Avertissements et provocations de Dom Juan au Ciel
Étude de cas : Avertissements et provocations de Dom Juan au Ciel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hmn No • 31 Décembre 2016 • Étude de cas • 1 867 Mots (8 Pages) • 3 634 Vues
DM de Français
1/ Dom Juan fait l’objet de nombreux avertissements du Ciel. Dès le début dans la scène 2 de l’acte II, Sganarelle lui dit ce qu’il pense : « c’est une méchante raillerie que de se moquer du Ciel, et que les libertins de font jamais une bonne fin ». Dans l’acte I à la scène 3, Done Elvire va le prévenir que « le même Ciel dont tu te joues me saura venger de ta perfidie ». Après avoir été sauvé de la noyade dans la scène 1 de l’acte I, Sganarelle va rappeler à Dom Juan sa chance d’avoir « échappés d’un péril de mort » et il va inciter son maitre à « rendre grâce au Ciel de la pitié qu’il a daigné prendre ». Sganarelle ne sera pas le seul à le prévenir, dans la courte scène 5 de l’acte II, la ramée va prévenir Dom Juan qu’il est recherché par 12 hommes armés. Plus tard dans la pièce dans la scène 5 de l’acte III, la statue du Commandeur fait un signe de tête, ce mouvement n’a rien de réel, et remet Dom Juan, encore une fois, à sa place d’homme mortel. Son père va aussi tenter de le corriger et anticipe le Courroux du Ciel : « je saurai, plus tôt que tu ne penses, mettre une borne à tes dérèglements, prévenir sur toi le courroux du Ciel ». Seulement deux scènes après, c’est cette fois Done Elvire qui va le prévenir, en effet elle dit que « ce même Ciel […] sa colère redoutable est prête de tomber sur vous » et tenter de l’amener à se repentir : « Sauvez-vous, je vous prie, ou pour l’amour de vous, ou pour l’amour de moi ». De nouveau deux scènes plus tard, la statue du commandeur va l’inviter « à venir demain souper avec [lui] » et lui rappelle qu’il est « conduit par le Ciel ». Le dernier avertissement sera le spectre à la scène 5 de l’acte V qui l’invite deux fois à se « [jeter] vite dans le repentir ».
Don Juan semble ne pas voir les avertissements du Ciel ou du moins il semble les ignorer jusqu’à la fin. On remarque une gradation dans les intermédiaires du Ciel. Les avertissements sont d’abord transmis par des personnes humaines tels que Sganarelle, Elvire ou encore Dom Louis puis à la fin les avertissements se précisent encore plus par le spectre et la statue du commandeur. Ces avertissements l’invitent au repentir et lui annoncent le châtiment final.
Don Juan par ce dédain des avertissements du Ciel nous laisse croire qu’il est complètement athée. C’est une personne matérialiste qui croit que « deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit » ; il refuse le surnaturel de ce fait.
2/ Les provocations de Dom Juan sont présentes toute la pièce. Tout d’abord, il a épousé Elvire qui était dans un couvent. Il a en effet « [forcé], dans sa passion, l’obstacle sacré d’un convent, pour mettre Done Elvire en sa puissance ». Il l’a ensuite abandonné pour aller séduire d’autres jeunes femmes. L’éloge de l’inconstance dans la scène 2 de l’acte I révèle son libertinage. Dans la scène 3 de l’acte I, Dom Juan va se moquer du Ciel en disant qu’il lui « ai venu des scrupules » sur le fait qu’il « ai dérobée [Done Elvire] à la clôture d’un convent » alors qu’en réalité il ne songe qu’à « l’exécution de [son] entreprise amoureuse ». Dans la scène 2 de l’acte II, il blasphème le Ciel en disant que c’est le Ciel qui la « conduit ici tout exprès pour empêcher ce mariage », il est en effet en train de promettre le mariage à Charlotte qui a déjà été elle-même promise à Pierrot. Dans la scène 4 de l’acte II, on voit que Dom Juan ne voit aucun souci à proposer le mariage à deux femmes en même temps. Ce qui appuie l’idée qu’il ne respecte aucunement le lien sacré du mariage. Dans la scène 2 de l’acte III, Dom Juan provoque encore le Ciel en incitant le pauvre au blasphème, et continue en détournant la formule « par l’amour de Dieu » en « par l’amour de l’humanité ». Ce libertin ira même jusqu’à inviter à souper le Commandeur qu’il a tué dans la scène 5 de l’acte III. Dom Juan joue l’hypocrite dans la scène 1 de l’acte V et mentira à son père en lui faisant croire son repenti. Il continuera dans cette hypocrisie dans la scène 3 de l’acte V en mentant à Don Carlos qu’il « [obéit] à la voix du Ciel ».
Dom Juan provoque constamment le Ciel, que ce soit par un libertinage de mœurs : il est constamment en train de rechercher sa satisfaction personnelle, il enchaine les conquêtes sans se soucier des conséquences ; soit par un libertinage religieux : il est matérialiste, il ne croit qu’en l’arithmétique ; ou encore par un libertinage social : il ne respecte pas son père et ira jusqu’à souhaiter sa mort dans la scène 5 de l’acte IV «Eh ! mourez le plus tôt que vous pourrez, c’est le mieux que vous puissiez faire. Il faut que chacun ait son tour, et j’enrage de voir des pères qui vivent autant que leurs fils ». Ce libertin ne respecte aucunes valeurs et de ce fait il attire le courroux du Ciel.
3/
La pièce de théâtre de Molière Dom Juan a créé une vive polémique, du fait que le personnage de Dom Juan bouscule toutes les règles établies, c’est un libertin tout autant de mœurs, religieux ou encore social. C’est pourquoi nous allons voir si « Dom Juan, impie ou athée ? ». Dom Juan sera tout d’abord analysé sur le plan de son athéisme puis sur le fait qu’il soit impie pour ensuite voir qu’il semble mener un combat contre Dieu.
Au premier abord, Dom Juan parait être un personnage athée. Avant même qu’il n’entre sur la scène, Sganarelle va le présenter, il dira de lui que c’est « le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc, un Hérétique, qui ne croit ni Ciel, ni saint, ni enfer ». Par cette énumération gravative, Sganarelle peint un portrait de son maître athée. Les personnes qu’il rencontrent comme Done Elvire et son père, convaincus de son athéisme vont tenter de l’amener à la repentance mais Dom Juan se moquera de son père dans la scène 1 de l’acte V en lui faisant croire son repenti. Par cela, il prouve qu’il ne suit les principes religieux.
...