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Apollinaire Alcools

Dissertation : Apollinaire Alcools. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 329 Mots (10 Pages)  •  483 Vues

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Guillaume de Apollinaire de Kostrowitzky, dit Apollinaire est aujourd’hui considéré comme l’héritier du symbolisme et le précurseur du surréalisme. Tout au long de sa vie, il fut entouré de grands noms de la poésie, de la littérature et d’autres artistes, ce qui nous conforte dans l’idée qu’Apollinaire était un grand poète également. Ainsi, à propos de son recueil Alcools, paru en 1913, l’auteur nous évoque sa principale source d’inspiration : « Ce n’est pas la bizarrerie qui me plaît, c’est la vie ; et quand on sait voir autour de soi, on voit les choses les plus curieuses et les plus attachantes. » Il nous semble intéressant de savoir dans quelle mesure cette phrase éclaire la lecture des poèmes du recueil et des œuvres du parcours associé. La notion de vie est d’ailleurs centrale dans cette déclaration ; c’est ce qui peut amener le lecteur à se demander comment Apollinaire réussit à retracer sa vie dans un recueil. Après avoir analysé le fait que la vie en général et en particulier celle de l’auteur est très représentée dans son recueil, nous verrons que cette vie, aussi banale qu’elle soit, est, par le biais de l’écriture, de la personnalité et de l’imaginaire modernes et uniques de l’auteur, métamorphosée.

Il est vrai que la notion de vie est très présente dans Alcools et notamment le parcours de vie de l’auteur lui-même, qui est assez riche malgré sa courte durée de vie. En effet, Guillaume Apollinaire utilise souvent les riches expériences de sa vaste vie dans les poèmes qu’il a écrits, et en particulier les expériences amoureuses, souvent malheureuses pour lui. On constate dans le recueil Alcools que l’auteur fait souvent face à des histoires amoureuses qui ne lui apportent pas forcément le bonheur de l’amour et qui s’accumule au fil des années de son existence. Les regrets, les rancœurs et les complaintes dû aux femmes sont au cœur de nombreux poèmes du recueil de 1913. Dans les poèmes du cycle « Rhénanes », c’est l’histoire affective entre lui et une jeune femme du nom de Annie Playden qui est illustrée et qui offre au lecteur les différentes formes des sentiments que l’homme a traversé. D’ailleurs, le titre du cycle de poèmes constitue à lui-même une forme de regret qui s’apparente donc à du malheur car « Rhénanes » est un titre choisi intentionnellement par Apollinaire car relatif au Rhin, l’un des fleuves les plus connus d’Allemagne ce qui renvoie directement à la nationalité de son amour passé. Par la suite, c’est son histoire avec une certaine Marie Laurencin qui est mise en évidence dans le poème « Le Pont Mirabeau ». L’auteur entretient alors une relation tumultueuse avec l’artiste peintre qui se termine très mal. Dans les vers « Sous le pont Mirabeau coule la Seine/Et nos amours/Faut-il qu’il m’en souvienne/La joie venait toujours après la peine », on peut constater que l’auteur préfèrerait clairement oublier son amour pour son ancienne bien-aimée plutôt que de revivre les disputes incessantes qui lui provoquait donc de « la peine ». Il montre également une forme de regret et une forme d’écœurement à cause de la répétition présumée par « toujours » de ses querelles. En décrivant ses histoires amoureuses qui se suivent et se ressemble, l’auteur renforce la notion de vie quotidienne par l’intermédiaire de la répétition des mêmes sentiments et par l’instauration par exemple dans « Le Pont Mirabeau », d’un cadre urbain.

En effet, Apollinaire utilise également un cadre bien particulier qu’est le cadre urbain lorsqu’il rédige ses expériences multiples de vie dans ses poèmes en plus du thème de l’amour perdu. La poésie de la ville est assez commune et Apollinaire aime beaucoup la ville dans toutes ses formes, dans une forme qui le fascine comme dans la forme qui l’ennui. Dans le poème liminaire du recueil Alcools, « Zone », le lecteur assiste à la description de la ville de Paris, tellement fascinante qu’Apollinaire la considère comme une personne à part entière. Par exemple, dans les vers « A la fin tu es las de ce monde ancien/Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin », l’auteur s’adresse au symbole de l’architecture française moderne comme si en effet, elle était une véritable personne en lui attribuant des sentiments tels que l’ennui, de l’antiquité dans cette situation et une fonction humaine, d’un métier de meneur, de responsable qui est « la Bergère ». Cela montre que le poète s’intéresse donc apprécie forcément la ville. Il est de même dans le poème de « La Chanson du Mal-aimé », où le lecteur assiste de nouveau, dans les cinq dernières strophes, à la description de sa ville fétiche. C’est dans les vers « J’erre à travers mon beau Paris/Sans avoir le cœur d’y mourir » que cette fois-ci, on assiste à une représentation un peu moins joyeuse de la ville car on voit l’écrivain moins réconforté par cette dernière, un peu plus ennuyé, errant seul dans la ville. Le vocabulaire choisi est assez fort et ramène une nouvelle fois à la souffrance de l’auteur. Dès lors, on voit que l’auteur progresse dans sa vie, après avoir sombré, en ayant un lien fort avec la ville qui lui est bientôt familière et il s’en sert pour retranscrire des émotions fortes tels que la souffrance, le regret des amours passées mais également le regret du temps qui passe.

Enfin, le poète expérimente un topos poétique, comme bien d’autres poètes avant lui, qui est le temps qui passe dans la vie et en le renouvelant par la même occasion. Cette expression est plus communément appelée par sa traduction latine originelle « Tempus Fugit » qui depuis sa création est apprécié, privilégié et utilisé par, dans un premier temps, les poètes du Moyen-âge tel que François Villon, puis la suite par les poètes de la Renaissance tel que Du Bellay et enfin par de nombreux poètes du 19ème siècle notamment Alphonse de Lamartine par le biais par exemple de son poème « Le Lac » de son recueil Méditations poétiques de 1820. L’exemple du poème « Le Lac » est intéressant et notamment les vers « L’homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; / Il coule, et nous passons ! ». On remarque ici que le romantisme fait en effet de la fuite du temps, un thème privilégié qui est décrit avec une douce mélancolie alors que on l’appréhende tant. L’amour est ici imagé par le biais de métaphores avec des connotations du champs lexical de l’eau en référence au titre du poème. Par la suite, c’est Apollinaire par l’intermédiaire de ses poèmes, du recueil Alcools, sur le thème de l’automne tel que « Automne Malade ». En effet, dans ce poème, on retrouve le thème de la fuite du temps, thème traditionnel de la poésie

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