Aux ouvriers qui lui demandaient de le conduire vers la vérité, Boris Pasternak répondit : <
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Par sandragui • 11 Juin 2018 • Dissertation • 1 081 Mots (5 Pages) • 1 498 Vues
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DISSERTATION
Sujet :
Aux ouvriers qui lui demandaient de le conduire vers la vérité, Boris Pasternak répondit : <> En vous appuyant sur le corpus et de vos lectures, vous direz si l'écrivain doit jouer un rôle sociale et politique.
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Face aux évènements historiques de son époque, l’écrivain, comme tout intellectuel réagit et a son opinion. Le poète Evgueni Evtouchenko relate dans Autobiographie Précoce l'anecdote suivante aux ouvriers qui lui demandaient de les << conduire vers la vérité >>, Boris Pasternak répondit : << L'écrivain est comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent mais qui n'a le pouvoir de conduire personne >>. Ainsi ces propos indiquent que B. Pasternak ne désire pas s'engager à travers ses écrits. On peut alors se demander si comme lui, d'autres auteurs ont choisi la neutralité dans leurs œuvres ou si, au contraire, ont délibérément choisi d'influencer leur société ?
Dans un premier temps, il convient donc d'envisager l’écrivain, comme un homme sensible qui, tel << un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent >> réagit à toutes les influences, toutes les émotions, tous les sentiments, sans pour autant chercher à évoquer ses opinions ni à vouloir influencer autrui. Bien qu'il ressente toutes sortes d'émotions face aux évènements de la société, l'auteur n'a le pouvoir de << conduire personne >> c'est-à-dire qu'il ne peut influencer ses contemporains. Il ne faut pas oublier que Boris Pasternak a évolué dans une URSS qui connaissait, en cette première partie du XXème siècle, une situation politique tendue avec une censure quasi-totale sur les artistes. Aussi, outre son choix personnel de non-engagement, Boris Pasternak a pu être contraint d'être simple témoin de son temps par la crainte de représailles ou de censure. Pasternak refuse même un Prix Nobel de l'Académie Suédoise en 1958, par peur de lourdes sanctions le menaçant lui, ainsi que ses proches. Il ne pouvait donc promettre à ces ouvriers de les << conduire vers la vérité >>.
D'autres auteurs ont, comme lui, choisi de ne pas faire apparaître dans leurs œuvres quelque engagement, notamment des poètes comme Baudelaire qui voit l'écriture comme un art. Il rejoint alors le mouvement qui prône l'Art pour l'Art : produire dans un but essentiellement esthétique. Flaubert dira même que << le but de l’Art, c'est le beau avant tout >>. Baudelaire sera réputé pour être l'exemple type de l'auteur non-engagé, Sartre estimera même que le destin de ce dernier est un échec à cause de son refus total de s'engager et même si Baudelaire s'est exprimé en faveur de la modernité, c'est seulement pour l'esthétisme et non pas dans une démarche revendicatrice. Par cet aspect des choses, les poètes ressemblent aux auteurs de biographies ou de romans qui désirent évoquer des faits pour les uns et des sentiments pour les autres sans pour autant désirer convaincre le lecteur. Toutefois, l'expression << un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent >> sortie de son contexte ne peut-elle pas être interprétée, comme l'idée d'un homme qui retranscrit dans son œuvre ses émotions, ses opinions, ressenties à la suite d’évènements ?
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Par sandragui • 11 Juin 2018 • Dissertation • 1 081 Mots (5 Pages) • 1 498 Vues
DISSERTATION
Sujet :
Aux ouvriers qui lui demandaient de le conduire vers la vérité, Boris Pasternak répondit : <
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Face aux évènements historiques de son époque, l’écrivain, comme tout intellectuel réagit et a son opinion. Le poète Evgueni Evtouchenko relate dans Autobiographie Précoce l'anecdote suivante aux ouvriers qui lui demandaient de les << conduire vers la vérité >>, Boris Pasternak répondit : << L'écrivain est comme un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent mais qui n'a le pouvoir de conduire personne >>. Ainsi ces propos indiquent que B. Pasternak ne désire pas s'engager à travers ses écrits. On peut alors se demander si comme lui, d'autres auteurs ont choisi la neutralité dans leurs œuvres ou si, au contraire, ont délibérément choisi d'influencer leur société ?
Dans un premier temps, il convient donc d'envisager l’écrivain, comme un homme sensible qui, tel << un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent >> réagit à toutes les influences, toutes les émotions, tous les sentiments, sans pour autant chercher à évoquer ses opinions ni à vouloir influencer autrui. Bien qu'il ressente toutes sortes d'émotions face aux évènements de la société, l'auteur n'a le pouvoir de << conduire personne >> c'est-à-dire qu'il ne peut influencer ses contemporains. Il ne faut pas oublier que Boris Pasternak a évolué dans une URSS qui connaissait, en cette première partie du XXème siècle, une situation politique tendue avec une censure quasi-totale sur les artistes. Aussi, outre son choix personnel de non-engagement, Boris Pasternak a pu être contraint d'être simple témoin de son temps par la crainte de représailles ou de censure. Pasternak refuse même un Prix Nobel de l'Académie Suédoise en 1958, par peur de lourdes sanctions le menaçant lui, ainsi que ses proches. Il ne pouvait donc promettre à ces ouvriers de les << conduire vers la vérité >>.
D'autres auteurs ont, comme lui, choisi de ne pas faire apparaître dans leurs œuvres quelque engagement, notamment des poètes comme Baudelaire qui voit l'écriture comme un art. Il rejoint alors le mouvement qui prône l'Art pour l'Art : produire dans un but essentiellement esthétique. Flaubert dira même que << le but de l’Art, c'est le beau avant tout >>. Baudelaire sera réputé pour être l'exemple type de l'auteur non-engagé, Sartre estimera même que le destin de ce dernier est un échec à cause de son refus total de s'engager et même si Baudelaire s'est exprimé en faveur de la modernité, c'est seulement pour l'esthétisme et non pas dans une démarche revendicatrice. Par cet aspect des choses, les poètes ressemblent aux auteurs de biographies ou de romans qui désirent évoquer des faits pour les uns et des sentiments pour les autres sans pour autant désirer convaincre le lecteur. Toutefois, l'expression << un arbre dont les feuilles bruissent dans le vent >> sortie de son contexte ne peut-elle pas être interprétée, comme l'idée d'un homme qui retranscrit dans son œuvre ses émotions, ses opinions, ressenties à la suite d’évènements ?
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