Apollinaire, Alcools
Commentaire de texte : Apollinaire, Alcools. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Amélie Rey • 25 Mars 2019 • Commentaire de texte • 1 248 Mots (5 Pages) • 952 Vues
Lecture analytique
Alcools, Apollinaire
Apollinaire est considéré comme le précurseur du surréalisme mais aussi du chantre de la modernité. Il propose une nouvelle esthétique lié à la réunion d’élément hétéroclites. La poésie n’est plus sélective ni dans son vocabulaire, ni dans ces thème, ni dans son ordonnancement. La poésie accepte désormais le chaos et l’insignifiant. Alcools est son 1er recueil de vers. Il regroupe des vers très divers écrit entre 1898 et 1913, ce qui les réunit cependant c’est le sens très particulier qu’il donner à la poésie. Elle est pour lui une ivresse « Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers ». Le poème « Nuit et Rhénane » appartient au cycle des « Rhénanes ». Ces 9 poèmes sont inspirés par le séjour d’Apollinaire en Allemagne. C’est une court pièce lyrique où se mêlent du vin et de l’amour qui fait allusion à son amour malheureux pour Annie Plaijden. Il parle dans ce texte d’une nuit où il est allé noyer son chagrin dans une taverne.
Problématique : Comment cette réalité prosaïque devient-elle poétique ?
I] Création d’un monde onirique.
a) L’ivresse.
- Hypallage du vers 1. Le vin trembleur montre la vision trouble du poète e suggère l’idée que la réalité chancelle sous les effets de l’alcool.
- Le txt suit le tps suspendue de la contemplation du feu et de la rêverie du poète comme le note le présent d’énonciation.
- Le vin renvoie aussi au titre du recueil. La brûlure du vin rappelle la brûlure de la passion amoureuse comme le note la paronomase « femme »/« flamme » qui renforce l’idée d’une ivresse sentimentale douloureuse. L’absinthe aussi appelé « fée verte » pourrait être à l’origine des hallucinations qui vont suivre car cette douleur froide apparaît déjà dans la 1ère strophe au vers 4.
- Le dernier vers détaché du corps du poème et la reprise du vers 1 avec le passage du présent au passé composé marque peut-être la fin de la fête, la fin de l’ivresse. Le verre se brise et avec lui le charme de la soirée et le poète, comme le suggère l’anagramme « verre »/rêver.
- Il s’agit d’un texte inachevé, brisé dans on 13ème vers. Le fragment du verre renvoie au fragment du texte qui reprend ici les « Illuminations » de Rimbaud. L’éclat du verre sonne comme l’éclat d’un rire sarcastique du poète lui-même qui a confondu rêve et réalité sous les effets de l’alcool.
b) Le Rhin.
- Le fleuve participe à cette métamorphose du réel car il est célèbre pour ces vignobles mais aussi pour ses légendes.
- L’eau du Rhin est comme le vin contenue dans le verre. Les étoiles en si reflétant font un miroitement qui tremble. Apollinaire prête ainsi au paysage sa propre ivresse : trembler est présent aux vers 1 et 10 « trembleur » « tremblant ».
- Le Rhin est ivre, il est personnifié. La syntaxe et le vers tremblent comme le souligne le vers 9 avec la répétition de « Rhin ». On peut noter dans la strophe 3 que l’instance énonciative ( = je) du poète disparaît absorbé par l’ivresse.
- Le fleuve appelle la présence des femmes qui font penser aux sirènes : leur chevelures suggèrent leur parenté avec le fleuve. Les latins appelaient « déesses vertes » les nymphes (divinité des eaux).
c) Le chant.
- C’est aussi un élément qui envoûte le poète et lui fait perdre pied avec la réalité. Dans l’auberge, il écoute la chanson d’un batelier qui dit avoir surpris au claire de lune 7 baigneuses aux cheveux verts.
- Le chant populaire ( = connue) qui rapporte les légendes germaniques est obsédant et triste. On peut noter un rythme alanguie ( = qui s’étire) au vers 2 qui place l’adj « lente » après la césure avec la prononciation du [e].
...