Comment La Fontaine fait-il, dans ses trois fables, une critique politique de son époque ?
Commentaire de texte : Comment La Fontaine fait-il, dans ses trois fables, une critique politique de son époque ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Asaëlle Fdz • 21 Mars 2019 • Commentaire de texte • 972 Mots (4 Pages) • 3 151 Vues
Corpus de français
Pb : Comment La Fontaine fait-il, dans ses trois fables, une critique politique de son époque ?[pic 1]
Jean de La Fontaine a la volonté de prôner la justice et la liberté, il réécrit donc des fables, datant de l’Antiquité comme celle d’Esope, et porte ce genre à son paroxysme. Dans ce corpus, nous allons étudier trois textes du fabuliste Jean de La Fontaine, publiées dans le recueil Fables en 1668, « Le Loup et l’Agneau », « Les Animaux malades de la peste » et « Les Obsèques de la Lionne ». Il s’agira ici de se demander comment La Fontaine fait-il, dans ces trois textes, une critique de son époque ? Dans un premier temps, nous étudierons la critique du pouvoir et de la justice, puis dans un second temps, l’hypocrisie de la Cour à l’époque de l’auteur.
Premièrement, dans ces poèmes, La Fontaine dénonce le fonctionnement de sa société où les personnes dites puissantes s’accaparent le pouvoir et méprise le peuple, c’est-à-dire le Tiers-Etat. Dans « Le Loup et l’Agneau », la morale, qui se situe au début de la fable : « La raison du plus fort est toujours la meilleure : / Nous l’allons montrer tout à l’heure. » (l.1-2), critique la justice par cette antiphrase. L’Agneau personnifié par le discours direct, représente le peuple innocent et faible, au contraire du Loup qui évoque le Roi, apparait comme cruel et haineux par les champs lexicaux suivants : « plein de rage » (l.8), « colère » (l.11) ou « je me venge » (l.26). Dans cette fable, le procès est déjà réglé et la peine décidée sans que l’Agneau ne puisse ce défendre, le temps de parole est inéquitable. Dans le texte suivant : « Les Animaux malades de la peste », une situation similaire est présentée : un procès faussé a lieu. Le Lion symbolise le Roi et les autres carnivores, de l’accumulation au vers 45 : « Du tigre, ni l’ours, ni des autres puissants », la Noblesse. Ils se substituent en juges partiaux grâce au champ lexical du droit : « tint conseil » (l.15), « accuse » (l.31) ou « justice » (l.32) qui jaugent l’Ane, le seul herbivore présent dans cette fable, qui incarne le peuple. Et pour finir, « Les Obsèques de la Lionne » La Fontaine use d’ironie violente envers les courtisans : « rugir en leurs patois » (l.16), le patois, langue populaire constate avec le strict règlement concernant les bonnes manières de la Cour. Ainsi La Fontaine dénonce leur manque de délicatesse mais aussi leurs us et coutumes. Il critique aussi le pouvoir et plus particulièrement la naïveté du Roi, esclave de la flatterie. La Fontaine critique la naïveté du roi : à la fois parce qu’il croit un « songe », mais également parce qu’il croit le « mensonge » des courtisans. Les mots sont mis à la rime : « Amusez les Rois par des songes, / Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges, / Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, / Ils goberont l’appât, vous serez leur ami. ». Il critique également, plus que l’absolutisme lui-même (qui est le régime de Louis XIV, le roi Soleil), la violence et la cruauté : quand le roi s’adresse au Cerf, il le fait de manière dépréciative, en l’appelant « chétif hôte des bois ». Ainsi, il met en avant sa puissance et sa force. Il le condamne au supplice : « venez Loups, / Vengez la Reine, immolez tous / Ce traître » (c’est l’aspect christique du cerf). Même la Reine est définie par sa cruauté, puisqu’elle a assassiné sa femme et son enfant (« la Reine avait jadis / Étranglé sa femme et son fils »). Or, le Prince doit être « éclairé », il doit éclairer le monde : pour cela il ne doit pas se laisser aller à la flatterie, il ne doit pas croire les superstitions (le roi Lion veut « immoler » le Cerf aux « mânes » de son épouse défunte »). Au contraire, il doit juger selon la raison. C’est aussi cela la morale (implicite donc) du texte.
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