Bohémiens en voyage /Charles Baudelaire
Commentaire de texte : Bohémiens en voyage /Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Saju • 8 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 172 Mots (5 Pages) • 414 Vues
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Introduction :
Poète français du 19ème siècle, Charles Baudelaire était particulièrement
excentrique dans ses œuvres. Son recueil de poèmes le plus connu, Les Fleurs du
Mal, paru en 1857, provoqua de nombreuses polémiques quant aux thèmes qu'il
développait, jugés immoraux. Baudelaire y cultive les images du laid et le goût
des paradoxes. Bohémiens en voyage, sonnet extrait de la section Spleen et Idéal,
décrit une caravane de bohémiens qui passe, le poète semblant s'identifier à ce
peuple en marge de la société, tout comme lui.
(Lecture du texte)
Nous pouvons ainsi nous demander en quoi Charles Baudelaire met en relief la
dualité du peuple nomade et par la même occasion du poète ? Nous pouvons
distinguer deux mouvements dans ce poème. Premièrement, nous étudierons,
des vers 1 à 8, la peinture des bohémiens marginaux. Secondement, nous verrons
en quoi ce peuple est élu des vers 9 à 14.
I – Peinture des bohémiens marginaux (1-8)
Périphrase vers 1, qui désigne bohémiens, confère au groupe un caractère
mystérieux et sacré. Le mot ’tribu’ indique une communauté primitive qui a
sa propre histoire, son propre fonctionnement. L’adjectif « prophétique »
rappelle les pouvoirs de voyance attribués aux bohémiens (lire l’avenir dans
les lignes de la main, par exemple).
Épithète dite ‘’homérique’’ de ‘tribu’ permet au poète d’anoblir les
bohémiens. La métonymie avec “aux prunelles ardentes” renvoie à plusieurs
caractéristiques attribuées aux tziganes : le feu de la passion qui les
animeraient, mais également un don de double vue qui leur permettrait la
divination.
Périphrase verbale au vers 2 met l’accent sur la route et permet de créer une
image mentale des bohémiens sur le chemin. L’enjambement ajoute à la
dynamique du groupe, illustre ce mouvement.
Participe présent (v. 2) marque une action simultanée, ajoutant à l’idée de
dynamisme, de mouvement, ainsi que l’enjambement qui accélère
davantage le rythme. L’idée de mouvement est prégnante dans le texte. Il
s’agit de décrire ce peuple et la description passe par l’idée de déplacement,
de voyage.
Animalisation des bohémiens avec notamment “ses petits” au vers 2 et
“mamelles pendantes” au vers 4 met en avant l’étrangeté de cette tribu, son
caractère primitif. Et, peut-être, ainsi le regard négatif que porte la société
sur eux.
Opposition de connotation et de sonorités. En effet, la connotation
méliorative de “trésor” s’oppose à celle péjorative de “mamelles pendantes”
qui non seulement s’emploie pour des animaux, mais décrit également
quelque chose de disgracieux. D’ailleurs les sonorités dures en ‘tr’, ‘pr’, ‘r’
s’opposent aux sonorités douces, liquides en ‘m’ et en ‘L’.
Compléments circonstanciels de lieu “sous leurs armes luisantes” au vers 5
et “le long des chariots où les leurs sont blottis” au vers 6 permettent de
préciser et de compléter le tableau. On situe les chariots avec femmes et
enfants qui étaient animalisés, on y ajoute les armes et les hommes à
l’extérieur qui avancent. Cela reflète toujours une idée de mouvement.
Complément circonstanciel de manière “à pied” nous indique que la
déambulation est lente. De +, participe présent “promenant sur le ciel des
yeux appesantis” montre qu’il y a double déambulation, en même temps que
les bohémiens se déplacent, leurs yeux se
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