Candide, Voltaire

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I. Introduction

Candide ou l’optimisme est un conte philosophique écrit en 1759 par Voltaire. Cette œuvre fait part d’une expérience humaine à la fois riche et variée, d’une réflexion philosophique approfondie mais aussi d’un art littéraire allant jusqu’à l’innovation.

Afin d’éviter la censure de son livre, Voltaire présente son œuvre comme étant une traduction d’un livre allemand écrit par un certain Docteur Raphl.

A. Le contexte philosophique et historique

Le contexte philosophique :

Candide s'inscrit dans un débat important du XVIIIème siècle sur le fatalisme et l'existence du Mal.            

Voltaire s’oppose aux idées du philosophe Leibniz au sujet de Dieu ainsi qu’à ses deux théories : le principe de raison suffisante et l’enchainement nécessaire des évènements.                                                                                            Le principe de raison suffisante est un principe expliquant que rien n’est dû au hasard. Pour ce philosophe, il n’y a pas d’effets sans cause. Cette croyance était à la mode à l’époque et beaucoup de gens y croyait, on l’appelait l’optimisme leibnizien.                                                                                                                     Sa deuxième idée est l’harmonie préétablie: cette théorie est proposée dans le but de comprendre comment les choses sont reliées dans le monde.                    En effet, pour Leibniz, Dieu est parfait même si le monde qu’il a créé ne l’est pas. Le mal existe mais il est compensé par un bien infiniment grand.

Voltaire n’adhère pas à sa philosophie, il voit ces théories comme un encouragement au fatalisme. Il oppose à cet optimisme leibnizien, une vision plus profonde sur le monde et ses imperfections. Il explique, notamment dans ses lettres philosophiques une confiance envers l'homme qui est capable d'améliorer sa propre condition. C'est d’ailleurs le sens de la dernière phrase de Candide : « Il faut cultiver notre jardin. »

Dans Candide, il s'attaque ouvertement à la philosophie de Leibniz grâce à Pangloss, un défenseur ridicule de sa philosophie. La critique de l'optimisme est le principal thème du conte : chacune des aventures de Candide veut nous montrer que l'on a tort de penser que notre monde est le meilleur des mondes possibles.

Le contexte historique :

Lors de la parution de Candide, deux évènements bouleversent la vie de l’auteur :                                                                                                                                                                        Le début de la guerre de Sept ans et le tremblement de terre à Lisbonne en 1755 : ce phénomène bouleverse l’Europe au XVIIIème siècle.

Ce tragique évènement est d’ailleurs présent dans Candide au chapitre 5 et 6.      

Il nous fait une description du tremblement de terre au chapitre 5 :  

« À peine ont-ils mis le pied dans la ville en pleurant la mort de leur bienfaiteur qu’ils sentent la terre trembler sous leurs pas, la mer s’élève en bouillonnant dans le port, et brise les vaisseaux qui sont à l’ancre. Des tourbillons de flammes et de cendres couvrent les rues et les places publiques ; les maisons s’écroulent, les toits sont renversés sur les fondements, et les fondements se dispersent ; 30 000 habitants de tout âge et de tout sexe sont écrasés sous des ruines, Le matelot disait en sifflant et en jurant : « Il y aura quelque chose à gagner ici.- Quelle peut-être la raison suffisante de ce phénomène ? Disait Pangloss. - voici le dernier jour du monde ! »

A la suite de ces évènements, Voltaire dira  dans son Essai sur l’histoire général publié en 1756 que « Presque toute l’histoire est une suite d’atrocités inutiles.»

B. Le mouvement des Lumières

Le principal objectif de ce mouvement du XVIIIème siècle est donc d’instruire le peuple à travers la théorie du savoir pour tous.  Ils veulent faire avancer la réflexion en critiquant et en condamnant certaines idées de l’époque.                                                  

Candide fait partie de ce mouvement littéraire.

L’année précédant la publication de Candide, l’Encyclopédie à laquelle a participé Voltaire connaît un coup d’arrêt par le retrait du privilège royal et la condamnation prononcée par le Parlement de Paris. Voltaire a donc réussi à trouver une façon de continuer à transmettre les idées des Lumières en publiant anonymement Candide. Son but est amplement atteint car grâce au succès de son livre Voltaire a réussi  à toucher presque tous ceux qui savaient lire au lieu de ne toucher qu’une élite fortunée et cultivée comme le faisait l’Encyclopédie.

Voltaire aborde des thèmes qui sont récurrents chez les Lumières comme :

-la tolérance religieuse (par ex un cordelier qui viole Cunégonde au chapitre 10 et des jésuites qui tuent des personnes au chapitre 14)

-la recherche du bonheur (par ex  avec l’Eldorado qui reprend cette idée de bonheur au chapitre 17-18)

-l’abus de pouvoir (par ex avec l’esclave que rencontre Candide au chapitre 19. Celui-ci c’était fait couper la jambe gauche et la main droite par son maître)

C. L’auteur : Voltaire

Voltaire de son vrai nom François Marie Arouet est un écrivain et  philosophe des Lumière du XVIIIème siècle.                                                                                                  Suite au succès de sa tragédie Œdipe, Voltaire est reçu à la cour. Mais il est par la suite contraint de s’exiler en Angleterre à cause d’un conflit avec un chevalier de Rohan. A son retour en France, Voltaire écrit de nombreuses œuvres et est nommé historiographe du roi Louis XV. Un an plus tard, il est élu à l’Académie française.                                                                                                               Il va une nouvelle fois quitter la France pour s’installer à Berlin suite à la mort de sa maîtresse Emilie du Châtelet dont il sera beaucoup affecté.                                Il part après en Suisse où il commence à mener son combat au côté des Lumières. Il collabore notamment dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et écrit des contes philosophiques.                                                                                                   De nouveau retour en France, Voltaire va prendre la défense de Jean Calas et du chevalier de la Barre qui sont tous deux victimes d’intolérance religieuse.

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