), et précède immédiatement Le Cid (1636-1637), pièce suivie de la fameuse Querelle du Cid où interviendra la jeune Académie française. L’Illusion comique, perçue d’abord comme un divertissement, obtient aussitôt le succès. Aujourd’hui la pièce connaît un regain d’intérêt, de la part des gens de théâtre et du public qui la considèrent entre autres comme une défense du métier de dramaturge et de l’acteur. Elle tire son intérêt d’une part de son sujet, d’autre part de la richesse de son écriture.
Si l’on s’en tient maintenant à l’acte II, dans l’extrait étudié de la scène 2, Matamore, encore une fois provoqué par Clindor, s’enfle de mots, se fait le maître du monde et de la belle Isabelle.
Lecture extrait
Problématique : Comment le personnage de Matamore confère-t-il à l'extrait proposé une tonalité nettement comique ?
D’où vient le plaisir du spectateur, à entendre le truculent Matamore ? (Corneille utilise les ressources du théâtre comique)
Plan : - 1er partie : Des personnages comiques
- 2eme partie : La métamorphose de Matamore
I Des personnages comiques (qui appartiennent à la tradition théâtrale).
1 Matamore, le soldat fanfaron
Corneille inscrit son personnage dans une tradition littéraire qui remonte à l’antiquité, celle soldat fanfaron, un des personnages les plus anciens du théâtre comique occidental. Quant au nom Matamore, d’origine espagnole, il est celui d’un saint espagnol (Saint Jacques de Compostelle), surnommé Santiago Matamoros (le dompteur de Mores)célèbre pour son héroïsme militaire. Corneille crée son personnage dans le contexte de la guerre de trente ans (1618-1648), période où tourner en dérision un héros espagnol permettait d’être apprécié. Par ailleurs, Matamore est un personnage conforme au type littéraire : les événements démentent à chaque fois ses vantardises.
- Il se prétend une incarnation de Mars et du dieu Amour : v.237, 243…
- Il prétend avoir triomphé sur les batailles du monde entier, or il s’épouvante au moindre bruit :
- Le héros s’identifie à la mort elle-même, v.248, mais renonce à se battre avec Clindor.
- V.250 il occupe bruyamment la scène. (allitérations en « r »
- Il prétend qu’aucune femme ne peut lui résister mais Isabelle lui préfère Clindor. Et même quand il endosse le rôle de l’amant, il continue à s’exhiber :regarde
Matamore se donne en spectacle, il joue un rôle et jongle avec les mots (pour le plus grand plaisir du spectateur)
2 Le couple maître valet (une autre ressource du théâtre comique)
. Clindor, un insolent valet, un spectateur indulgent
Dans ses répliques apostrophe Matamore sur le mode de l’outrance Après tant de beaux faits
Il le provoque : N’êtes vous point lassé…/Et vous faut-il encore quelques nouveaux lauriers ?
Souligne la tendance de son maître à être dans l’illusion : vous rêvez
Son rôle consiste par conséquent à faire parler Matamore, à lui permettre de jouer un personnage qu’il n’est pas, autrement dit à être acteur que Clindor regarde avec indulgence. :..
. Matamore un maître impuissant
Il répond aux provocations de son valet par des rodomontades ( propos vantardises, attitudes prétentieuses) :
Explose de colère :
Injurie : poltron, traître et pour finir Veillaque ( apostrophe en position de rejet, injure plus violente que les deux autres))
Formule le projet de le tuer : Je vais t’assassiner ….regards, mais le mot qui suit Toutefois, trahit une hésitation.
II-La métamorphose de Matamore (2ème ressource du théâtre comique utilisée par Corneille)
1) Un double visage guerrier/amant
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